L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
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L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
le 26 Octobre 1927 à Paris, pupille de l'Assistance publique.
Il prend une part active aux combats de la guerre 1939/1945, d'abord comme très jeune résistant, puis combattant FFI au Corps Franc Pommiès, puis encore en Alsace et en Allemagne avec la 1ere Armée
Après la fin du conflit, Il part pour l’Indochine et très rapidement, il se trouve au coeur des combats les plus durs. II en récolte une longue suite de blessures : à la cuisse droite par des - éclats de grenade le 23 octobre 1947 Chfêm Hoa (Tonkin) ; à la cuisse droite par balles le 21 février 1948 à Phuang-Khang (Tonkin). Ir est nommé sousofficier le 1" avril 1948. A nouveau blessé à la cuisse gauche et au bras droit par l’explosion d’une mine le 12 janvier 1949 à Lang Dieu (Tonkin) ; au thorax par balle le 18 février 1949 à Day Dihn (Tonkin) ; à la cuisse droite par balle le 12 février 1951 à Vau Cuu (Tonkin)` ; aux deux jambes par balles le 30 mai 1951 à Ninh Binh (Tonkin) ; à la cuisse gauche par balle le 16 septembre 1951 à Nam Huan (Tonkin).
II est finalement assassiné le 6 janvier 1952 à Nam Dihn (Tonkin). Roger Vandenberghe était titulaire des décorations suivantes
la Légion d’honneur (26 février 1949). médaille militaire (6 décembre 1948) ; croix de guerre 1939-1945. une citation ; croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures (14 citations).
Phu Ly, Tonkin, 1 1 mai 1951. Quelques hommes résolus feront échouer une offensive du Viet-minh. Prenant à revers un régiment ennemi parti à l’assaut des pitons de Nihn Binh, les commandos de Vandenberghe remporteront une victoire étonnante. L’homme est grand, très grand. Vêtu d’un pyjame noir et d’une veste matelassée, le visage taillé à coup : de serpe que durcit encore le casque de latanier tim bré de l’étoile jaune du Viêt-minh, il détonne à l’écar des officiels, ces colonels et ces commandants qUE de Lattre a rassemblés à Phu Ly, à l’issue de l’opération Méduse qui a coupé les lignes de ravitaille ment de Giap.
Dis-moi, Bernard, quel est cet escogriffe plantÉ sur la piste comme un poteau télégraphique et qu me fixe du regard ?
— Entre le Day et le fleuve Rouge, tout le mondE le connaît, c’est Vandenberghe. Le lieutenant Bernard de Lattre a souri. Il sai l’intérêt que porte son père aux hommes qui sorten du commun. De Lattre s’approche. Lorsqu’il arrivE à six pas, il voit Vandenberghe se figer et saluer ECPA - Que fais-tu sur ce terrain ? Simplement, Vandenberghe explique. Il est hâve, fatigué. Pour apercevoir son commandant en chef, il a fait exécuter à ses hommes une marche forcée de 20 km. Hier, il se trouvait en pleine zone ennemie, dans les calcaires de Chi-né. Il a franchi à l’aube le Day sur des radeaux de bambou. Il est là. - Je suis venu vous voir, dit-il. C’est un honneur pour un soldat que de voir un grand chef. Un vrai. De Lattre ne répond pas, mais Bernard note, à un certain éclat de l’oeil, que son père a été touché par l’hommage rendu.
Tu es adjudant, m’a-t-on dit. Qu’est-ce que tu fiches dans cette tenue et sans galons ?
Mon général, je reviens de la guerre. Je ne porte jamais de galons parce que je me déplace seulement en zone viêt.
Et tu crois que c’est payant ?
Oui, je vais les chercher dans leurs zones, dans les grottes ou la forêt. Il m’arrive de les faire sauter avec leurs propres grenades ou avec les mines que je leur fauche. Ce matin, j’ai ramené un officier qui connaît le stationnement de la brigade d’assaut 304... De Lattre sourit. Cet homme lui plaît. Il dira de lui,.quelques jours plus tard : « C’est un peu comme si un tigre, en plus de ses crocs, de ses griffes et de sa détente, recevait un permis de chasse... » Adjudant depuis quelques mois, Vandenberghe n’a que vingt-trois ans.
