Diên Biên Phû
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general wolf
Ramuncho
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Diên Biên Phû
Le Camp retranché de Diên Biên Phû avait été installé pour s'opposer à la menace vietnamienne au Nord-Laos. Giap, en effet, projetait d'envahir le Laos (déjà partiellement occupé par ses troupes début 1953) et de foncer sur Luang-Prabang. Il fallait l'en empêcher.
En novembre 1953, le général Navarre décide de s'installer à DBP, considéré comme la "porte du Laos et déjà occupé par un régiment vietnamien.
Le 20 novembre, les six bataillons paras de l'opération Castor (menée par le général Gilles) sautent sur DBP. Ils en prennent immédiatement le contrôle.
André Teulières, auteur de : La guerre du Viêt-Nam 1945-1975 (Lavauzelle) écrit : << [i]Dans l'esprit du commandement français, il s'agissait d'établir une base d'ampleur limitée destinée à faire face à des unités d'infanterie elles-mêmes limitées. Des études d'état-major avaient en effet conclu que les ressources de la région ne pourraient permettre de faire vivre p^lus de deux divisions et vingt mille coolies. Si par extraordinaire, des éléments d'artillerie faisaient leur apparition du côté viet-namien, l'artillerie française devait être en mesure de les réduire rapidement au silence >>.
Compte tenu de ces données, la garnison fut fixée à 10 800 hommes. Parmi lesquels, trész bientôt, plus de 60% de Viet-namiens et de paysans Thaï venus à DBP pour se battre contre les communistes. Il importe de le rappeller sans cesse.
De la souffrance et de l'héroïsme de ces soldats français, indochinois, nord-africains, sénégalais, les médias aux ordres ne vous diront rien.
Comme ils taisent la présence à DBP, jusqu'à la fin de la bataille, de jueunes femmes indochinoises, "le repos du guerrier" diront les imbéciles, qui soignérent les blessés avec un dévouement admirable. Capturées par les Rouges, elles furent toutes assassinées. Pas une d'entre-elles n'acceptera de renier le drapeau français.
On sait que les communistes avaient choisi << de mettre le paquet >> sur DBPet d'y remporter une victoire psychologique spectaculaire.
Vers la fin du mois de janvier 1954 Diên Biên Phû est encerclé par 4 divisions d'infanterie - les 316, 308,304 et 312 -, la division lourde 351, 80 000 coolies, taillables et corvéables à merci. Début février, les travaux du siége sont commencés. A partir de la base de Tuang-Giao, qui servit de pivot aux mouvements gigantesques de l'effort de guerre viet-namien, les coolies assurèrent un débit de 50 tonnes de ravitaillement autour d'une garnison qui dépendait, elle, entiérement du bon - ou du moins bon - fonctionnement d'un pont aérien de plus en plus difficile.
Prêts à l'assaut, les communistes - qui voulaient arriver à la conférence de Genève avec le maximum d'atouts - passérent à l'attaque le 13 mars 1954. Deux positions françaises avancées vont tombées en quelques heures. Elles avaient été préalablement matraquées par des feux d'artillerie dont personne n'avait soupçonné la puissance : 24 pièces de 105, 15 pièces de 75, 20 mortiers de 120, 36 canons de DCA de 37, 30 mitrailleuses de DCA de 12,7...
Deux bataillons de paras furent envoyés au massacre ; ils ne purent reprendre ces deux positions avancées ou les Viêts étaient désormais solidement ancrés.
La défense se concentra, dés lors, dans la position centrale du camp retranché, mais à partir du 28 mars, l'utilisation du terrain d'atterrissage étant devenue plus qu'aléatoire, les défenseurs de DBP furent, il faut le dire, abandonnés à leur triste sort.
René Rocallec, auteur d'une somme historique : << Pourquoi Diên Biên Phû ? (Flammarion, 1968) écrit :
<< La conduite de la bataille terrestre et aérienne qui se déroula du 13 mars 1954 au 8 mai 1954 reléve seulement de la tactique. Dans le camp français, c'est l'addition des fautes locales et l'absence d'une intervention de l'aviation de combat américaine qui déterminérent la chûte de DBP, tandis que dans l'autre camp c'est l'acceptation de grands sacrifices et l'assistance de la Chine qui apportèrent le succés. >>
à suivre
En novembre 1953, le général Navarre décide de s'installer à DBP, considéré comme la "porte du Laos et déjà occupé par un régiment vietnamien.
