Le tournant de 1949
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Le tournant de 1949
Bonjour,
Texte emprunté au site WIKIPEDIA.
Amicalement.
Roland
En 1949, la France, voulant créer un contrepoids politique à la République démocratique du Viêt Nam proclamée à Hanoi en 1945 et au Viêt Minh, crée à Saïgon un État du Viêt Nam « indépendant » sous la direction de l'empereur Bao Dai ramené à cet effet de son exil de Hong Kong, afin de tenter de transformer une guerre de reconquête coloniale en une guerre civile. Cette mascarade n'a toutefois trompé personne, à commencer par l’empereur Bao Dai lui-même qui, avec grandeur et finesse, a signé les accords franco-vietnamiens avec son nom civique « Vinh Thuy » n’engageant que lui-même en tant que citoyen, et non avec son nom dynastique « Bao Dai » qui pouvait engager tout le pays dont il était le souverain. Du point de vue strictement juridique, l’État du Viêt Nam « indépendant » semble ne jamais avoir existé.
Lorsque le Parti communiste chinois de Mao Zedong prend le contrôle de la Chine continentale, le Kuomintang de Tchang Kaï-chek se réfugiant à Taïwan, la Chine devient un allié de la République démocratique du Viêt Nam et du Viêt Minh, et lui envoie du matériel militaire pour lutter contre l'armée française. L’arrivée de Mao Zedong à Pekin fournit une "base arrière" au Viêt Nam, jusqu’alors isolé sur les plans diplomatique et militaire, et amplifie la menace communiste ressentie par les États-Unis. La France concède théoriquement à l'État du Viêt Nam une souveraineté en matière de diplomatie, et crée une “armée nationale” sous commandement français et agissant comme force supplétive des forces françaises d'Indochine.
Le conflit au Viêt Nam prend alors une telle ampleur, alors que la France accorde leur indépendance aux royaumes du Laos et du Cambodge, de la même façon qu'elle l'a accordé au Viêt Nam.
Avec l'experience acquise au combat, l'armée populaire vietnamienne a infligé une série de revers aux troupes françaises dans la haute région de Cao Bang et Lang Son (bataille de la RC 4). Le projet initial de « reconquête coloniale » s'est épuisé dans un interminable enlisement, a entraîné une grande lassitude dans l'armée française d'Indochine et dans le gouvernement français, ainsi qu'une opposition croissante de l'opinion publique française à une guerre dont les enjeux étaient de moins en moins clairs, dès lors que le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge étaient, au moins en théorie, devenus indépendants, et que la « reconquête coloniale » n'était donc plus à l'ordre du jour.
La “bataille des Routes Coloniales” (cette dénomination, à une époque où les pays formant l'Indochine n'étaient déjà plus des "colonies", en dit d'ailleurs long sur l'état de confusion mentale de certains au moment des faits...) a semé la panique dans l’état-major français en Indochine et au sein du gouvernement français à Paris. Le général de Lattre de Tassigny est envoyé en Indochine pour redresser la situation mais doit immédiatement faire face à des offensives vietminh. Il parvient à vaincre trois fois ses ennemis, notamment à Vinh yen et Mao khé, écartant définitivement toute menace sur Hanoï, mais ne peut les anéantir. Ayant assuré la construction d'une ligne de défense, De Lattre commença à chasser les vietminh du Delta du Fleuve Rouge et décida de lancer une contre-offensive qu'il pensait pouvoir être décisive, mais malade, il dut repartir pour la France. Sous l'égide de son successeur Raoul Salan, cette offensive, concluante au début, s'épuisa d'elle-même et dut être arrêtée sans résultat décisif. De plus, au même moment, de Lattre en France, qui devait défendre son projet d'envoyer des renforts en Extrême-Orient, vit sa santé se dégrader et mourut en janvier 1952.
Avec la guerre de Corée qui a focalisé l’anti-communisme vers l’Extrême-Orient, la France tente alors de transformer une guerre de reconquête coloniale dont elle a elle-même reconnu l'échec en proclamant l'indépendance du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge, en croisade anticommuniste, cette fois-ci pour la “Défense de l’Occident sur le Rhin et le Mékong”. Dès lors, la France fait en Indochine une guerre avec les dollars américains et le sang des troupes françaises et coloniales. Le Président Harry Truman a signé avec l'État du Viêt Nam des accords d’aide militaire, que la France s'est chargée de mettre en œuvre. Ainsi, les États-Unis, pourtant profondément anti-colonialistes mais agissant maintenant dans le cadre de la guerre froide, ont mis le doigt dans un engrenage qui s'avèrera fatal, et ont en particulier continué cette aide militaire après le départ des Français de l’Indochine en 1955. Avec l’afflux de matériels militaires des deux côtés, les combats se sont évidemment intensifiés.
Avec l'argent et le matériel américains et le sang des légionnaires et des troupes d'Afrique, la France continuait à mener une guerre s'inscrivant maintenant dans le cadre de la guerre froide, dans une suite de "scandales" et d'"affaires", comme l'"affaire des piastres".
« En revanche, l’économie française tirait profit indirectement de la guerre. Grâce aux apports en devises américaines, non seulement elle n’était plus obérée par les charges militaires, mais encore elle pouvait poursuivre son effort d’investissement et ses achats à l’étranger. La plus grande partie des dollars donnés pour l’Indochine était affectée à l’équilibre des comptes. C’est ce qui faisait dire à un expert qu’on “avait transformé l’armée en une industrie d’expansion”. C’est une des raisons pour laquelle le gouvernement français s’opposait fermement à ce que l’aide financière américaine fût versée directement aux États associés, comme les Américains le souhaitaient…” (Yves Gras, “Histoire de la guerre d’Indochine »
Texte emprunté au site WIKIPEDIA.
Amicalement.
Roland
En 1949, la France, voulant créer un contrepoids politique à la République démocratique du Viêt Nam proclamée à Hanoi en 1945 et au Viêt Minh, crée à Saïgon un État du Viêt Nam « indépendant » sous la direction de l'empereur Bao Dai ramené à cet effet de son exil de Hong Kong, afin de tenter de transformer une guerre de reconquête coloniale en une guerre civile. Cette mascarade n'a toutefois trompé personne, à commencer par l’empereur Bao Dai lui-même qui, avec grandeur et finesse, a signé les accords franco-vietnamiens avec son nom civique « Vinh Thuy » n’engageant que lui-même en tant que citoyen, et non avec son nom dynastique « Bao Dai » qui pouvait engager tout le pays dont il était le souverain. Du point de vue strictement juridique, l’État du Viêt Nam « indépendant » semble ne jamais avoir existé.
Lorsque le Parti communiste chinois de Mao Zedong prend le contrôle de la Chine continentale, le Kuomintang de Tchang Kaï-chek se réfugiant à Taïwan, la Chine devient un allié de la République démocratique du Viêt Nam et du Viêt Minh, et lui envoie du matériel militaire pour lutter contre l'armée française. L’arrivée de Mao Zedong à Pekin fournit une "base arrière" au Viêt Nam, jusqu’alors isolé sur les plans diplomatique et militaire, et amplifie la menace communiste ressentie par les États-Unis. La France concède théoriquement à l'État du Viêt Nam une souveraineté en matière de diplomatie, et crée une “armée nationale” sous commandement français et agissant comme force supplétive des forces françaises d'Indochine.
Le conflit au Viêt Nam prend alors une telle ampleur, alors que la France accorde leur indépendance aux royaumes du Laos et du Cambodge, de la même façon qu'elle l'a accordé au Viêt Nam.
Avec l'experience acquise au combat, l'armée populaire vietnamienne a infligé une série de revers aux troupes françaises dans la haute région de Cao Bang et Lang Son (bataille de la RC 4). Le projet initial de « reconquête coloniale » s'est épuisé dans un interminable enlisement, a entraîné une grande lassitude dans l'armée française d'Indochine et dans le gouvernement français, ainsi qu'une opposition croissante de l'opinion publique française à une guerre dont les enjeux étaient de moins en moins clairs, dès lors que le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge étaient, au moins en théorie, devenus indépendants, et que la « reconquête coloniale » n'était donc plus à l'ordre du jour.
La “bataille des Routes Coloniales” (cette dénomination, à une époque où les pays formant l'Indochine n'étaient déjà plus des "colonies", en dit d'ailleurs long sur l'état de confusion mentale de certains au moment des faits...) a semé la panique dans l’état-major français en Indochine et au sein du gouvernement français à Paris. Le général de Lattre de Tassigny est envoyé en Indochine pour redresser la situation mais doit immédiatement faire face à des offensives vietminh. Il parvient à vaincre trois fois ses ennemis, notamment à Vinh yen et Mao khé, écartant définitivement toute menace sur Hanoï, mais ne peut les anéantir. Ayant assuré la construction d'une ligne de défense, De Lattre commença à chasser les vietminh du Delta du Fleuve Rouge et décida de lancer une contre-offensive qu'il pensait pouvoir être décisive, mais malade, il dut repartir pour la France. Sous l'égide de son successeur Raoul Salan, cette offensive, concluante au début, s'épuisa d'elle-même et dut être arrêtée sans résultat décisif. De plus, au même moment, de Lattre en France, qui devait défendre son projet d'envoyer des renforts en Extrême-Orient, vit sa santé se dégrader et mourut en janvier 1952.