Il prend une part active aux combats de la guerre 1939/1945, d'abord comme très jeune résistant, puis combattant FFI au Corps Franc Pommiès, puis encore en Alsace et en Allemagne avec la 1ere Armée
Après la fin du conflit, Il part pour l’Indochine et très rapidement, il se trouve au coeur des combats les plus durs. II en récolte une longue suite de blessures : à la cuisse droite par des - éclats de grenade le 23 octobre 1947 Chfêm Hoa (Tonkin) ; à la cuisse droite par balles le 21 février 1948 à Phuang-Khang (Tonkin). Ir est nommé sousofficier le 1" avril 1948. A nouveau blessé à la cuisse gauche et au bras droit par l’explosion d’une mine le 12 janvier 1949 à Lang Dieu (Tonkin) ; au thorax par balle le 18 février 1949 à Day Dihn (Tonkin) ; à la cuisse droite par balle le 12 février 1951 à Vau Cuu (Tonkin)` ; aux deux jambes par balles le 30 mai 1951 à Ninh Binh (Tonkin) ; à la cuisse gauche par balle le 16 septembre 1951 à Nam Huan (Tonkin).
II est finalement assassiné le 6 janvier 1952 à Nam Dihn (Tonkin). Roger Vandenberghe était titulaire des décorations suivantes
la Légion d’honneur (26 février 1949). médaille militaire (6 décembre 1948) ; croix de guerre 1939-1945. une citation ; croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures (14 citations).
Roger Vandenberghe et Le Maréchal de Tassigny
Phu Ly, Tonkin, 1 1 mai 1951. Quelques hommes résolus feront échouer une offensive du Viet-minh. Prenant à revers un régiment ennemi parti à l’assaut des pitons de Nihn Binh, les commandos de Vandenberghe remporteront une victoire étonnante. L’homme est grand, très grand. Vêtu d’un pyjame noir et d’une veste matelassée, le visage taillé à coup : de serpe que durcit encore le casque de latanier tim bré de l’étoile jaune du Viêt-minh, il détonne à l’écar des officiels, ces colonels et ces commandants qUE de Lattre a rassemblés à Phu Ly, à l’issue de l’opération Méduse qui a coupé les lignes de ravitaille ment de Giap.
Dis-moi, Bernard, quel est cet escogriffe plantÉ sur la piste comme un poteau télégraphique et qu me fixe du regard ?
— Entre le Day et le fleuve Rouge, tout le mondE le connaît, c’est Vandenberghe. Le lieutenant Bernard de Lattre a souri. Il sai l’intérêt que porte son père aux hommes qui sorten du commun. De Lattre s’approche. Lorsqu’il arrivE à six pas, il voit Vandenberghe se figer et saluer ECPA - Que fais-tu sur ce terrain ? Simplement, Vandenberghe explique. Il est hâve, fatigué. Pour apercevoir son commandant en chef, il a fait exécuter à ses hommes une marche forcée de 20 km. Hier, il se trouvait en pleine zone ennemie, dans les calcaires de Chi-né. Il a franchi à l’aube le Day sur des radeaux de bambou. Il est là. - Je suis venu vous voir, dit-il. C’est un honneur pour un soldat que de voir un grand chef. Un vrai. De Lattre ne répond pas, mais Bernard note, à un certain éclat de l’oeil, que son père a été touché par l’hommage rendu.
Tu es adjudant, m’a-t-on dit. Qu’est-ce que tu fiches dans cette tenue et sans galons ?
Mon général, je reviens de la guerre. Je ne porte jamais de galons parce que je me déplace seulement en zone viêt.
Et tu crois que c’est payant ?
Oui, je vais les chercher dans leurs zones, dans les grottes ou la forêt. Il m’arrive de les faire sauter avec leurs propres grenades ou avec les mines que je leur fauche. Ce matin, j’ai ramené un officier qui connaît le stationnement de la brigade d’assaut 304... De Lattre sourit. Cet homme lui plaît. Il dira de lui,.quelques jours plus tard : « C’est un peu comme si un tigre, en plus de ses crocs, de ses griffes et de sa détente, recevait un permis de chasse... » Adjudant depuis quelques mois, Vandenberghe n’a que vingt-trois ans.
