Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
+2
Bawouan
Admin
6 participants
Page 1 sur 1
Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
Bonjour à tous,
Je vous propose un sujet sur une des figures les plus brillantes de la coloniale en Cochinchine, un personnage célèbre à l'époque au 22ème RIC et dans toute la Cochinchine, le capitaine Joseph Suacot. Alors la question est posée, Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
Joseph Suacot est né le 25 septembre 1919 à Petite-Île à l'île de la Réunion de parents modestes cultivateurs et illettrés. Il grandit au sein d’une fratrie de cinq enfants. Motivé, il manifeste dès son jeune âge son désir d’aller de l’avant. Après d’excellentes études, il devient instituteur à 18 ans. Il enseigne au Guillaume Saint-Paul, puis à Saint-Joseph.
Mais la vocation des armes irrésistiblement l’emporte. Aussi au bout de deux ans, et à l’approche de la Seconde guerre, s’engage-t-il, dès le 12 juin 1939, comme volontaire pour cinq ans, au sein du 21e Régiment d’infanterie coloniale stationné à Paris. Un an après, il obtient sa première citation. Il s’enrole plus tard dans les Forces françaises libres. Le 10 mai 1940, c’est l’offensive allemande. Il est caporal-chef au 4e Ric, qui s’engage le 1er juin devant Noyon, livrant de très durs combats sur l’Oise et subissant des pertes conséquentes. Il obtient sa première citation, qui le décrit comme un gradé très courageux, au moral très élevé. Il séjourne dans le régiment des tirailleurs sénégalais, où il est nommé sergent en 1941. Puis au Maroc, où il est devient aspirant.
Devenu sous-lieutenant en Algérie, depuis le 25 décembre 1944, il est affecté début 1946 comme lieutenant au 22e Ric au Sud-Viet Nam, où il ne tarde pas à se signaler par son audace. Parmi ses hauts faits, on cite celui-ci : le 20 avril 1947, il dégage une unité amie encerclée ; peu après, au cours d’une opération de nuit, il est soumis à un feu intense de l’ennemi, alors qu’il traverse la rivière Dong Naï ; son embarcation chavire, il sauve plusieurs tirailleurs de la noyade, regagne la rive, contre-attaque et anéantit la troupe adverse en tirant lui-même au FM, donnant ainsi à tous un bel exemple de courage et de sang-froid.
Son sens du terrain et ses qualités guerrières deviennent légendaires au sein du régiment. Son audace réfléchie est à la base de ses succès. Au bout de trois ans de guérilla et doté de cinq citations à son actif qui attestent de sa valeur de combattant, il retrouve les siens dans son île, en 1949, pour un congé de fin de campagne bien mérité.
L’année suivante, il retourne comme volontaire en Indochine. Le quartier de Long Thanh sous-secteur de Bien Hoa lui est confié. Il est promu capitaine à titre exceptionnel et affecté au premier bataillon du 22e Ric. En 1952, on le retrouve à la mission militaire française auprès du gouvernement du Sud-Viet Nam. Puis, il prend le commandement de la 4e compagnie du 64e bataillon d’infanterie du Viet Nam.
Il est surnommé par les rebelles “la Panthère noire”, en raison de son intrépidité et aussi parce qu’il habillait ses hommes en noir, tenue des résistants vietcongs. Ses supérieurs admirent son mépris total du danger et ses belles qualités de chef de guerre et le considèrent comme un officier d’une énergie et d’une ténacité légendaires. Il est constamment sur la brèche, toujours à la pointe du combat, harcelant sans répit l’adversaire, avec une audace et un courage jusqu’à la témérité, n’hésitant pas à payer de sa personne, galvanisant sa troupe par son exemple.
Le 11 mai 1954, soit quelques semaines avant la fin des hostilités, parti “avec son audace coutumière” (écrira depuis Saïgon le général Roger Gardet à son vieux père, sa mère s’étant déjà éteinte) pour un raid “dans la zone rebelle de Hat-Dich qui menaçait la sécurité du quartier et de la délégation de Long-Thanh auxquels il avait apporté la paix”, le héros petite-îlois est blessé d’une balle au flanc droit en donnant l’assaut. Comprimant d’une main sa blessure, il continuer de commander. Il succombe quelques heures plus tard “avec la noblesse du combattant qui depuis longtemps a fait don de sa vie”.
Sa tombe, au cimetière de sa ville natale, fait l’objet de soins attentifs et constant et est en train de devenir un site patrimonial. À Petite-Île, un collège et une rue portent son nom. À Saint-Pierre, les militaires du 4e RSMAR ont appelé “Quartier Suacot” leur camp de Terre-Rouge.
