ANALYSE DU GAL CATROUX 7EME PARTIE Guerre d'Indochine 1953/54
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ANALYSE DU GAL CATROUX 7EME PARTIE Guerre d'Indochine 1953/54
ANALYSE DU GENERAL CATROUX
Guerre d’INDOCHINE 1953 1954
7ème Partie
On a reproché au Gal De Castries de ne pas avoir réagit après la chute de « Gabrielle » et de « Béatrice » et d’une manière générale d’avoir subit sans tenter de maitriser. On a même allégué qu’il avait cessé de commander. Si le premier reproche est justifié les autres ne le sont pas. IL est vrai et ce fut une faute grave que les Centres de Résistances Nord et Nord-ouest n’ont pas été sérieusement contre-attaqués. On ne s’explique pas que tout n’ait pas été mis en action avec le concours de l’Aviation et surtout après le parachutage des deux bataillons de renfort. Quand au grief élevé contre le commandant de GONO, d’avoir subit la volonté de l’Ennemi sans réagir il ne résiste pas à une analyse objective de la situation.
Ayant perdu 2 Bataillons (Gabriele et Béatrice), disposant pour la défense Centrale d’effectifs, dont il fallait défalquer les médiocres Bataillons Thaï, il devait faire face à un Ennemi supérieur en nombre et en puissance de feux qui attaquait simultanément ou successivement dans des directions diverses. Il ne pouvait que colmater les brèches, contre-attaquer localement et raccourcir son front. IL ne pouvait que soutenir ce combat d’usure sans autres idées de manœuvre que d’esquiver les coups, de tenir et de durer.
Reste le dernier grief. Certains subordonnés lui ont reproché d’avoir en quelque sorte abdiqué. Peut-être cette impression erronée a-t-elle été engendrée par la réarticulation du commandement à laquelle le Gal De Castries a procédé. Après avoir perdu Gabrielle et Béatrice, il a confié la conduite de la défense Centrale au Colonel Langlais et celle « d’Isabelle » au Colonel De Lalande. Pour lui il s’est réservé la direction de l’ensemble, l’appui mutuel des deux positions, le suivi de la logistique et la liaison avec le Gal Cogny.
Une pareille décentralisation n’offre rien de contraire aux principes. Son défaut c’est d’empêcher l’impulsion du Cdt en Chef de se faire sentir jusqu’aux combattants de la ligne de feu. Vu sous cette angle cela a été psychologiquement une erreur car c’est un fait d’expérience que dans les périodes de crise les troupes, surtout Françaises, qui se battent attendent le réconfort de la présence physique du Chef responsable.
En ne tenant pas compte de cette nécessité, en ne se montrant pas assez, le Gal De Castries a provoqué dans la garnison l’amertume qui s’est fait jour à son encontre après la chute du Camp.
IL n’en demeure pas moins que GONO a combattu pendant 56 Jours sans défaillance dans des conditions les plus difficiles et que cette résistance n’aurait pu se produire si elle n’avait pas été animée par un moteur, en l’espèce, le Gal De Castries. Ses contempteurs, eux même ont reconnu que le Cdt de GONO avait, au cours de cette crise, gardé sa maitrise de lui même et son sang froid et qu’a aucun moment il n’avait envisagé de hisser le drapeau blanc. Son Chef direct, le Gal Cogny, en liaison téléphonique avec lui, a pu mesurer et suivre son état d’âme et en a porté témoignage.
En résumé il est permis de dire que le Gal De Castries a commis, avant l’attaque, des erreurs dans la l’organisation de la position (dont la responsabilité le dépasse), il a conduit la défense de D.B.P en homme d’honneur et en soldat et qu’il a assumé une mission de sacrifice. A aucun moment il n’a songé, ni à rejeter sur ses supérieurs ou ses subordonnés la responsabilité de la défaite, ni à protester contre les jugements péjoratifs (en grande partie injustifiés) dont il a été victime, pas plus que contre l’ostracisme dont il a été l’objet.