Des hommes du commando nord-viêtnam n° 24 (commando "Vandenberghe" ou "des tigres noirs")
gustite- Messages : 90
Date d'inscription : 04/09/2009
Age : 56
Localisation : Moselle
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Quand il est arrivé en Indochine, à dix-neuf ans, cet ancien pupille de l’Assistance publique a éprouvé un coup de foudre pour ce pays et pour ses habitants. Sans l’avoir appris, il a compris le type de guerre qui se déroulait là-bas et, avec les premiers prisonniers capturés, il a constitué l’embryon d’un commando qui, en quelques mois, a remporté d’importants succès. En quatre années de combats incessants, il a été blessé cinq fois et cité neuf fois En plus de la médaille militaire, ce jeune chef de section est titulaire de la Légion d’honneur.
Ses exploits sont légendaires. Toujours à la tête de sa troupe, exclusivement composée d’anciens adversaires, il s’enfonce, des journées entières, dans le territoire viêt, se fond dans le paysage et frappe, durement, portant des coups sévères à l’ennemi. Redouté des Viêts, qui ont mis sa tête à prix, il s’est livré lui-même pour toucher la rançon, puis a massacré l’état-major du régiment d’assaut 46. En ce matin du 11 mai, son destin a changé.
Il y avait un photographe pour prendre un cliché de la poignée de main que de Lattre a donnée à Vandenberghe. Cette photographie va faire de lui un symbole, l’égal de ces colonels - Vanuxem, Edon, Erulin, Castries, Gambiez - qui constituent la cour du « roi Jean », ses maréchaux.
Responsable du secteur de Nam Dinh - le centre du delta tonkinois -, le colonel Gambiez a longuement interrogé Tranh Kinh, l’officier logistique de la brigade 304. Il a acquis la certitude que Giap se prépare à passer à l’attaque dans le « trou », une faille du dispositif français, 80 km de vide entre Phat-Diem et Phu Ly. - Giap est obligé de passer à l’offensive, explique Gambiez à de Lattre. Pour des raisons politiques d’abord. Après sa victoire sur nos troupes, sur la R.C.4 au mois d’octobre dernier, il avait promis à Hô Chi Minh d’être à Hanoi pour la fête du Têt en février. Ce fut un échec, à Vinh Yen d’abord, puis à Mao Khé en mars. 11 lui faut gagner maintenant.
Et Gambiez ajoute- D’autant plus que - raison stratégique - ses troupes sont au bord de l’asphyxie. Il doit impérativement leur fournir le riz nécessaire à sa campagne d’hiver 1951-1952.
De Lattre n’a pas eu besoin de réfléchir longtemps, il savait que l’attaque était proche. Dès le lendemain, il rameute ses unités d’intervention, les commandos marine et le Groupement mobile nord-africain (G.M.N.A.) du colonel Edon.
Soyez en place pour le 30 mai, ordonne-t-il. Giap lance l’assaut le 28. Il a mis en place le maximum d’effectifs. Au sud, la 304, qui doit investir les fiefs catholiques de PhatDiem et du Bui Chu. Au centre, la 320, qui doit faire sauter le verrou de Ninh Binh et foncer sur Phu Ly pour couper les communications vers Nam Dinh. A Ninh Binh, deux postes, installés sur deux chicots calcaires - les pitons Sud et Ouest -, sont les deux seuls points forts barrant le passage. Le piton Ouest est tenu par un escadron du ler Chasseurs, commandé par le lieutenant Bernard de Lattre, le fils du général. Après avoir anéanti la maigre garnison de commandos marine du lieutenant Labbens, Giap se retourne vers les pitons calcaires. Au milieu de la nuit, Gambiez alerte Vandenberghe
Les Chasseurs sont en difficulté à Ninh Binh. Prends ton commando et va en renfort. Tu es le seul à pouvoir passer au milieu des Viêts. Il faut monter sur les pitons, accrocher l’ennemi à fond et tenir jusqu’à l’arrivée du G.M.N.A. Vandenberghe accepte. En cours de route, il apprend la mort du lieutenant de Lattre, son ami. Alors, il se hâte, jamais il n’a laissé sans la venger la mort d’un camarade.
Le jour pointe quand il arrive au débarcadère de Ky Cau, où sont stationnés les L.C.M. de la Marine. La seule voie d’accès passe en effet par le fleuve.
Nous allons nous payer de culot, dit Vandenberghe, nous briserons par surprise l’encerclement ennemi. On fonce !
Le piton. Sud est tombé, annonce la radio. - Et l’autre ?
Malgré la mort du lieutenant, le piton Ouest tient encore. Il est 8 heures du matin. A 9 heures, les transports déposent Vandenberghe à pied d’oeuvre. « C’est une course de vitesse », lui a expliqué Gambiez. Il fait aussi vite qu’il le peut. Sur la berge, les Viâts grouillent. Leur ultime assaut se prépare contre la position qui résiste toujours.
Il y a 100 m à peine pour aborder la falaise, mais ce sont 100 m parcourus en force, à la grenade, au pistolet-mitrailleur, au poignard. Ils sont 120, attaquant un régiment d’assaut, pris à revers. Et puis, il y’a Dohl, un fauve redoutable, moitié chien, moitié loup, qui n’a jamais accepté d’autre maître que Vandenberghe.
Les commandos progressent, il leur faut vingt minutes pour atteindre la base du piton. Et l’escalade commence. Les hommes du commando « Tigre noir » n’ont aucune pratique, mais y suppléent par leur ardeur à combattre. Il leur faut souvent lâcher une main pour riposter, vers le bas d’où les fusillent les Viêts, vers le haut d’où les Bo doïs font pleuvoir les grenades.
Mais ils grimpent, mètre après mètre, se rapprochent du sommet. Comme l’ont fait, cette nuit, les groupes de choc de la 320, les commandos s’incrustent dans les rochers, gagnant mètre par mètre, inexorablement. A mi-pente, d’une anfractuosité où il s’est tapi, un Viêt armé d’un fusil-mitrailleur est posté en embuscade. Vandenberghe se présente devant le trou. Une rafale le cloue au sol, les deux jambes traversées. Le Viêt se lève, décidé à achever le blessé. Mais Dohl bondit et le Viêt, la gorge arrachée, n’a même pas le temps de crier.
Les sergents Puel et Vuu, lés premiers, arrivent sur place et hissent le blessé jusqu’au sommet du piton où les groupes d’assaut, emmenés par le sergent Tran Dinh Vy ônt réussi à prendre pied malgré la résistance de deux compagnies du Régiment 64.
Ses exploits sont légendaires. Toujours à la tête de sa troupe, exclusivement composée d’anciens adversaires, il s’enfonce, des journées entières, dans le territoire viêt, se fond dans le paysage et frappe, durement, portant des coups sévères à l’ennemi. Redouté des Viêts, qui ont mis sa tête à prix, il s’est livré lui-même pour toucher la rançon, puis a massacré l’état-major du régiment d’assaut 46. En ce matin du 11 mai, son destin a changé.
Il y avait un photographe pour prendre un cliché de la poignée de main que de Lattre a donnée à Vandenberghe. Cette photographie va faire de lui un symbole, l’égal de ces colonels - Vanuxem, Edon, Erulin, Castries, Gambiez - qui constituent la cour du « roi Jean », ses maréchaux.
Et Gambiez ajoute- D’autant plus que - raison stratégique - ses troupes sont au bord de l’asphyxie. Il doit impérativement leur fournir le riz nécessaire à sa campagne d’hiver 1951-1952.
De Lattre n’a pas eu besoin de réfléchir longtemps, il savait que l’attaque était proche. Dès le lendemain, il rameute ses unités d’intervention, les commandos marine et le Groupement mobile nord-africain (G.M.N.A.) du colonel Edon.
Soyez en place pour le 30 mai, ordonne-t-il. Giap lance l’assaut le 28. Il a mis en place le maximum d’effectifs. Au sud, la 304, qui doit investir les fiefs catholiques de PhatDiem et du Bui Chu. Au centre, la 320, qui doit faire sauter le verrou de Ninh Binh et foncer sur Phu Ly pour couper les communications vers Nam Dinh. A Ninh Binh, deux postes, installés sur deux chicots calcaires - les pitons Sud et Ouest -, sont les deux seuls points forts barrant le passage. Le piton Ouest est tenu par un escadron du ler Chasseurs, commandé par le lieutenant Bernard de Lattre, le fils du général. Après avoir anéanti la maigre garnison de commandos marine du lieutenant Labbens, Giap se retourne vers les pitons calcaires. Au milieu de la nuit, Gambiez alerte Vandenberghe
Les Chasseurs sont en difficulté à Ninh Binh. Prends ton commando et va en renfort. Tu es le seul à pouvoir passer au milieu des Viêts. Il faut monter sur les pitons, accrocher l’ennemi à fond et tenir jusqu’à l’arrivée du G.M.N.A. Vandenberghe accepte. En cours de route, il apprend la mort du lieutenant de Lattre, son ami. Alors, il se hâte, jamais il n’a laissé sans la venger la mort d’un camarade.