* Officier de la Légion d’honneur
* Douze citations dont quatre avec palmes
* Croix de guerre 39/45
* Ordre national du mérite du Viet Nam
* Croix de la vaillance vietnamienne (étoile d'argent et palme)
* Théâtre des opérations extérieures (TOE) (étoile de bronze, 2 étoiles d'argent, 2 étoiles de vermeil et palmes)
Source : ONG ASIE :
http://www.ongasie.com/archives/2009/04/01/13216765.html
Voir aussi ce lien très intéressant :
http://www.clicanoo.re/41-la-reunion/43-l-histoire-de-la-reunion/Temoins/joseph-suacot-la-panthere-noire.html
Sa tombe est fleurie et entretenue à Petite Ile par la famille et des hommages sont régulièrement rendus par les anciens combattants de Petite Ile, donc mon ami Gilbert Pavot, un autre ancien du 22ème RIC d'Indochine.
cordialement,
Antoine.
Je vous propose un sujet sur une des figures les plus brillantes de la coloniale en Cochinchine, un personnage célèbre à l'époque au 22ème RIC et dans toute la Cochinchine, le capitaine Joseph Suacot. Alors la question est posée, Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
Joseph Suacot est né le 25 septembre 1919 à Petite-Île à l'île de la Réunion de parents modestes cultivateurs et illettrés. Il grandit au sein d’une fratrie de cinq enfants. Motivé, il manifeste dès son jeune âge son désir d’aller de l’avant. Après d’excellentes études, il devient instituteur à 18 ans. Il enseigne au Guillaume Saint-Paul, puis à Saint-Joseph.
Mais la vocation des armes irrésistiblement l’emporte. Aussi au bout de deux ans, et à l’approche de la Seconde guerre, s’engage-t-il, dès le 12 juin 1939, comme volontaire pour cinq ans, au sein du 21e Régiment d’infanterie coloniale stationné à Paris. Un an après, il obtient sa première citation. Il s’enrole plus tard dans les Forces françaises libres. Le 10 mai 1940, c’est l’offensive allemande. Il est caporal-chef au 4e Ric, qui s’engage le 1er juin devant Noyon, livrant de très durs combats sur l’Oise et subissant des pertes conséquentes. Il obtient sa première citation, qui le décrit comme un gradé très courageux, au moral très élevé. Il séjourne dans le régiment des tirailleurs sénégalais, où il est nommé sergent en 1941. Puis au Maroc, où il est devient aspirant.
Devenu sous-lieutenant en Algérie, depuis le 25 décembre 1944, il est affecté début 1946 comme lieutenant au 22e Ric au Sud-Viet Nam, où il ne tarde pas à se signaler par son audace. Parmi ses hauts faits, on cite celui-ci : le 20 avril 1947, il dégage une unité amie encerclée ; peu après, au cours d’une opération de nuit, il est soumis à un feu intense de l’ennemi, alors qu’il traverse la rivière Dong Naï ; son embarcation chavire, il sauve plusieurs tirailleurs de la noyade, regagne la rive, contre-attaque et anéantit la troupe adverse en tirant lui-même au FM, donnant ainsi à tous un bel exemple de courage et de sang-froid.
Son sens du terrain et ses qualités guerrières deviennent légendaires au sein du régiment. Son audace réfléchie est à la base de ses succès. Au bout de trois ans de guérilla et doté de cinq citations à son actif qui attestent de sa valeur de combattant, il retrouve les siens dans son île, en 1949, pour un congé de fin de campagne bien mérité.
L’année suivante, il retourne comme volontaire en Indochine. Le quartier de Long Thanh sous-secteur de Bien Hoa lui est confié. Il est promu capitaine à titre exceptionnel et affecté au premier bataillon du 22e Ric. En 1952, on le retrouve à la mission militaire française auprès du gouvernement du Sud-Viet Nam. Puis, il prend le commandement de la 4e compagnie du 64e bataillon d’infanterie du Viet Nam.
Il est surnommé par les rebelles “la Panthère noire”, en raison de son intrépidité et aussi parce qu’il habillait ses hommes en noir, tenue des résistants vietcongs. Ses supérieurs admirent son mépris total du danger et ses belles qualités de chef de guerre et le considèrent comme un officier d’une énergie et d’une ténacité légendaires. Il est constamment sur la brèche, toujours à la pointe du combat, harcelant sans répit l’adversaire, avec une audace et un courage jusqu’à la témérité, n’hésitant pas à payer de sa personne, galvanisant sa troupe par son exemple.
Le 11 mai 1954, soit quelques semaines avant la fin des hostilités, parti “avec son audace coutumière” (écrira depuis Saïgon le général Roger Gardet à son vieux père, sa mère s’étant déjà éteinte) pour un raid “dans la zone rebelle de Hat-Dich qui menaçait la sécurité du quartier et de la délégation de Long-Thanh auxquels il avait apporté la paix”, le héros petite-îlois est blessé d’une balle au flanc droit en donnant l’assaut. Comprimant d’une main sa blessure, il continuer de commander. Il succombe quelques heures plus tard “avec la noblesse du combattant qui depuis longtemps a fait don de sa vie”.