On se rappelle que dans son rapport au Gouvernement du 1er janvier 1954 le Gal Navarre avait écrit que le sort de la Bataille dépendait de l’efficacité de la force Aérienne. Cela pouvait paraitre trop absolu. Certes assurer l’intégrité d’un « hérisson «, entièrement tributaire d’un pont aérien, les Forces de l’Air devaient dans la pensée du Cdt en Chef jouer un rôle capital. Mais il y avait d’autres facteurs à prendre en compte, à savoir : puissance des fortifications et des moyens de feux, habilité manœuvrière du chef, valeur de la garnison et action de dégagement à partir de l’extérieur. De sorte que si l’expression employée par le Gal Navarre (concernant le rôle majeur de l’aviation) s’est révélée juste la raison en est que, ces facteurs, exception faite de l’indéniable bravoure des combattants, n’ont pas joué ou joué imparfaitement, toute l’issue de la Bataille s’est trouvée suspendue aux effets des actions des Forces Aériennes.
Les tâches imposées à ces dernières furent lourdes et multiples. D’abord dans les trois mois précédents l’attaque, c’est l’acheminement des effectifs, des matériels et matériaux, des vivres et des munitions. Pendant cette phase et pendant les combats, l’Aviation a du également assurer les appuis feux Air Sol, les interceptions des communications V M. A sa charge également l’approvisionnement quotidien du camp retranché et le soutien logistique et tactique aux profits d’éventuelles opérations extérieurs et combinées au moins théoriquement avec la défense de D.B.P. Toutes ces charges venaient s’insérer dans le plan Général des Forces de l’Air sur l’ensemble des théâtres d’opération de l’Indochine.
Comment ces forces Aériennes vont elle remplir leurs missions. Pour en juger il faut prendre en compte les difficultés qu’elles devaient surmonter :
- insuffisances quantitatives de tout les moyens qui étaient utilisés en permanence au delà des normes d’utilisation.
- éloignement des bases soit 300, 400,370 et 210 Kms.
- reliefs élevés et météo changeante sur les parcours.
- météo incomplète sur des parcours à perturbations climatiques nombreuses.
- guidage sur de courtes portions du trajet.
- utilisation problématique des bases intermédiaire non équipées.
- l’absence de radar rendait délicate l’approche et le survol de D.B.P. pour des appareils de types différents qui évoluaient dans des trajectoires d’artillerie.
- DCA des VM de plus en plus puissante et non contre battue.
- déficit en équipages qui ne permettait pas d’utiliser tous les avions, notamment les B 26 de renfort (voir sur ce forum « l’Armée de l’Air en Indochine »).
- saturation des bases du delta qui en plus manquaient de main d’œuvre manipulatrice.
- compte tenu de l’éloignement des bases, les objectifs indiqués au départ n’étaient plus valables à l’arrivée et pouvaient être changés par GONO.
Malgré tous ces obstacles les forces de l’Air, par leurs actions, ont réussi à apporter aux combattants : appuis feux, parachutages et soutiens moral. Les mouvements d’humeur de la garnison suite à des missions différées ou manquées ne peuvent contredire cette réalité.
L’Aviation de Transport s’est surpassé en déversant sur le camp, les jours de crise, 140 tonnes de munitions et de ravitaillement au lieu des 96 qu’elle s’était engagée à fournir.
Si l’Aviation de Combat à été impuissante à détruire l’artillerie V M ce n’est pas faute d’avoir épuisé tout les moyens d’identifications.
Si le soutien aérien n’a pas eu toute l’efficacité souhaitable, il a quand même été assuré sans marchander et dans un esprit total de dévouement.
Par contre ce qui fut décevant c’est l’appui indirect, à savoir l’action sur les communications V.M. Malgré les bombardements le courant de transport ne fut jamais durablement interrompu. Cela est du à une cause extérieure à la conjecture locale.
Sous le régime de la défense commune de l’Occident(N.A.T.O) L’Armée de l’Air Française n’avait pas d’aviation de Bombardement en propre. IL a alors manqué à l’aviation de bombardement Française : une doctrine, du personnel et des chefs qualifiés. Ceci explique que le Gal Navarre n’ait pas été pourvu de l’officier spécialisé en la matière alors qu’il en avait fait la demande. En conséquence faute d’une direction expérimentée et faute de pouvoir être en mesure de pratiquer le bombardement en aveugle ou de nuit et de concentrer les feux sur des objectifs bien choisis, les effets des attaques sur les communications V.M. furent limité. On a trop souvent opéré au moyen de bombardiers non groupés et seule l’aéronavale s’est appliquée à agir en unités constituées et avec cohésion. Son rendement a été supérieur.