Le jour pointe quand il arrive au débarcadère de Ky Cau, où sont stationnés les L.C.M. de la Marine. La seule voie d’accès passe en effet par le fleuve.
Nous allons nous payer de culot, dit Vandenberghe, nous briserons par surprise l’encerclement ennemi. On fonce !
Le piton. Sud est tombé, annonce la radio. - Et l’autre ?
Malgré la mort du lieutenant, le piton Ouest tient encore. Il est 8 heures du matin. A 9 heures, les transports déposent Vandenberghe à pied d’oeuvre. « C’est une course de vitesse », lui a expliqué Gambiez. Il fait aussi vite qu’il le peut. Sur la berge, les Viâts grouillent. Leur ultime assaut se prépare contre la position qui résiste toujours.
Il y a 100 m à peine pour aborder la falaise, mais ce sont 100 m parcourus en force, à la grenade, au pistolet-mitrailleur, au poignard. Ils sont 120, attaquant un régiment d’assaut, pris à revers. Et puis, il y’a Dohl, un fauve redoutable, moitié chien, moitié loup, qui n’a jamais accepté d’autre maître que Vandenberghe.
Les commandos progressent, il leur faut vingt minutes pour atteindre la base du piton. Et l’escalade commence. Les hommes du commando « Tigre noir » n’ont aucune pratique, mais y suppléent par leur ardeur à combattre. Il leur faut souvent lâcher une main pour riposter, vers le bas d’où les fusillent les Viêts, vers le haut d’où les Bo doïs font pleuvoir les grenades.
Mais ils grimpent, mètre après mètre, se rapprochent du sommet. Comme l’ont fait, cette nuit, les groupes de choc de la 320, les commandos s’incrustent dans les rochers, gagnant mètre par mètre, inexorablement. A mi-pente, d’une anfractuosité où il s’est tapi, un Viêt armé d’un fusil-mitrailleur est posté en embuscade. Vandenberghe se présente devant le trou. Une rafale le cloue au sol, les deux jambes traversées. Le Viêt se lève, décidé à achever le blessé. Mais Dohl bondit et le Viêt, la gorge arrachée, n’a même pas le temps de crier.
Les sergents Puel et Vuu, lés premiers, arrivent sur place et hissent le blessé jusqu’au sommet du piton où les groupes d’assaut, emmenés par le sergent Tran Dinh Vy ônt réussi à prendre pied malgré la résistance de deux compagnies du Régiment 64.
Adjoint de l'adjudant-chef Vandenberghe, le sergent-chef Tran Dinh Vy, du commando nord-viêtnam n° 24, arbore le béret noir de son unité et la Croix de guerre des Théâtre d'Opérations Extérieures avec 4 citations (dont une à l'ordre de l'Armée) et la Médaille coloniale avec agraphe "Extrême-Orient". Ancien séminariste persécuté par le viêt-minh, il deviendra colonel au 41e Régiment d'Infanterie de l'armée sud-viêtnamienne puis, après la chute de Saïgon, rejoindra la Légion Etrangère
gustite- Messages : 90
Date d'inscription : 04/09/2009
Age : 56
Localisation : Moselle
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
« Mission accomplie », lance, par radio, le sergent Chazelet, blessé, lui aussi, d’une balle dans l’épaule. - Bravo et tenez bon, les renforts seront là à midi. L’action du commando de Vandenberghe a été payante : au-delà de la reconquête du piton, elle a fait basculer le sens de la bataille. Jusque-là, les troupes de Giap étaient portées par la dynamique de l’attaque. Ils étaient déjà sur la route de Nam Dinh, bloquant toute possibilité d’intervention. L’action du commando, sur leurs arrières, les a obligés à stopper, deux heures durant. Et ces deux heures ont été décisives, permettant au G.M.N.A. du colonel Edon d’avancer, amenant ses canons au plus près.
La « bataillé du Day » va encore durer vingt-quatre jours. Giap essaiera de percer partout, au nord et au sud, à Phat-Diem et à Phu Ly. Mais il n’arrivera à passer nulle part : le bilan sera sévère pour lui, près de 12 000 tués, 2 000 prisonniers, ses trois divisions (304, 308, 320) saignées à blanc, qui se traîneront dans la brousse, brancardant leurs blessés qui mourront de gangrène, de fièvre, de misère...