Le 20 novembre, les six bataillons paras de l'opération Castor (menée par le général Gilles) sautent sur DBP. Ils en prennent immédiatement le contrôle.
André Teulières, auteur de : La guerre du Viêt-Nam 1945-1975 (Lavauzelle) écrit : << [i]Dans l'esprit du commandement français, il s'agissait d'établir une base d'ampleur limitée destinée à faire face à des unités d'infanterie elles-mêmes limitées. Des études d'état-major avaient en effet conclu que les ressources de la région ne pourraient permettre de faire vivre p^lus de deux divisions et vingt mille coolies. Si par extraordinaire, des éléments d'artillerie faisaient leur apparition du côté viet-namien, l'artillerie française devait être en mesure de les réduire rapidement au silence >>.
Compte tenu de ces données, la garnison fut fixée à 10 800 hommes. Parmi lesquels, trész bientôt, plus de 60% de Viet-namiens et de paysans Thaï venus à DBP pour se battre contre les communistes. Il importe de le rappeller sans cesse.
De la souffrance et de l'héroïsme de ces soldats français, indochinois, nord-africains, sénégalais, les médias aux ordres ne vous diront rien.
Comme ils taisent la présence à DBP, jusqu'à la fin de la bataille, de jueunes femmes indochinoises, "le repos du guerrier" diront les imbéciles, qui soignérent les blessés avec un dévouement admirable. Capturées par les Rouges, elles furent toutes assassinées. Pas une d'entre-elles n'acceptera de renier le drapeau français.
On sait que les communistes avaient choisi << de mettre le paquet >> sur DBPet d'y remporter une victoire psychologique spectaculaire.
Vers la fin du mois de janvier 1954 Diên Biên Phû est encerclé par 4 divisions d'infanterie - les 316, 308,304 et 312 -, la division lourde 351, 80 000 coolies, taillables et corvéables à merci. Début février, les travaux du siége sont commencés. A partir de la base de Tuang-Giao, qui servit de pivot aux mouvements gigantesques de l'effort de guerre viet-namien, les coolies assurèrent un débit de 50 tonnes de ravitaillement autour d'une garnison qui dépendait, elle, entiérement du bon - ou du moins bon - fonctionnement d'un pont aérien de plus en plus difficile.
Prêts à l'assaut, les communistes - qui voulaient arriver à la conférence de Genève avec le maximum d'atouts - passérent à l'attaque le 13 mars 1954. Deux positions françaises avancées vont tombées en quelques heures. Elles avaient été préalablement matraquées par des feux d'artillerie dont personne n'avait soupçonné la puissance : 24 pièces de 105, 15 pièces de 75, 20 mortiers de 120, 36 canons de DCA de 37, 30 mitrailleuses de DCA de 12,7...
Deux bataillons de paras furent envoyés au massacre ; ils ne purent reprendre ces deux positions avancées ou les Viêts étaient désormais solidement ancrés.
La défense se concentra, dés lors, dans la position centrale du camp retranché, mais à partir du 28 mars, l'utilisation du terrain d'atterrissage étant devenue plus qu'aléatoire, les défenseurs de DBP furent, il faut le dire, abandonnés à leur triste sort.
René Rocallec, auteur d'une somme historique : << Pourquoi Diên Biên Phû ? (Flammarion, 1968) écrit :
<< La conduite de la bataille terrestre et aérienne qui se déroula du 13 mars 1954 au 8 mai 1954 reléve seulement de la tactique. Dans le camp français, c'est l'addition des fautes locales et l'absence d'une intervention de l'aviation de combat américaine qui déterminérent la chûte de DBP, tandis que dans l'autre camp c'est l'acceptation de grands sacrifices et l'assistance de la Chine qui apportèrent le succés. >>
à suivre
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Diên Biên Phû
En mars 1954, le général Ely s'était rendu en mission aux Etats-Unis. Il avait pu convaincre le général Eisenhower de la nécéssité de sauver DBP. Le président américain avait alors chargé l'amiral Redfford d'étudier tous moyens appropriés. L'Amiral proposa de la&ncer l'opération << Vautour >>. Elle consistait à utiliser 60 bombardiers B29 avec une escorte de 150 chasseurs de la VIème flotte pour effectuer un raid en force contre les forces viet-namiennes qui assiégeaient le camp. Une telle opération bénéficiait de l'appui du secrétaire d'Etat américains aux Affaires Etrangères, John Dulles, un anticommuniste conséquent.
