Forum La Guerre d'Indochine
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Analyse du Général CATROUX 6eme partie

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Analyse du Général CATROUX  6eme partie Empty Analyse du Général CATROUX 6eme partie

Message  adrien Ven 25 Avr - 14:28

Analyse du Général CATROUX  6eme partie <a href=Analyse du Général CATROUX  6eme partie Condor15" />                                    Analyse du  Général CATROUX   6° partie
                                   Guerre d’Indochine  1953  1954
                                                   
                                                    D.B.P. La bataille de la garnison
Le 13 Mai « Béatrice », assaillie par l’E.N.I, tombe en quelques heures et le lendemain c’est autour de « Gabrielle » après une résistance un peu plus longue. Sur « Béatrice » pas de contre attaque mais sur « Gabrielle » une contre attaque d’un escadron de chars et de 2 compagnies d’infanterie échoue. Pourtant les deux positions étaient tenues par de solides bataillons et elles n’avaient pas été démantelées par l’artillerie E.N.I. (photos aériennes après le combat). IL semblerait que la violence du feu adverse et la désarticulation du commandement (cadres supérieurs mis hors de combat dès la première heure) expliquent la chute rapide des deux points d’appui. Chute de moral de la Garnison après un excès de confiance, mais le Colonel De Castries  reste confiant. Le Gal Navarre fait larguer 2 Bataillons de parachutistes les 14 et 16 Mars. Les vides sont comblés mais pas de tentatives de reconquérir les points d’appui perdus. L’E.N.I se rapproche et canonne la piste d’atterrissage. Le 18 mars devant une attaque, le bataillon THAÏ qui tient les deux points d’appui Nord d’ »Anne Marie pris de panique lâche pieds. G.O.N.O resserre son dispositif afin d’éviter les infiltrations E.N.I. Toujours pas de contre attaque. La piste d’atterrissage devient dangereuse et le 28 Mars elle est inutilisable (approvisionnements uniquement par parachutages.
Du 30 Mars au 5 Avril  l’’E.N. I reprend et poursuit violemment ses attaques dirigées contre la face Est de la position centrale sans succès, mais la débandade d’un bataillon de tirailleurs Algériens leurs livre du terrain. Nouvelles rétractions des lignes de défense sur la face Nord Est de « Dominique ». A deux reprises la mauvaise tenue de troupes de qualité médiocre a creusé des brèches dans la défense. Défaillances qui auraient pu être évitées par le Gal Cogny en remplaçant avant l’attaque ces unités par des troupes éprouvées. La disponibilité des moyens aériens le permettait. Le 3 et 4 Avril le Gal Navarre fait parachuter un troisième Bataillon et un quatrième les 11 et 12 Avril. Entre temps l’E.N.I. a changé de tactique. Renonçant aux attaques en force qui lui sont trop onéreuses il entreprend d’étouffer le camp en approchant au plus près par des travaux de sape. Sa D.C.A. est de plus en plus active. Le colonel De Castries est obligé à de nouvelles rétractions.
Le 1er Mai le V.M. lance l’assaut final et pénètre partout la position centrale. Le Cdt en Chef à bout de ressources fait larguer le 2 Mai son dernier  Bataillon de réserve sur le camp retranché qui finalement est submergé  le 7 Mai, « Isabelle » exclue, qui tombera quelques après.
Tout au long de ce combat notre artillerie, partiellement détruite, s’est révélée impuissante à neutraliser la DCA de l’E.N.I, ce qui gênera l’Aviation.
Telle fut le drame vécu par la garnison de D.B.P Malgré leur résistance héroïque les combattants réduits à leurs seules ressources succombèrent faute d’être secouru de l’extérieur. Les Bataillons parachutistes ne firent que compenser les pertes. IL manqua une action menée en force de l’extérieur.
Le Gal Navarre avait fait étudier le 15 Mars une pareille opération, mais il ne disposait pas de réserves suffisantes et les moyens aériens étant tous utilisés pour assurer le ravitaillement vivres et unités de feux  de D.B.P. Cette action supplémentaire n’aurait pu avoir soutien
Aérien tactique et logistique. Finalement cette opération fut finalement décidée le 2 Avril sous le nom de « CONDOR ». Elle devait déboucher du territoire Laotien, comprendre  7 Bataillons dont 4 venant du Laos et 3 à larguer par moyens aériens. Retardée par manque d’avions, elle se réduisit à un simple mouvement de 4 Bataillons venant du Laos en vue de former éventuellement une base de recueil pour la garnison de D.B.P. En définitive « Condor »fut esquissé et n’eut aucun effet sur la bataille.
Un autre projet fut mis à l’étude fin Avril. Partant du Delta Tonkinois il devait atteindre les communications V M  avec la Chine à Phu Doan. Le Cdt en chef du y renoncer par manque de moyens. De plus les délais de mise en place, soit le 20 Mai, étaient trop longs.
En bref le Gal Navarre faute de moyens n’a pu intervenir effectivement dans la bataille. IL n’a pu que prolonger la résistance de la garnison en faisant parachuter  les uns après les autres ses derniers Bataillons disponibles. IL lui a manqué une réserve stratégique puissante en troupes et en moyens aériens de transports et de feux.