A peine sur pieds, Vandenberghe reprendra ses opérations. Il sera l’une des avant-gardes de la reconquête d’Hoa Binh, au mois de novembre 1951 ; il ira encore traquer le Viêt dans ses repaires de Chi-né. Mais ce qu’ils n’auront pu obtenir au combat, les Viêts l’obtiendront par la ruse et la trahison. Roger Vandenberghe sera assassiné dans son propre poste de Nam Dinh le 6 janvier 1952. Il mourra, solitaire, comme il avait vécu, à quelques heures de la mort de celui qu’il avait tant admiré et qui avait fait de lui l’un des symboles de notre combat d’Indochine, le maréchal de Lattre de Tassigny.
De Vandenberghe, on a écrit qu’il était un aventurier, une bête de guerre. C’est à la fois plus simple et plus glorieux : c’était un soldat, qui voulait libre la terre qu’il s’était choisie pour patrie. Sa tombe porte le numéro 263 au cimetière de Nam Dinh.
Le fanion du commando nord-viêtnam n° 24 (commando "Vandenberghe" ou "des tigres noirs") portant inscription de ses victoires et la devise "Khong Biet-So, Khong Cam-Thinh" (sans peur, sans regret), décoré de la Croix de guerre des TOE (Théâtres des Opérations Extérieures) avec palme par le général de Lattre de Tassigny, le 14 juillet 1951 à Hanoï. La hampe porte l'ancre des troupes coloniales (l'adjudant-chef Vandenberghe est issu du 6e Régiment d'Infanterie Coloniale).
Divers sources Internet
Slts
La « bataillé du Day » va encore durer vingt-quatre jours. Giap essaiera de percer partout, au nord et au sud, à Phat-Diem et à Phu Ly. Mais il n’arrivera à passer nulle part : le bilan sera sévère pour lui, près de 12 000 tués, 2 000 prisonniers, ses trois divisions (304, 308, 320) saignées à blanc, qui se traîneront dans la brousse, brancardant leurs blessés qui mourront de gangrène, de fièvre, de misère...
A peine sur pieds, Vandenberghe reprendra ses opérations. Il sera l’une des avant-gardes de la reconquête d’Hoa Binh, au mois de novembre 1951 ; il ira encore traquer le Viêt dans ses repaires de Chi-né. Mais ce qu’ils n’auront pu obtenir au combat, les Viêts l’obtiendront par la ruse et la trahison. Roger Vandenberghe sera assassiné dans son propre poste de Nam Dinh le 6 janvier 1952. Il mourra, solitaire, comme il avait vécu, à quelques heures de la mort de celui qu’il avait tant admiré et qui avait fait de lui l’un des symboles de notre combat d’Indochine, le maréchal de Lattre de Tassigny.
De Vandenberghe, on a écrit qu’il était un aventurier, une bête de guerre. C’est à la fois plus simple et plus glorieux : c’était un soldat, qui voulait libre la terre qu’il s’était choisie pour patrie. Sa tombe porte le numéro 263 au cimetière de Nam Dinh.
Le fanion du commando nord-viêtnam n° 24 (commando "Vandenberghe" ou "des tigres noirs") portant inscription de ses victoires et la devise "Khong Biet-So, Khong Cam-Thinh" (sans peur, sans regret), décoré de la Croix de guerre des TOE (Théâtres des Opérations Extérieures) avec palme par le général de Lattre de Tassigny, le 14 juillet 1951 à Hanoï. La hampe porte l'ancre des troupes coloniales (l'adjudant-chef Vandenberghe est issu du 6e Régiment d'Infanterie Coloniale).
Divers sources Internet
Slts
gustite- Messages : 90
Date d'inscription : 04/09/2009
Age : 56
Localisation : Moselle
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Bravo et merci pour ce recit !
Thierry
Thierry
Fuss- Messages : 37
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 34
Localisation : paris
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
un grand bonhomme, un simple sous off qui fit mieux que bien des généraux
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Merci pour ce beau récit Gustite
maxime56- Messages : 391
Date d'inscription : 25/12/2008
Age : 31
Localisation : saint avé (56)
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Bonjour,
Superbe article en hommage au "Premier soldat d'Indochine" comme disait De Lattre !