L’Aviation Française aurait-elle pu faire mieux. Peut-être si les bases rapprochées de D B P (plaine des Jarres et Muong Saï) distante de 200 et de 120 Kms avaient été équipées. Elles ne l’étaient pas et les forces Aériennes allaient devenir impuissantes à prolonger la défense de D.B.P. Dès lors il ne restait plus que l’intervention massive de bombardiers américains basés sur porte –avions ou aux Philippines. Aux dire des experts une opération menée par 300 ou 400 appareils aurait écrasé les organisations V.M. et renversé le cours des événements. Le gouvernement Français intervint début Avril1953 auprès du gouvernement U.S. pour l’amener à entreprendre cette opération. Le gouvernement U.S. n’a pas voulu prendre de décisions sans l’accord des gouvernements Britanniques et des états de l’océan Indien car il ne voulait pas s’engager seul par crainte d’un conflit général dans la Zone. Les gouvernements consultés ne donnant pas leurs accords le gouvernement Américain renonça.
Aux termes de l’analyse compte tenu des conditions dans lesquels la bataille de D.B.P. a été engagée et livrée, il apparait que la défaite incombe au Cdt en Chef. Principalement mais pas en totalité car si les erreurs de sa stratégie en demeure la cause déterminante d’autres facteurs y ont concouru.
Ce fut : dans le domaine de la tactique, les fautes commises aux échelons subordonnés sur le plan organisation du système défensif de D.B.P.(précédemment citées)
Le régime des rapports du Cdt en Chef avec le Gouvernement prêtait à la confusion de leurs compétences respectives.
L’organisation du mécanisme de la conduite de la guerre était défectueuse c’est dans les attributions du Politique de conduire la guerre et de la contrôler. Ce n’était pas au Gal Navarre de décider le 3 Décembre de livrer la bataille du N.O. Cette décision était d’inspiration plus Politique que Militaire et en la prenant le Cdt en Chef a excédé sa compétence. Il a pour excuse que la défense du Laos lui posait problème et qu’aucune instruction ne lui avait été donnée alors qu’il les avait sollicité quelques mois plus tôt.
Il a cru nécessaire d’agir et a rendu compte après. Le gouvernement tardivement et mal informé de la situation dans le N.O. s’est incliné et s’est fié à la rectitude du jugement et à la prudence du Cdt en Chef. C’est l’explication qui convient car il n’a eu ni approbation ni désaveu explicite.
Début décembre le gouvernement a manqué l’heure opportune de lui faire révoquer ou réformer ses décisions mais il n’a rien fait.
Guerre d’INDOCHINE 1953 1954
7ème Partie
On a reproché au Gal De Castries de ne pas avoir réagit après la chute de « Gabrielle » et de « Béatrice » et d’une manière générale d’avoir subit sans tenter de maitriser. On a même allégué qu’il avait cessé de commander. Si le premier reproche est justifié les autres ne le sont pas. IL est vrai et ce fut une faute grave que les Centres de Résistances Nord et Nord-ouest n’ont pas été sérieusement contre-attaqués. On ne s’explique pas que tout n’ait pas été mis en action avec le concours de l’Aviation et surtout après le parachutage des deux bataillons de renfort. Quand au grief élevé contre le commandant de GONO, d’avoir subit la volonté de l’Ennemi sans réagir il ne résiste pas à une analyse objective de la situation.
Ayant perdu 2 Bataillons (Gabriele et Béatrice), disposant pour la défense Centrale d’effectifs, dont il fallait défalquer les médiocres Bataillons Thaï, il devait faire face à un Ennemi supérieur en nombre et en puissance de feux qui attaquait simultanément ou successivement dans des directions diverses. Il ne pouvait que colmater les brèches, contre-attaquer localement et raccourcir son front. IL ne pouvait que soutenir ce combat d’usure sans autres idées de manœuvre que d’esquiver les coups, de tenir et de durer.
Reste le dernier grief. Certains subordonnés lui ont reproché d’avoir en quelque sorte abdiqué. Peut-être cette impression erronée a-t-elle été engendrée par la réarticulation du commandement à laquelle le Gal De Castries a procédé. Après avoir perdu Gabrielle et Béatrice, il a confié la conduite de la défense Centrale au Colonel Langlais et celle « d’Isabelle » au Colonel De Lalande. Pour lui il s’est réservé la direction de l’ensemble, l’appui mutuel des deux positions, le suivi de la logistique et la liaison avec le Gal Cogny.
Une pareille décentralisation n’offre rien de contraire aux principes. Son défaut c’est d’empêcher l’impulsion du Cdt en Chef de se faire sentir jusqu’aux combattants de la ligne de feu. Vu sous cette angle cela a été psychologiquement une erreur car c’est un fait d’expérience que dans les périodes de crise les troupes, surtout Françaises, qui se battent attendent le réconfort de la présence physique du Chef responsable.