Le Congré américain de son côté, fit part de son souci de ne point apparaître - aux yeux de qui ? De l'ennemi communiste ? - << comme le soutien du colonialisme français >>.
Le 5 avril 1954, le président du Conseil français, Joseph Laniel, convoqua officiellement l'amlbassadeur des Etats-Unis en France pour lui demander que soit dé&clenchée l'opération << Vautour >>.
L'ambassadeur américain Douglas Dillon, transmit à son gouvernement. Des considérations de politique intérieure (et, sans doute, de fortes pressions anglaises) firent que l'opération << Vautour >> ne fut jamais déclenchée.
Le 23 avril, Bidault entra en contact avec Foster Dulles pour lui répéter que, faute d'une intervention des B29 américains, DBP était perdu.
<< Autant que je vous le dise, répondit Dulles, nos bombardiers n'interviendront pas. >>
Plus tard, Bidault révéla que Dulles lui avait proposé < deux bombes atomiques >>.
Le retentissement de la chute du camp retranché, le 7 mai 1954, fut immense. André Teulières note cependant : << Sur le plan général les conséquences de la chute de DBP, psychologiques et politiques, furent assurément considérables. Sur le plan militaire, elles le furent moins malgré les apparences, certes le corps expéditionnaire avait perdu une forte proportion des solides unités de choc qui constituiaient son fer de lance (paras et Légion), mais cela représentait seulement 5 ou 6 % de ses effectifs globaux, ce qui ne le mettait donc pas hors de combat, loin de là. Enfin, sur le plan stratégique indochinois, DBP avait rempli son rôle en empêchant l'invasion du Nord-Laos et en détournant le Vietminh de l'attaque du delta tonkinois pendant la saison séche 1953-1954. C'était bien le seul rézsultat positif de la bataille, mais qui avait été payé bien cher ! >> Les accords de Genéve furent conclus dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954. Les mauvais coups se font souvent la nuit ! Le parlement les approuva le 22 juillet par 569 voix contre 9. Le 21 juillet au lendemain des accords, Eisenhower déclara : << Tout renouvellement d'agression communiste serait considéré par nous comme une affaire gravement préoccupante. >>
L'Indochine, aprés ces accords de "paix", entrait dans une nouvelle guerre. La valeur de deux promotions entières de St Cyr, cent mille soldats dont un cinquième de métropolitains, avaient donné leur vie. Pour l'Honneur.
A Diên Biên Phû, le 7 mai 1954, on avait sacrifié une certaine idée de la France. On ne l'a toujours pas retrouvée.
Le Congré américain de son côté, fit part de son souci de ne point apparaître - aux yeux de qui ? De l'ennemi communiste ? - << comme le soutien du colonialisme français >>.
Le 5 avril 1954, le président du Conseil français, Joseph Laniel, convoqua officiellement l'amlbassadeur des Etats-Unis en France pour lui demander que soit dé&clenchée l'opération << Vautour >>.
L'ambassadeur américain Douglas Dillon, transmit à son gouvernement. Des considérations de politique intérieure (et, sans doute, de fortes pressions anglaises) firent que l'opération << Vautour >> ne fut jamais déclenchée.
Le 23 avril, Bidault entra en contact avec Foster Dulles pour lui répéter que, faute d'une intervention des B29 américains, DBP était perdu.
<< Autant que je vous le dise, répondit Dulles, nos bombardiers n'interviendront pas. >>
Plus tard, Bidault révéla que Dulles lui avait proposé < deux bombes atomiques >>.
Le retentissement de la chute du camp retranché, le 7 mai 1954, fut immense. André Teulières note cependant : << Sur le plan général les conséquences de la chute de DBP, psychologiques et politiques, furent assurément considérables. Sur le plan militaire, elles le furent moins malgré les apparences, certes le corps expéditionnaire avait perdu une forte proportion des solides unités de choc qui constituiaient son fer de lance (paras et Légion), mais cela représentait seulement 5 ou 6 % de ses effectifs globaux, ce qui ne le mettait donc pas hors de combat, loin de là. Enfin, sur le plan stratégique indochinois, DBP avait rempli son rôle en empêchant l'invasion du Nord-Laos et en détournant le Vietminh de l'attaque du delta tonkinois pendant la saison séche 1953-1954. C'était bien le seul rézsultat positif de la bataille, mais qui avait été payé bien cher ! >> Les accords de Genéve furent conclus dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954. Les mauvais coups se font souvent la nuit ! Le parlement les approuva le 22 juillet par 569 voix contre 9. Le 21 juillet au lendemain des accords, Eisenhower déclara : << Tout renouvellement d'agression communiste serait considéré par nous comme une affaire gravement préoccupante. >>
L'Indochine, aprés ces accords de "paix", entrait dans une nouvelle guerre. La valeur de deux promotions entières de St Cyr, cent mille soldats dont un cinquième de métropolitains, avaient donné leur vie. Pour l'Honneur.