Sa tombe, au cimetière de sa ville natale, fait l’objet de soins attentifs et constant et est en train de devenir un site patrimonial. À Petite-Île, un collège et une rue portent son nom. À Saint-Pierre, les militaires du 4e RSMAR ont appelé “Quartier Suacot” leur camp de Terre-Rouge.
* Officier de la Légion d’honneur
* Douze citations dont quatre avec palmes
* Croix de guerre 39/45
* Ordre national du mérite du Viet Nam
* Croix de la vaillance vietnamienne (étoile d'argent et palme)
* Théâtre des opérations extérieures (TOE) (étoile de bronze, 2 étoiles d'argent, 2 étoiles de vermeil et palmes)
Source : ONG ASIE :
http://www.ongasie.com/archives/2009/04/01/13216765.html
Voir aussi ce lien très intéressant :
http://www.clicanoo.re/41-la-reunion/43-l-histoire-de-la-reunion/Temoins/joseph-suacot-la-panthere-noire.html
Sa tombe est fleurie et entretenue à Petite Ile par la famille et des hommages sont régulièrement rendus par les anciens combattants de Petite Ile, donc mon ami Gilbert Pavot, un autre ancien du 22ème RIC d'Indochine.
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
Bonsoir Antoine,
Belle figure de la Colo que je ne connaissais pas !
Merci de ce bel hommage !
Jérôme
Belle figure de la Colo que je ne connaissais pas !
Merci de ce bel hommage !
Jérôme
Bawouan- Messages : 908
Date d'inscription : 20/02/2009
Re: Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
Merci, un très bel exposer ,je ne connaissais pas le capitaine Suacot.
Navarre sans peur- Messages : 189
Date d'inscription : 08/05/2010
Age : 29
Localisation : Haut-Rhin
Re: Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
trés belle recherche ! encore une belle occasion d'enrichir ce forum de la mémoire !
COLO- Messages : 320
Date d'inscription : 26/08/2011
Re: Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
Bonjour,
Merci pour vos messages ! En effet un sacré personnage. Je vais faire une fiche hommage pour la rubrique "Morts pour la France" d'ici les jours prochain.
Je vous rappelle l'insigne du 64ème Bataillon Vietnamien dont il commandait la 4ème compagnie et déjà présenté dans le sujet sur le 22ème RIC :
cordialement,
Antoine.
Merci pour vos messages ! En effet un sacré personnage. Je vais faire une fiche hommage pour la rubrique "Morts pour la France" d'ici les jours prochain.
Je vous rappelle l'insigne du 64ème Bataillon Vietnamien dont il commandait la 4ème compagnie et déjà présenté dans le sujet sur le 22ème RIC :
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
Bonjour,
En effet !
Moins connu que Vandenberghe mais une sacrée figure.
Merci de me l'avoir fait découvrir.
En effet !
Moins connu que Vandenberghe mais une sacrée figure.
Merci de me l'avoir fait découvrir.
Lirelou- Messages : 259
Date d'inscription : 08/08/2011
Age : 57
Localisation : Sud 77
Re: Joseph Suacot, un autre Vandenberghe ?
Bonjour,
Je tiens d'ailleurs à signaler qu'aucune promotion d'aucune école militaire n'a portée pour le moment le nom du capitaine SUACOT.
Un oubli de taille il me semble vu son parcours ! Souhaitons que ce message soit entendu par qui de droit.
cordialement,
Antoine.
Je tiens d'ailleurs à signaler qu'aucune promotion d'aucune école militaire n'a portée pour le moment le nom du capitaine SUACOT.
Un oubli de taille il me semble vu son parcours ! Souhaitons que ce message soit entendu par qui de droit.
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Belle figure de soldat
Beau parcours !! chapeau !!!
J'ai été caporal chef a la 1ere compagnie du 2 eme RPIMA a la Réunion de 1974 à 1976 et je me souviens bien que lors des prises d'armes à St Denis , à St Pierre j'avais été très impréssionné par les défilés des anciens combattants qui arboraient des "placards " de médailles incroyables !!
lors de mon prochain voyage à la reunion je ne manquerais pas d'aller déposer un bouquet de fleurs sur la tombe de ce magnifique soldat !!
J'ai été caporal chef a la 1ere compagnie du 2 eme RPIMA a la Réunion de 1974 à 1976 et je me souviens bien que lors des prises d'armes à St Denis , à St Pierre j'avais été très impréssionné par les défilés des anciens combattants qui arboraient des "placards " de médailles incroyables !!
lors de mon prochain voyage à la reunion je ne manquerais pas d'aller déposer un bouquet de fleurs sur la tombe de ce magnifique soldat !!
Brun- Messages : 18
Date d'inscription : 25/02/2014
Age : 68
Localisation : bourges 18
Sujets similaires
» Capitaine Joseph SUACOT, 64ème Bataillon Vietnamien, MPLF 1954
» Vandenberghe.
» Vandenberghe.
» L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
» Re commando Vandenberghe.
» Vandenberghe.
» Vandenberghe.
» L'adjudant-chef Roger Vandenberghe
» Re commando Vandenberghe.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum