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Analyse du Général CATROUX 2eme partie

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Analyse du Général CATROUX  2eme partie Empty Analyse du Général CATROUX 2eme partie

Message  adrien Mer 8 Jan - 20:32

Analyse du Gal CATROUX   (2 °partie)
                                                         Années    1953 1954
Le  3/12/1953 le Gal NAVARRE estimait à la valeur d’une DIV (susceptible d’être renforcée à la fin du mois) les forces ENI devant D.B.P. Le 10 décembre la présence de la 316° DIV  VM avec matériels lourds était constatée. En outre des indices révélaient que 22 Bataillons V.M. devaient être concentrés dans la région. Le 23 décembre le Cdt en Chef était certain de l’arrivée prochaine des 308°,312°DI et de la 315°Div. lourde V.M., soit une vingtaine de Bataillons. Un autre renseignement pressentait l’arrivée de D.C.A, de canons de 37, d’artillerie lourde et d’engins motorisés.
En conséquence le Gal NAVARRE remanie son dispositif en procédant à une répartition des forces du Tonkin par une instruction du 22/12 au Gal COGNY :
1°) Enumération des forces affectées à la bataille de D.B.P. (suit l’énumération des unités  affectées au camp déjà citées par ailleurs dans le Forum). A noter que l’appro était fixée à 5 unités de feux et cinq journées de vivres à maintenir par transport aérien.
2°) Défense du delta : 6 groupes mobiles dont 2 blindés, 1 amphibie, 2 G.R., et le R .B.C.E.O. ( ?).
3°) En réserve générale, à la disposition du CDT en Chef : 3 Bataillons  Para, 1G.M. et le G.A.1 destiné à l’opération du Centre Annam dite opération ATLANTE.
Cette instruction précisait également que le Gal COGNY devait accorder priorité à la bataille de D.B.P. et que le Gal en Chef tenait essentiellement à poursuivre l’exécution des projets opérationnels en Centre Vietnam. Neuf jours plus tard, le 31/12 une autre instruction  adressée au Gal COGNY et au Colonel De CREVECOEUR  (Cdt les Forces du Laos) témoigne des inquiétudes qu’entre temps était venu inspirer l’avenir de D.B.P. Le même ton se retrouve dans un rapport expédié au Gouvernement le 1er janv. 1954.
Dans l’instruction du 31 décembre le Gal en Chef expose que malgré sa résolution à gagner la Bataille de D.B.P. il sent que son devoir est de prévoir le cas ou le camp retranché serait neutralisé par  des attaques ou par manque de soutien aérien.IL invite le Gal COGNY et le Colonel DE CREVECOEUR  à étudier en secret les  opérations d’évacuation et de recul à effectuer si nécessaire.
Le rapport du 1er janvier 1954 au gouvernement fait le point sur la situation générale depuis Novembre 1953 et apprécie les perspectives de la Bataille du N.O. dans le contexte stratégique d’ensemble. IL rappelle que le V.M. a répartie ses forces  en trois masses : Delta (Tonkin) environ 30 Bataillons (périphérie et intérieur du Delta)   Nord Ouest entre 27 et 30 bataillons (pays Thaï et Laos).   Centre Indochine 12 Bataillons (dirigés contre le Mékong de Savannakhet afin de sectionner le théâtre d’opération). Toutes sont passées à l’action. Celles du Delta avec des succès limités n’est pas inquiétante, celle du centre a, après avoir pris Tharek en a été refoulé et contenue, celle du Nord Ouest, masse de l’effort principal de l’E.N.I. n’a pas encore révélé ses intentions. Appuyée sur une base équipée pour 35000 combattants et par un système de routes constamment remis en état par 80000 travailleurs elle donne l’impression de vouloir attaquer en force le Camp de D.B.P. Elle est équipée de moyens d’artillerie lourds  légers et  antiaériens et de camions de transport. Moralement et matériellement elle est apte au  combat. Le Gal  NAVARRE  en déduit que la bataille sera très dure. Deux semaines avant t il estimait pouvoir la gagner à 100%. Au 1er janv. Cela devient incertain. IL ne peut plus renforcer la garnison compte tenu que ses moyens aériens de transport limitent les effectifs à entretenir. IL pense que la  bataille sera celle de l’aviation.IL demande au gouvernement un renforcement de ses moyens aériens. Pour lui quelques soit l’issue de la bataille de D.B.P.cet abcès de fixation aura épargné la bataille du Delta Tonkinois.IL précise au Gouvernement  ses intentions : défensives dans le Delta, le Moyen Laos, le Nord Annam et D.B.P. et offensives dans le Sud et le Centre Annam pour libérer la région entre Cap Varella et Tourane pièce maitresse de son plan.
A l’étude de ces deux documents du 3/12.53 et du 1/1/54 le Gal CATROUX fait remarquer que : quelque soit ses appréhensions sur la situation de D.B.P. le Gal NAVARRE considère que la zone d’intérêt stratégique primordiale est le Centre Annam. Le 20 Janvier l’opération ATLANTE est déclenchée au moment même où le V.M a terminé l’’encerclement de D.B.P.et alors que le Gal en Chef sur foi de renseignements attend l’attaque du camp pour le 20  Janvier. IL accepte ainsi les risques de chute de D.B.P.en prenant en considération qu’il aura joué le rôle qui lui avait  été assigné à savoir celui d’une ventouse retenant au loin les forces E.N I. Mais ce plan est basé sur la volonté d’éviter le gros des forces E.N.I et que la masse de manœuvre française soit augmentée La situation bouleverse les prévisions. D.B.P.fait face au gros des forces E.N.I. et si la place  succombe les Forces Françaises auront 12 Bataillons en moins.
IL ne restait plus au Cdt en CHEF de décider : soit il  abandonnait le N.O. Tonkinois et le Laos tout en maintenant ATALANTE, soit il renonçait à cette opération et concentrait ses moyens sur les forces E.N.I au N.O. C’est ce qu’il aurait du faire en acceptant la bataille de D.B.P. Ne pas faire Atalante aurait libéré un G.M. (tenu en réserve générale) et le retour des renforts envoyés au  Moyen Mékong soit 2 autres G.M.IL aurait pu ainsi combiner la défense statique de D.B.P. et des opérations actives contre le gros E.N.I et ses axes de circulation
Le Gal CATROUX estime qu’il aurait du prendre cette décision. Avant le 20 décembre il lui était encore possible d’évacuer par la voie des airs la garnison de D.B.P.sans trop de dommages. IL a opté pour une formule intermédiaire. C’était contraire aux principes militaires d’économie des forces et provoquait de gros inconvénients stratégiques.
S’il en a décidé ainsi c’est pour contrer la menace que la 316° D.I. V.M. faisait peser sur le Laos et il estimait que son devoir était d’y faire face. IL a été guidé par des mobiles politiques, auxquels on lui fera griefs après la chute de D.B.P., au détriment des exigences de la situation militaire.


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