A Diên Biên Phû, le 7 mai 1954, on avait sacrifié une certaine idée de la France. On ne l'a toujours pas retrouvée.
Alain SANDERS
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Diên Biên Phû
DIÊN BIÊN PHÛ
C’est un village thaï à environ 300 kilomètres de Hanoï, dans une cuvette d’environ 16 kilomètres de long (nord-sud) et 9 de large (est-ouest) sans sa plus grande largeur. Le fond, traversé par la rivière Nam Youn, est à 450 mètres d’altitude.
Les collines environnantes, couvertes de jungle, sont à une altitude de 1 000 à 1 200 mètres à l’est, et moindre à l’ouest. C’est la seule cuvette de cette dimension sur les confins du pays thaï et du Laos, avec un terrain d’aviation. Six bataillons parachutistes, dont le 1er B.E.P du commandant Guiraud, furent largués en novembre 1953 sur DBP pour menacer les arrières de la division vietminh qui avait envahi le Laos. Cette division recula vers Laï-Chau, ville thaï encore tenue par 2 100 partisans thaïs et un Tabor marocain qui furent repliés vers DBP. Le Tabor et 200 partisans thaï atteignirent DBP avec l’aide du 1er B.E.P, du 8ème Choc et du 5ème bataillon de parachutistes vietnamiens (B.P.V.N) qui se portèrent à leur rencontre dans la jungle. 1 900 partisans thaïs furent tués par le vietminh. Quatre bataillons parachutistes et le Tabor marocain furent ramenés par avion à Hanoï. Le 1er B.E.P resta avec le 8ème Choc dont une compagnie était cambodgienne. Ils furent rejoints par quaztre bataillons de Légion (1/13 et 3/13 D.B.L.E, 1/2 R.E.I, 3/3 R.E.I), deux compagnies de mortiers lourds (120 mm) de Légionnaires parachutistes, trois bataillons de tirailleurs algériens, un de tirailleurs marocains, les 2ème et 3ème bataillons thaï, des volontaires catholiques tonkinois, dix chars du 1er Chasseurs tonkinois et des batteries d’artillerie coloniale servie par beaucoup d’Africains. Cette dizaine de milliers d’hommes,la valeur d’une division, se répartit sur des points d’appui situés autour du terrain d’aviation. Le 3/3 D.B.L.E se retrancha sur le point d’appui (PA) Béatrice, au nord-est, le 1/2 R.E.I sur le PA Huguette à l’ouest, le 1/13 D.B.L.E sur le PA Claudine au sud-ouest, et le 3/3 R.E.I sur le PA Isabelle au Sud. Le 1er B.E.P fut gardé en réserve au centre. Le colonel de Castries, du 1er Chasseurs tonkinois, prit le commandement de la garnison.
Le lieutenant-colonel Gaucher, de la 13ème D.B.L.E, s’installa sur le PA Claudine. Né en 1905, lieutenant au 3ème Etranger au Maroc dans les années 1930, capitaine au 5ème Etranger en Indochine à Lang-Son en 1940 et lors de la retraite sur le plateau thaï en1945, il avait commandé en Chine ce qui restait du 5ème Etranger, puis un bataillon du 4ème Etranger à Méknes (Maroc) avant de revenir en Indochine.
