TEMOIGNAGE : Dernière étape, Dien Bien Phu

Excusez moi ,mais je n'ai pas pu mettre rous les noms que vous ai cités,en particulier Ngay-Tay où mon Cne a été tué.Jamais je n'ai vu un homme aussi bon,il haïssait la guerre.Je crois que c'était à cause de ses souvenirs dans les SAS anglais pendant la seconde guerre.
René

A mon arrivée,involontaire à DBP,j'ai été surpris par l'installation du camp,du moins ce que j'en voyais depuis le terrain d'aviation.Des blokhaus qui paraissient inexpugnables beaucoup de troupe,du matériel bien entretenu,tout celà donnait une impression se sûreté et de confort qui me changeait agréablement de la vie spartiate et dangereuse des maquis.Las,je du déchanter 6 jours plus tard à 17h30.Ce n'était pas une pluie d'obus qui tombait,c'était un ouragan,une tornade.Le bruit était infernal.Je dois vous préciser que le GCMA ou GMI,c'est pareil n'était pas une unité constituée.C'était en gros une centrale radio chargée de la communication avec tous les maquis et de transmettre les renseignements obtenus,donc ,à mon arrivée je fus affecté en renfort sur le PA Eliane,chargé d'une batterie de mortiers de 81.
Pendant un mois notre situation ne cessat de se dégrader et la cuvette de rétrécir au fur et à mesure que les PA tombaient.Pourtant dans cet enfer nous avons eu une lueur d'espoir quand Bigeard a sauté avec son bataillon.Le moral est remonté en flêche.Hélas suite à une contre-attaque victorieuse non suivi de l'occupation du terrain il fallut revenir en arrière
Comme beaucoup je pensais que si Bigeard et Langlais avient commandé,ça se serait passé autrement.Enfin ,à mon échelon de Maréchal des logis je n'avais qu'à executer
A la fin du mois d'avril nous avions compris que c'était fini d'autant que les viets nous envoyaient des orgues de Staline,et il est impossible de décrire ce que c'est.En plus vous ajoutez l'odeur,prenante,pénétrante des morts non enterrés;c'était horrible
Après de cessez le feu,nous avons été rassemblés en colonne et direction les camps
Après 3 jours de marche je décidai de m'évader car je voyais autour de moi les gars qui commençaient à tomber et je me suis dit tant que j'ai encore des forces et surtout que je connais la région il faut partir.Contrairement à d'autres j'ai décidé de partir vers les nord où je savais trouver des partisans fidèles mais en plus de marcher le jour pour éviter les mauvaises rencontres et surtout retrouver des pistes que j'avais fréquentées et éviter les mines que j'avais posées
Je suis parti en direction de Muong-Nghié,le premier jour j'ai du faire 5 ou 6 kms,pas plus,sans manger .ensuite,pendant 3 jours 8 à 10 kms jusqu'à ce que trouve un paysan qui a bien voulu me donner un peu de riz et m'indiquer la bonne direction.Passés 40 kms il n'y avait plus beaucoup de danger mais il restait environ 500 kms à faire pour rejoindre Luang-Prabang en passant par Oun-eua,Outay,direction Muong-Sing.Je suis passé à 100kms à l'ouest de Phong-Saly et ensuite presque tranqillement je suis arrivé aux avants postes dr Luang-Prabang.Mon périple était fini.Je ne vous raconterai pas les moments de désespoir,de peur,de fatigue,mais à 24 ans!
C'est pour celà que j'ai demandé à réintégrer mon arme d'origine dans une Cie Saharienne,n
'importe laquelle et que je me suis retrouvé à Colomb-Béchar avec encore 2 ans de contat à faire.J'y ai ren ontré ma femme et adieu la camionnette et la plâtrerie

Bonsoir,

Merci à vous pour ce nouveau témoignage très poignant.
Je pense que tous les membres seront heureux de le découvrir.
Cela confirme à nouveau ce que j'ai toujours pensé : rien ne peut remplacer la parole des anciens.
Aucun historien n'arrivera à retranscrire cela.

Merci encore monsieur Gallani, n'hésitez pas si vous avez d'autres souvenirs,
cdt, Antoine.

La vieillesse ne vaut rien à la mémoire.J'ai oublié de vous dire que,lors de mon évasion,j'ai profité de la halte du soir pour me cacher dans les bois.J'y suis resté toute la nuit et,quand la colonne s'est remise en route,après bien avoir écouté et regardé je suis parti pour un périple qui à duré un peu plus d'un mois pour environ 600kms.Les 4 premiers jours étant les plus pénibles:J'avais faim mais surtout peur.Tout s'est bien fini
Je vous remercie de l'intêret que vous me portez .
amicalement
René

Témoignage très touchant,personnellement je n'aurais pas pus faire tous ce que vous avez fait
Mes Respects Monsieur.

mes respects monsieur gallani.amitiés.

J'ai un très grand respect pour vous et vos camarades pour ce que vous avez fait et supporté
j'ai eu 2 oncles qui ont fait l'Indo aussi au Tonkin mais ils n'en parlaient jamais devant nous.
Dommage mais c'est comme ça.
En tous cas respect en leur mémoire.