En ne tenant pas compte de cette nécessité, en ne se montrant pas assez, le Gal De Castries a provoqué dans la garnison l’amertume qui s’est fait jour à son encontre après la chute du Camp.
IL n’en demeure pas moins que GONO a combattu pendant 56 Jours sans défaillance dans des conditions les plus difficiles et que cette résistance n’aurait pu se produire si elle n’avait pas été animée par un moteur, en l’espèce, le Gal De Castries. Ses contempteurs, eux même ont reconnu que le Cdt de GONO avait, au cours de cette crise, gardé sa maitrise de lui même et son sang froid et qu’a aucun moment il n’avait envisagé de hisser le drapeau blanc. Son Chef direct, le Gal Cogny, en liaison téléphonique avec lui, a pu mesurer et suivre son état d’âme et en a porté témoignage.
En résumé il est permis de dire que le Gal De Castries a commis, avant l’attaque, des erreurs dans la l’organisation de la position (dont la responsabilité le dépasse), il a conduit la défense de D.B.P en homme d’honneur et en soldat et qu’il a assumé une mission de sacrifice. A aucun moment il n’a songé, ni à rejeter sur ses supérieurs ou ses subordonnés la responsabilité de la défaite, ni à protester contre les jugements péjoratifs (en grande partie injustifiés) dont il a été victime, pas plus que contre l’ostracisme dont il a été l’objet.
On se rappelle que dans son rapport au Gouvernement du 1er janvier 1954 le Gal Navarre avait écrit que le sort de la Bataille dépendait de l’efficacité de la force Aérienne. Cela pouvait paraitre trop absolu. Certes assurer l’intégrité d’un « hérisson «, entièrement tributaire d’un pont aérien, les Forces de l’Air devaient dans la pensée du Cdt en Chef jouer un rôle capital. Mais il y avait d’autres facteurs à prendre en compte, à savoir : puissance des fortifications et des moyens de feux, habilité manœuvrière du chef, valeur de la garnison et action de dégagement à partir de l’extérieur. De sorte que si l’expression employée par le Gal Navarre (concernant le rôle majeur de l’aviation) s’est révélée juste la raison en est que, ces facteurs, exception faite de l’indéniable bravoure des combattants, n’ont pas joué ou joué imparfaitement, toute l’issue de la Bataille s’est trouvée suspendue aux effets des actions des Forces Aériennes.
Les tâches imposées à ces dernières furent lourdes et multiples. D’abord dans les trois mois précédents l’attaque, c’est l’acheminement des effectifs, des matériels et matériaux, des vivres et des munitions. Pendant cette phase et pendant les combats, l’Aviation a du également assurer les appuis feux Air Sol, les interceptions des communications V M. A sa charge également l’approvisionnement quotidien du camp retranché et le soutien logistique et tactique aux profits d’éventuelles opérations extérieurs et combinées au moins théoriquement avec la défense de D.B.P. Toutes ces charges venaient s’insérer dans le plan Général des Forces de l’Air sur l’ensemble des théâtres d’opération de l’Indochine.
Comment ces forces Aériennes vont elle remplir leurs missions. Pour en juger il faut prendre en compte les difficultés qu’elles devaient surmonter :
- insuffisances quantitatives de tout les moyens qui étaient utilisés en permanence au delà des normes d’utilisation.
- éloignement des bases soit 300, 400,370 et 210 Kms.
- reliefs élevés et météo changeante sur les parcours.
- météo incomplète sur des parcours à perturbations climatiques nombreuses.
- guidage sur de courtes portions du trajet.
- utilisation problématique des bases intermédiaire non équipées.
- l’absence de radar rendait délicate l’approche et le survol de D.B.P. pour des appareils de types différents qui évoluaient dans des trajectoires d’artillerie.
- DCA des VM de plus en plus puissante et non contre battue.
- déficit en équipages qui ne permettait pas d’utiliser tous les avions, notamment les B 26 de renfort (voir sur ce forum « l’Armée de l’Air en Indochine »).
- saturation des bases du delta qui en plus manquaient de main d’œuvre manipulatrice.
- compte tenu de l’éloignement des bases, les objectifs indiqués au départ n’étaient plus valables à l’arrivée et pouvaient être changés par GONO.
