ANALYSE du Gal CATROUX 5° eme partie

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                                                                                          5ème  partie


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Dans cette partie  d’analyse  le Gal CATROUX ne veut pas rentrer dans le détail de l’organisation défensive de Pour lui le mot » cuvette » pour D.B.P. ne correspond pas à la réalité géographique. Plus exactement c’est une dépression de 16 km de long sur 8 km de large. Les crêtes dominantes sont hors de portée d’artillerie de campagne positionnée au centre. Le sol est plat et dégagé ce qui facilite l’implantation d’une piste d’atterrissage étendue. Le  profil n’est pas exactement du même niveau partout.IL présente dans sa partie Nord et N.E. des protubérances qui la commandent militairement et dont la possession est capitale pour les défenseurs. La veille du 13 Mars l’organisation défensive était la suivante :

1°) une position centrale, couvrant à distance rapprochée la piste d’atterrissage, constituée de 5 Centres de résistance énumérés dans le sens des aiguilles d’une montre «  Claudine », « Huguette », « Anne Marie », « Dominique », « Eliane ». Cet ensemble absorbait 8 Bataillons, 1 Groupe de 105 et une Batterie de 155.
2°) deux centres de résistance avancés Nord et N.E. : « Gabrielle » et « Béatrice » sur deux mamelons, tenu chacun par un Bataillon.
3°) un centre de résistance Sud « Isabelle » tenu par 2 Bataillons (renforcé le 15 Mars) et un Groupe de 105.
4°) une Réserve de 3 Bataillons à disposition du P.C. dans la position Centrale.
Protection de ces Centres par des réseaux de barbelés de 50 M de large et des champs de mines. Lignes téléphoniques enterrées  et liaisons Radio.
Tous les visiteurs avaient trouvé ce dispositif assez puissant. Pas de doutes exprimés par le Gal COGNY et le Colonel DE CASTRIE.
IL était prévu que les positions perdues pourraient être reprises par des contre attaques de la réserve.
Le Gal CATROUX estime qu’une étude approfondie aurait permis de déceler les faiblesses de la position et d’y remédier. La vie d’un Camp retranché dépend de la permanence du pont aérien, donc de l’invulnérabilité de la piste d’atterrissage. Ceci n’avait pas échappé aux responsables (Gal Cogny et Colonel  De Castries). Mais les dispositions ne convenaient pas aux exigences du problème tactique.
L’effort principal de la défense était concentré, avec 8 bataillons sur 12, sur la position centrale au bord de la piste. Mais celle-ci était couverte à distance par « Gabrielle » et « Béatrice », défendues par 1 Bataillon chacune. La conquête éventuelle de ces positions par l’ENI allait lui permettre d’interdire le trafic sur la piste d’atterrissage. Le plan de défense prévoyait des contre attaques pour  reprendre toutes positions perdues, mais la réserve de 3 bataillons prévue à cet effet avait été en majeure partie affectée à des positions statiques de défense du point Central.
Autre observation du Gal Catroux : le centre de Résistance Sud « Isabelle »avait été pourvu d’un groupe de 105 pour couvrir la position Centrale mais il ne pouvait pas couvrir «Gabrielle » et « Béatrice » en raison de la distance. Si « Isabelle «   n’avait pas été si éloignée  son artillerie aurait pu couvrir l’ensemble du dispositif et étant au plus près du centre un seul Bataillon aurait suffit à la défendre. En fait « Isabelle »n’était qu’une position d’artillerie gardée par 2, puis 3 bataillons et dont l’éloignement du P.C. entrainait des servitudes tactiques à GONO.
A la suite de cette analyse rapide le Gal Catroux pense que l’organisation de la défense du Camp était précaire en ne  tenant pas assez compte de la configuration du terrain et en ne renforçant pas les positions « Gabrielle » et « Béatrice », car elles ne pouvaient pas assurer  la couverture défensive de la piste d’atterrissage.
Pourquoi cette erreur de base qui sera chèrement payée ?  Elle a eu probablement pour origine de la part du Cdt de GONO un excès de confiance dans la valeur des troupes du Camp retranché, dans la supériorité de nos moyens matériels, d’une évaluation  inexacte de la puissance de feu de l’ENI et de son aptitude à emporter des positions difficiles à défendre et de sa volonté d’aller de l’avant dans ses attaques sans tenir compte des pertes.
En ce qui concerne L’artillerie le Gal Cogny, artilleur lui-même professait à son entourage qu’en raison de la configuration des lieux les canons ENI ne pourraient pas interdire la piste d’atterrissage  qu’en se mettant à découvert, ce qui permettrait de les neutraliser. En fait GIAP a résolu le problème en dissimulant ses pièces, en les protégeant avec de la DCA et pu ainsi détruire nos canons et interdire la piste.
Le Gal Catroux  estime que c’est une erreur du Cdt de la Zone Nord (Gal Cogny) et qu’une étude plus approfondie du terrain aurait permit d’organiser  défensivement  le Camp retranché autrement pour mieux protéger la piste d’atterrissage.IL n’apparait nulle part que cette  étude ait été faite par le Gal Cogny et son E.M.
Dés le 3 Décembre le Gal Navarre l’avait chargé de préparer et de conduire la Bataille de D.B.P. Devenu responsable de l’organisation et de la sécurité du Camps  retranché il lui appartenait de définir  au Colonel  De Castries des objectifs précis et de définir l’ossature de l’ensemble défensif à réaliser. IL devait obligatoirement, on pourrait dire statutairement, désigner la  ou les zones sur lesquelles il  devait faire porter l’effort principal défensif ainsi que les positions à tenir à tout prix. Cela lui incombait organiquement. En évidence  la reconnaissance du Site aurait du être faite au préalable. On ne peut pas dire qu’il en a été ainsi. Le Cdt de GONO sans directives d’orientation a établi  son organisation suivant sa propre inspiration sans que cela entraine observations ni redressements du Gal Cogny. Ce dernier a accepté que le colonel De Castries mette en ligne la majeure partie de ses Bataillons de réserve dés avant l’attaque du 13 Mars au lieu d’exiger qu’il les conserve en mains. IL y a consenti après que GONO lui ait assuré  qu’ils seraient toujours immédiatement disponibles pour les contres attaques. Aucun exercice n’avait été organisé pour vérifier si  les délais nécessaires  pour la reprise  de ces réserves étaient compatibles. Un exercice de cadres avait été organisé pour vérifier ces délais de déplacement mais sans la participation de troupes ce qui avait faussé l’évaluation.
Le Gal Catroux reconnait que le Colonel De Castries n’a été ni suffisamment guidé ni suffisamment contrôlé avant la bataille. Le Gal Cogny lui faisait- il confiance suite à son très beau passé de guerre, ses réelle qualité de chef et son prestige vis-à-vis de ses troupes ? En l’occurrence le Colonel De Castries, compte tenu de ses commandements antérieurs abordait un terrain nouveau. Cavalier de formation, il s’était distingué en Indochine dans des opérations offensives où l’esprit de décision, le sens de la manœuvre et la rapidité d’exécution prédominent. Là à D.B.P  il devait se muer en sapeur et en fantassin et subir un siège au lieu d’agir en assaillant. IL aurait pu se métamorphoser s’il  avait eu  des directives précises d’un chef  dont c’était le rôle et si le cadre sur lequel il devait bâtir un camp retranché lui fût dessiné avec précision . Si le  commandant de GONO a commis des erreurs d’organisation, celles-ci dépassent sa personne dans une sensible mesure.

Merci Adrien !