Merci à toi !
cordialement,
Antoine.
Superbe article en hommage au "Premier soldat d'Indochine" comme disait De Lattre !
Merci à toi !
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Bonjour, un agrandissement de ses décorations, dont la TOE = 5 Palmes 8 clous :
à remarquer également la médaille des blessés.Honneurs et respects à ce grand soldat. Ramuncho
à remarquer également la médaille des blessés.Honneurs et respects à ce grand soldat. Ramuncho
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
C'est vrai que c'est rare et impressionnant un sous-off avec autant de citations.
maxime56- Messages : 391
Date d'inscription : 25/12/2008
Age : 31
Localisation : saint avé (56)
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Bonjour,
Très impressionnant en effet !
Quand on sait le genre d'action qu'il faut réaliser pour obtenir la croix de guerre, alors la TOE avec 5 palmes et 8 clous !
Respect.
cordialement,
Antoine.
Très impressionnant en effet !
Quand on sait le genre d'action qu'il faut réaliser pour obtenir la croix de guerre, alors la TOE avec 5 palmes et 8 clous !
Respect.
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
par des anciens d indo,jai entendu,que les viets avait une liste de soldats francais a faire disparaitre,en avez vous deja entendu parlé?ou etes un on dit,un bruit qui courrait?
gibert j- Invité
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Bonjour,
Possible en effet qu'une telle liste ai existée, peut être un autre membre pourra t-il nous en dire plus.
cordialement,
Antoine.
Possible en effet qu'une telle liste ai existée, peut être un autre membre pourra t-il nous en dire plus.
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
hello
je vous aurais bien mis quelques photos de Vandenbergh et des commandos que j'ai scanné sur l'album de mon pére( sergent Renard chef du commando 26 ) mais pas moyen de les insérer.....comment faut-il procéder?
je vous aurais bien mis quelques photos de Vandenbergh et des commandos que j'ai scanné sur l'album de mon pére( sergent Renard chef du commando 26 ) mais pas moyen de les insérer.....comment faut-il procéder?
pascal- Messages : 244
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
bonjour
lr
tu dois selectionner un serveur d'images. celui du site est tres bien; il s'agit du carre indiquant heberger une image. tu cliques dessus...puis tu vas a parcourir, tu selectionnes ton image...tu reduis a 320px pour que ca passe...tu cliques ensuite sur envoyer...puis tu fais un copier/coller soit sur la miniature, soit sur l'image reelle ou les deux... tu previsualises pour verifier...et ca donne ca:
lr
lr- Messages : 1511
Date d'inscription : 31/12/2008
Localisation : bord de la mer
photos commandos
merci , ça devrait marcher mnt....
les photos sépias sont celles du commando 24 et les autres du commando 26 avec dans l'une d'elle , mon pére au centre ,chemise claire, beret et insigne de commando sur le béret. Si cela vous interesse je peux en scanner d'autres , en essayant de m'attacher d'avantage aux différents uniformes .
Pascal
les photos sépias sont celles du commando 24 et les autres du commando 26 avec dans l'une d'elle , mon pére au centre ,chemise claire, beret et insigne de commando sur le béret. Si cela vous interesse je peux en scanner d'autres , en essayant de m'attacher d'avantage aux différents uniformes .
Pascal
Dernière édition par pascal le Dim 28 Fév - 19:24, édité 1 fois
pascal- Messages : 244
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Bonjour ¨Pascal, superbes photos que tu détiens là. Merci à toi de nous en faire profiter. Amitiés Ramuncho.
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
bonjour
y a t'il des legendes sur les photos ?
la deuxime sepia me dit quelques choses (??? a verifier)
merci pour cette serie
lr
y a t'il des legendes sur les photos ?
la deuxime sepia me dit quelques choses (??? a verifier)
merci pour cette serie
lr
lr- Messages : 1511
Date d'inscription : 31/12/2008
Localisation : bord de la mer
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
hello
Effectivement , pour les photos de Vandenbergh, je ne pense pas qu'il les ai prises lui-même , elles ressemblent plus à des photos de reportages..Aucunes légendes ou indications.