Avec la guerre de Corée qui a focalisé l’anti-communisme vers l’Extrême-Orient, la France tente alors de transformer une guerre de reconquête coloniale dont elle a elle-même reconnu l'échec en proclamant l'indépendance du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge, en croisade anticommuniste, cette fois-ci pour la “Défense de l’Occident sur le Rhin et le Mékong”. Dès lors, la France fait en Indochine une guerre avec les dollars américains et le sang des troupes françaises et coloniales. Le Président Harry Truman a signé avec l'État du Viêt Nam des accords d’aide militaire, que la France s'est chargée de mettre en œuvre. Ainsi, les États-Unis, pourtant profondément anti-colonialistes mais agissant maintenant dans le cadre de la guerre froide, ont mis le doigt dans un engrenage qui s'avèrera fatal, et ont en particulier continué cette aide militaire après le départ des Français de l’Indochine en 1955. Avec l’afflux de matériels militaires des deux côtés, les combats se sont évidemment intensifiés.
Avec l'argent et le matériel américains et le sang des légionnaires et des troupes d'Afrique, la France continuait à mener une guerre s'inscrivant maintenant dans le cadre de la guerre froide, dans une suite de "scandales" et d'"affaires", comme l'"affaire des piastres".
« En revanche, l’économie française tirait profit indirectement de la guerre. Grâce aux apports en devises américaines, non seulement elle n’était plus obérée par les charges militaires, mais encore elle pouvait poursuivre son effort d’investissement et ses achats à l’étranger. La plus grande partie des dollars donnés pour l’Indochine était affectée à l’équilibre des comptes. C’est ce qui faisait dire à un expert qu’on “avait transformé l’armée en une industrie d’expansion”. C’est une des raisons pour laquelle le gouvernement français s’opposait fermement à ce que l’aide financière américaine fût versée directement aux États associés, comme les Américains le souhaitaient…” (Yves Gras, “Histoire de la guerre d’Indochine »
- Date d'inscription : 01/01/1970
Re: Le tournant de 1949
Bonjour, pas un mot sur les menées communistes en FRANCE en faveur du Viet-Minh, pas un mot de l'interdiction américaine d'utilisation du matériel militaire fourni, en Indochine, pas un mot de l'aide américaine aux viet-minh et des batons dans les roues aux Français en Indochine. En clair vision pour le moins hémiplégique de l'Histoire. Amitiés Ramuncho
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
1949
avec ramuncho,meme pensée...parle pas des grenades pourries,des greves sur les dock a marseille,tout pour entraver ce qui etait en partance pour l extreme orient,nos soldats en perme,mal vus,mais eux,pas assez de c..... pour leur dire en face.
gibert j- Invité
Re: Le tournant de 1949
Ramuncho a écrit:Bonjour, pas un mot sur les menées communistes en FRANCE en faveur du Viet-Minh, pas un mot de l'interdiction américaine d'utilisation du matériel militaire fourni, en Indochine, pas un mot de l'aide américaine aux viet-minh et des batons dans les roues aux Français en Indochine. En clair vision pour le moins hémiplégique de l'Histoire. Amitiés Ramuncho
Il est clair que pour l'auteur de ces lignes, "l'opinion publique" française, c'est le parti communiste français et ses courroies de transmission. Donc il n'aborde pas le sujet sous cet angle, ni d'ailleurs ne dit pas un mot sur les innombrables changements de gouvernements et l'indécision tragique qui caractérise cette époque, marquée par la pression du parti des "75.000 fusillés"...
A le croire les USA étaient engagés avec la France, alors qu'ils jouaient sur les deux tableaux dans la perspective de voir notre départ !
Dongkhe84- Messages : 40
Date d'inscription : 18/02/2009
Age : 84
Localisation : Avignon
le tournant de 49
il est exacte pour l'avoir entendu raconté par un ancien de l'indo(mon Papa) que les viets
etaient armés par les communistes Francais,qui leurs envoyaient armes et munitions.alors
que les francais avaient un armement hétéroclite(thomson,garand,mas36,sten,etc)certaines
armes furent saisies sur l'ennemi,et force fut de constater qu'elle n'etaient pas en service
pour les Francais,sans compter les munitions deffectueuses!! mais on ne refera pas l'histoire
et il nous restera toujours le souvenir de nos soldats qui se sont fierement battus pour une
cause qui leur tenait a coeur
etaient armés par les communistes Francais,qui leurs envoyaient armes et munitions.alors
que les francais avaient un armement hétéroclite(thomson,garand,mas36,sten,etc)certaines
armes furent saisies sur l'ennemi,et force fut de constater qu'elle n'etaient pas en service
pour les Francais,sans compter les munitions deffectueuses!! mais on ne refera pas l'histoire
et il nous restera toujours le souvenir de nos soldats qui se sont fierement battus pour une
cause qui leur tenait a coeur
sentinnelle- Messages : 59
Date d'inscription : 02/01/2010
Age : 72
Localisation : nantes
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