Le colonel Lalande (1913-1995), du 3ème Etranger, prit le commandement du PA Isabelle ( Légionnaires du 3/3 Etranger et tirailleurs algériens du 2/1R.T.A). Il commanda plus tard la 11ème Divison parachutiste et la région militaire de Lyon, atteignit le grade de général de corps d’armée. Trois divisions vietminh renforcées par la puissante artillerie de leur division lourde attaquèrent DBP. Prés de 50 000 soldats vietminh furent rassemblés. Des dizaines de milliers de porteurs acheminèrent leur ravitaillement en vivres et en munitions sur des pistes à travers la jungle. Les canons du Viet-minh furent postés dans des trous creusés de nuit sur les pentes descendantes de la cuvette. Ils bombardèrent le camp retranché et détruisirent peu à peu les canons français au fond de la cuvette, ainsi que des avions et hélicoptères qui se posaient pour «évacuer les blessés ; ils en abattirent en vol. Des soldats vietminh creusèrent des tranchées en direction des positions françaises. Une contre-attaque fut menée en février 1954 vers les collines de l’est par le 1er B.E.P et des tirailleurs algériens et thaï. Elle échoua et coûta 120 tués ou blessés
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Diên Biên Phû
Le 11 mars 1954, le 1/13D.B.L.E effectua une sortie pour reboucher des tranchées que le vietminh creusait en direction du PA Béatrice. Le 12 mars, le 2ème bataillon thaï et une compagnie du 2ème B.E.P rebouchèrent d’autres tranchées ennemies prés du PA Béatrice, prirent deux mitrailleuses et un canon, subirent une violente contre-attaque, se battirent avec acharnement et furent dégagés par l’aviation. Le 13 mars 1954, l’artillerie vietminh pilonna le camp retranché français, détruisit ou endommagea des avions sur la piste d’aviation, en abattit un en vol. Les abris français résistaient mal. Sur le PA Claudine, le lieutenant-colonel Gaucher fut tué. Le chef de bataillon Vadot, blessé, conserva son commandement. Le lieutenant-colonel Lemeunier fut envoyé à DBP remplacer Gaucher. Les compagnies de mortiers lourds des Légionnaires furent très éprouvées par le bombardement vietminh.
Sur le PA Béatrice, le chef de bataillon Pégot et son adjoint le capitaine Pardi furent tués. Le 3/13 D.B.L.E perdit plus du tiers de son effectif. Un sergent-chef allemand prit le commandement d’une compagnie. Deux régiments vietminh attaquèrent,à vingt contre un,les Légionnaires encore valides du 1/13 D.B.L.E, et prirent le PA Isabelle. Environ cent Légionnaires parvinrent à se replier. Les prisonniers, blessés pour la plupart, moururent en grande majorité dans les camps vietminh. Ce combat coûta environ 600 morts et 900 blessés au Viet-minh. Une division vietminh prit le lendemain le PA Gabrielle, héroïquement défendu par un bataillon de tirailleurs algériens. Elle y perdit le tiers de son effectif. Deux compagnie du 1er BEP et une de parachutistes vietnamiens contre-attaquèrent et ramenèrent les tirailleurs rescapés, environ le tiers. Une grande partie du 3ème bataillon thaï se volatilisa et le vietminh occupa la plus grande partie du PA Anne-Marie. Une compagnie thaï se replia vers les positions françaises. Le commandement français, qui venait de parachuter le 5ème Bataillon de Parachutistes vietnamiens pour renforcer la garnison, fit larguer ensuite deux bataillon de parachutistes coloniaux et un de chasseurs parachutistes. Les deux bataillons de parachutistes coloniaux avaient une très forte proportion d’Indochinois. Les deux bataillons de la 13ème D.B.L.E avaient chacun une compagnie indochinoise ( capitaine Krumenacker et lieutenant Cruz). Le Viet-minh achemina des milliers de recrues vers DBP pour combler ses pertes. Il attaqua les PA Dominique et Eliane, à l’est, et s’y heurta à la résistance acharnée des tirailleurs marocains et algériens, du 2ème bataillon thaï, du 8ème Choc, des parachutistes coloniaux, des chasseurs parachutistes, d’une partie des parachutistes vietnamiens et des Légionnaires parachutistes des sections de mortiers lourds. Les Légionnaires du 3/3 R.E.I et les tirailleurs algériens du 2/1 R.T.A furent encerclés sur le PA Isabelle.