Effectivement , pour les photos de Vandenbergh, je ne pense pas qu'il les ai prises lui-même , elles ressemblent plus à des photos de reportages..Aucunes légendes ou indications.
pascal- Messages : 244
Date d'inscription : 25/02/2010
commando 26
hello
deux autres photos du commando 26
deux autres photos du commando 26
Dernière édition par pascal le Dim 28 Fév - 19:18, édité 1 fois
pascal- Messages : 244
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
pascal a écrit:merci , ça devrait marcher mnt....
les photos sépias sont celles du commando 24 et les autres du commando 26 avec dans l'une d'elle , mon pére au centre ,chemise claire, beret et insigne de commando sur le béret. Si cela vous interesse je peux en scanner d'autres , en essayant de m'attacher d'avantage aux différents uniformes .
Pascal
bonjour
sur la deuxieme photo sepia la legende est differente que celle donnee dans le livre de Bergot et qui parle de la traversee d'un rach alors qu'il s'agit dans le bouquin de Pirey de la decouverte d'une cahe d'armes et de documents...pas de legende pour la premiere sepia
lr
lr- Messages : 1511
Date d'inscription : 31/12/2008
Localisation : bord de la mer
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
hello
J'ai un vingtaine d'autres photos sur Vandenbergh , ttes de la même facture ( sépia) je peux les scanner et vous les poster si ça vous intéresse...
J'ai un souvenir de mon pére parlant d'un homme lui empruntant des photos ( sans jamais lui rendre) pour écrire un bouquin sur vandenbergh , je ne pense pas que ce soit Bergot.Peut-etre l'autre écrivain, ou peut-etre aucun des deux ....
Je ne sais pas ou il a pu récupérer ses photos , mais j'en ai d'autres( je dois trier) plus.."amateur" de l'enterrement de Vanden, reconnaissables à cause du coussin ou sont posées les médailles , dont l'impressionante croix de guerre avec ses clous..
C'est tt ce que je sais de l'histoire de ces photos....
J'ai un vingtaine d'autres photos sur Vandenbergh , ttes de la même facture ( sépia) je peux les scanner et vous les poster si ça vous intéresse...
J'ai un souvenir de mon pére parlant d'un homme lui empruntant des photos ( sans jamais lui rendre) pour écrire un bouquin sur vandenbergh , je ne pense pas que ce soit Bergot.Peut-etre l'autre écrivain, ou peut-etre aucun des deux ....
Je ne sais pas ou il a pu récupérer ses photos , mais j'en ai d'autres( je dois trier) plus.."amateur" de l'enterrement de Vanden, reconnaissables à cause du coussin ou sont posées les médailles , dont l'impressionante croix de guerre avec ses clous..
C'est tt ce que je sais de l'histoire de ces photos....
pascal- Messages : 244
Date d'inscription : 25/02/2010
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
bonjour
a la derniere photo sepia,je l'ai en noire et blanc, j'ai la legende suivante:
convivialite. invite un peu partout, le chef du commando 24 recevait egalement beaucoup à Te Ban
a ma connaissance, il existerait quatre bouquins sur l'aventure Vanden. les photos semblent apparaitre alors regulierement lorsque l'on parle du personnage...
lr
a la derniere photo sepia,je l'ai en noire et blanc, j'ai la legende suivante:
convivialite. invite un peu partout, le chef du commando 24 recevait egalement beaucoup à Te Ban
a ma connaissance, il existerait quatre bouquins sur l'aventure Vanden. les photos semblent apparaitre alors regulierement lorsque l'on parle du personnage...
lr
lr- Messages : 1511
Date d'inscription : 31/12/2008
Localisation : bord de la mer
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Bonjour,
Superbes photos Pascal ! Ton père a côtoyé et combattu avec de grandes figures en Indo.
Respect à Vanden', le premier soldat d'Indochine comme disait De Lattre.
cordialement,
Antoine.
Superbes photos Pascal ! Ton père a côtoyé et combattu avec de grandes figures en Indo.
Respect à Vanden', le premier soldat d'Indochine comme disait De Lattre.
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
Bonjour, effectivement la troisième photo est dans le livre d'Erwan Bergot "Commando VANDENBERGHE" avec la légende suivante :
"le commando se prépare à traverser un affluent du Day"
Ramuncho
"le commando se prépare à traverser un affluent du Day"
Ramuncho
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
très belles photos Pascal, je te conseillerais d'ajouter ton nom sur les photos scannées afin de ne pas te les faire "faucher" et qu'elles soient utilisées sans autorisation sur un autre forum.
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