Malgré tous ces obstacles les forces de l’Air, par leurs actions, ont réussi à apporter aux combattants : appuis feux, parachutages et soutiens moral. Les mouvements d’humeur de la garnison suite à des missions différées ou manquées ne peuvent contredire cette réalité.
L’Aviation de Transport s’est surpassé en déversant sur le camp, les jours de crise, 140 tonnes de munitions et de ravitaillement au lieu des 96 qu’elle s’était engagée à fournir.
Si l’Aviation de Combat à été impuissante à détruire l’artillerie V M ce n’est pas faute d’avoir épuisé tout les moyens d’identifications.
Si le soutien aérien n’a pas eu toute l’efficacité souhaitable, il a quand même été assuré sans marchander et dans un esprit total de dévouement.
Par contre ce qui fut décevant c’est l’appui indirect, à savoir l’action sur les communications V.M. Malgré les bombardements le courant de transport ne fut jamais durablement interrompu. Cela est du à une cause extérieure à la conjecture locale.
Sous le régime de la défense commune de l’Occident(N.A.T.O) L’Armée de l’Air Française n’avait pas d’aviation de Bombardement en propre. IL a alors manqué à l’aviation de bombardement Française : une doctrine, du personnel et des chefs qualifiés. Ceci explique que le Gal Navarre n’ait pas été pourvu de l’officier spécialisé en la matière alors qu’il en avait fait la demande. En conséquence faute d’une direction expérimentée et faute de pouvoir être en mesure de pratiquer le bombardement en aveugle ou de nuit et de concentrer les feux sur des objectifs bien choisis, les effets des attaques sur les communications V.M. furent limité. On a trop souvent opéré au moyen de bombardiers non groupés et seule l’aéronavale s’est appliquée à agir en unités constituées et avec cohésion. Son rendement a été supérieur.
L’Aviation Française aurait-elle pu faire mieux. Peut-être si les bases rapprochées de D B P (plaine des Jarres et Muong Saï) distante de 200 et de 120 Kms avaient été équipées. Elles ne l’étaient pas et les forces Aériennes allaient devenir impuissantes à prolonger la défense de D.B.P. Dès lors il ne restait plus que l’intervention massive de bombardiers américains basés sur porte –avions ou aux Philippines. Aux dire des experts une opération menée par 300 ou 400 appareils aurait écrasé les organisations V.M. et renversé le cours des événements. Le gouvernement Français intervint début Avril1953 auprès du gouvernement U.S. pour l’amener à entreprendre cette opération. Le gouvernement U.S. n’a pas voulu prendre de décisions sans l’accord des gouvernements Britanniques et des états de l’océan Indien car il ne voulait pas s’engager seul par crainte d’un conflit général dans la Zone. Les gouvernements consultés ne donnant pas leurs accords le gouvernement Américain renonça.
Aux termes de l’analyse compte tenu des conditions dans lesquels la bataille de D.B.P. a été engagée et livrée, il apparait que la défaite incombe au Cdt en Chef. Principalement mais pas en totalité car si les erreurs de sa stratégie en demeure la cause déterminante d’autres facteurs y ont concouru.
Ce fut : dans le domaine de la tactique, les fautes commises aux échelons subordonnés sur le plan organisation du système défensif de D.B.P.(précédemment citées)
Le régime des rapports du Cdt en Chef avec le Gouvernement prêtait à la confusion de leurs compétences respectives.
L’organisation du mécanisme de la conduite de la guerre était défectueuse c’est dans les attributions du Politique de conduire la guerre et de la contrôler. Ce n’était pas au Gal Navarre de décider le 3 Décembre de livrer la bataille du N.O. Cette décision était d’inspiration plus Politique que Militaire et en la prenant le Cdt en Chef a excédé sa compétence. Il a pour excuse que la défense du Laos lui posait problème et qu’aucune instruction ne lui avait été donnée alors qu’il les avait sollicité quelques mois plus tôt.
Il a cru nécessaire d’agir et a rendu compte après. Le gouvernement tardivement et mal informé de la situation dans le N.O. s’est incliné et s’est fié à la rectitude du jugement et à la prudence du Cdt en Chef. C’est l’explication qui convient car il n’a eu ni approbation ni désaveu explicite.
Début décembre le gouvernement a manqué l’heure opportune de lui faire révoquer ou réformer ses décisions mais il n’a rien fait.
adrien- Messages : 184
Date d'inscription : 01/02/2013
Age : 90
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