En est-il responsable ? C’est répondre impartialement à la question que d’avancer qu’en l’occurrence il n’a pas dépendu uniquement de lui d’avoir en mains l’instrument de manœuvre  et d’intervention qui lui était nécessaire. Sa stratégie a été en défaut puisque sa décision d’accepter la Bataille du N.O. le mettait aux  prises avec le gros des forces V.M. IL aurait du en tirer les conséquences et en faire le point d’application du maximum de ses moyens. IL aurait pu ramener au Tonkin les deux groupes mobiles qu’il avait disjoint pour l’opération TAKEK  et en renonçant à l’opération ATLANTE  rendre disponible un troisième Groupe Mobile. Ces unités déjà dans le Delta Tonkinois eussent permis la manœuvre d’interception sur les communications E.N.I courant Février avant l’attaque sur D.B.P. et où la logistique E.N.I, entre la Chine et Tuan Giao, tournait à plein. L’aviation était à ce moment là moins sollicitée par D.B.P.
IL lui a manqué également les moyens supplémentaires demandés le 24 Juillet 1953 au Comité de la Défense Nationale à savoir : 3 Bataillons, du personnel pour l’aviation et un groupe de  B 26 (qui lui sera accordé en Janvier 1954 et arrivera trop tard en Avril 1954). De cela le Gal Navarre n’en n’est pas responsable. IL en est de même pour les lenteurs subies dans la mise en conditions tactiques des unités de l’armée Vietnamienne qui devait remplacer les formations Françaises et grossir la masse de manœuvre.
Quelque soit les causes ce déficit lui était connu ce qui permet de dire qu’il a embrassé plus qu’il ne pouvait étreindre.
Autre question, le Gal Cogny qui avait pour instruction de conduire la Bataille était à Hanoï à 300Km  du lieu du combat. IL ne disposait que du téléphone pour recevoir des renseignements ou donner des ordres. Le déroulement de la Bataille lui échappait. Il était dépourvu des réserves que le Cdt en Chef s’était réservé. Mieux loti dans le domaine aérien il n’y avait pas la liberté d’action. Le G.A.T.A.C  Nord n’était pas sous ses ordres mais seulement adapté. IL ne pouvait que s’efforcer en liaison avec le Gal Decaux (GATAC Nord) de coordonner les feux avec ceux de l’artillerie.( Voir à ce sujet sur ce Forum <l’Armée de l’air en Indochine> la création des GATAC et les problèmes engendrés par leur subordination  de fait au  Cdt Terrestre). Cette Artillerie était à D.B.P. et les avions soit au dessus du Camp Retranché, soit en vol, soit sur les bases du Tonkin. La coordination de ces moyens ne pouvait ce faire qu’a D.B.P à condition que l’aviation d’appui soit basée en ce lieu. Hors dés le 15 Mars la piste n’était plus sécurisé et l’aviation avait été replié avant l’attaque. En bref le Gal Cogny n’a pas conduit la Bataille. IL est resté en liaison téléphonique avec le Gal De Castries (nomination pendant la Bataille). IL l’a aidé moralement et il ne semble pas qu’il lui ait donné des idées directrices et en particulier n’a pas insisté formellement pour que « Gabrielle »et « Béatrice » soient  reprises. IL a au mieux assuré les arrières logistiques de G.O.N.O. IL est juste de dire que la situation était  essentiellement mouvante et qu’il était difficile depuis Hanoï de mettre en œuvre dans des délais acceptables les moyens d’interventions (uniquement aériens).
On peut conclure que le Gal De Castries en a été définitivement laissé à lui-même faute de manœuvre de dégagement extérieur et d’appui aérien efficace et de directives tactiques. Si ces responsabilités lui incombaient dans l’issue de la Bataille, elles sont atténuées par l’isolement redoutable dans lequel il s’est trouvé. Ceci a été reconnu par le Gal Navarre et par le Gal Cogny.
Le Gal De Castries a connu tour à tour faveur et réprobation de l’opinion et des milieux  militaires. La vérité est qu’il n’a mérité ni excès d’honneur ni indignité. IL n’a pas été guidé par l’autorité qui en avait le devoir organique dans la préparation défensive du camp dont les lignes de force ne lui ont pas été définies. La manœuvre défensive qu’il devait mener ne lui a pas été indiquée. IL en est résulté : mauvaise utilisation du terrain, articulation des forces inadéquate, déviation de l’utilisation des réserves, autant d’hypothèques qu’il appartenait au Gal Cogny de lever.
Le Cdt de G.O.N.O avait confiance en son organisation. Le 7 Mars il refuse les 3 Bataillons de renfort offerts  par le Général Navarre, toute la Garnison avait d’ailleurs le même sentiment de confiance.
Le Général  CATROUX affirme que tous les cadres des Forces Françaises en Indochine étaient victimes également de ce complexe de supériorité. Ne voulait-on pas rencontrer le Vietminh en Bataille rangée et  lui infliger, on en était convaincu, une défaite sévère.
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Message  adrien Lun 28 Avr - 16:59

A l'intention de LONGPHAÏ 84. En ce qui concerne le choix de D.B.P comme place forte en vue de fixer les forces V.M.et les empécher d'approcher le Laos, voir l'analyse 3° partie qui décrit le processus de décision du Gal NAVARRE. Le Colonel DE CASTRIES n'était pas consulté.
En ce qui concerne l'écriture des analyses publiées dans le Forum ce n'est pas une copie intégrale. IL y a quelques raccourcis que j'ai pris pour diminuer la longueur du texte sans trahir la pensée de l'auteur. Donc ENI voulait dire Ennemi. Donc à remplacer dans tous les cas par V.M.
Pour ce qui concerne l'attitude du Colonel De Castries elle sera analysée dans le texte suivant.
Merci d'avoir "analysé" l'analyse. Si celà pose question c'est que cela a été lu.
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