Sur le PA Béatrice, le chef de bataillon Pégot et son adjoint le capitaine Pardi furent tués. Le 3/13 D.B.L.E perdit plus du tiers de son effectif. Un sergent-chef allemand prit le commandement d’une compagnie. Deux régiments vietminh attaquèrent,à vingt contre un,les Légionnaires encore valides du 1/13 D.B.L.E, et prirent le PA Isabelle. Environ cent Légionnaires parvinrent à se replier. Les prisonniers, blessés pour la plupart, moururent en grande majorité dans les camps vietminh. Ce combat coûta environ 600 morts et 900 blessés au Viet-minh. Une division vietminh prit le lendemain le PA Gabrielle, héroïquement défendu par un bataillon de tirailleurs algériens. Elle y perdit le tiers de son effectif. Deux compagnie du 1er BEP et une de parachutistes vietnamiens contre-attaquèrent et ramenèrent les tirailleurs rescapés, environ le tiers. Une grande partie du 3ème bataillon thaï se volatilisa et le vietminh occupa la plus grande partie du PA Anne-Marie. Une compagnie thaï se replia vers les positions françaises. Le commandement français, qui venait de parachuter le 5ème Bataillon de Parachutistes vietnamiens pour renforcer la garnison, fit larguer ensuite deux bataillon de parachutistes coloniaux et un de chasseurs parachutistes. Les deux bataillons de parachutistes coloniaux avaient une très forte proportion d’Indochinois. Les deux bataillons de la 13ème D.B.L.E avaient chacun une compagnie indochinoise ( capitaine Krumenacker et lieutenant Cruz). Le Viet-minh achemina des milliers de recrues vers DBP pour combler ses pertes. Il attaqua les PA Dominique et Eliane, à l’est, et s’y heurta à la résistance acharnée des tirailleurs marocains et algériens, du 2ème bataillon thaï, du 8ème Choc, des parachutistes coloniaux, des chasseurs parachutistes, d’une partie des parachutistes vietnamiens et des Légionnaires parachutistes des sections de mortiers lourds. Les Légionnaires du 3/3 R.E.I et les tirailleurs algériens du 2/1 R.T.A furent encerclés sur le PA Isabelle.
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Cesare aime ce message
Re: Diên Biên Phû
. Le sous-lieutenant Gambiez, du 3ème Etranger, fut blessé et périt dans un hélicoptère sanitaire que le Viet_minh détruisit. Le 1er B.E.P sublt de lourdes pertes, dont trois lieutenants tués, en contre-attaquant des troupes vietminh très supérieures en nombres. Le commandant Guiraud fut blessé. A partir de la fin mars 1954, ni avion ni hélicoptère ne purent se poser à DBP. 450 blessés avaient été évacués auparavant mais plus aucune évacuation sanitaire ne pouvait avoir lieu. Beaucoup d’amputés repartirent dans leurs unités et reprirent le combat. Une division vietminh attaqua le PA Huguette, défendu par le ½ Etranger,les rescapés du 3/13 D.B.L.E et une compagnie de parachutistes vietnamiens.
Les défenseurs se battirent à un contre quinze. Le vietminh laissa 800 morts devant les lignes françaises. Lez 1er B.E.P et le 1/13 D.B.L.E contre –attaquèrent vers l’est pour aider les Marocains qui défendaient le PA Eliane 2. Des soldats vietminh rejoignirent les troupes françaises, dont la situation était pourtant désespérée, et demandèrent le baptême. Des prisonniers vietminh prirent volontairement la place de Légionnaires tués et tirèrent au mortier sur leur ancienne Armée. Les deux régiments vietminh qui attaquaient Eliane 2 reculèrent en laissant 1 500 morts sur le terrain. 300 Marocains et Légionnaires avaient péri sur ce point d’appui.
Le 2ème B.E.P du commandant Liesenfelt fut largué en avril 1954 sur DBP à raison d’une compagnie chaque nuit. Beaucoup de Légionnaires parachutistes furent tuézs pendant leur descente ou en arrivant au sol. Des parachutistes coloniaux français et tonkinois reprirent Eliane 1 au Viet-minh. Leurs survivants furent renforcés par des chasseurs parachutistes et attaqués par un régiment vietminh. 200 Légionnaires parachutistes et autant de parachutistes vietnamiens renforcèrent leurs camarades et repoussèrent le régiment ennemi, quilaissa 500 morts devant cette position. Une contre-attaque du 2ème B.E.P sur la piste d’aviation échoua avec de lourdes pertes. Un lieutenant griévement blessé se suicida pour éviter que des Légionnaires ne se fissent tuer en tentant d’aller le chercher sous le tir ennemi. Le 2ème bataillon thaï combattit avec acharnement sur les bords de la rivière Nam Youn. Des femmes thaï servirent d’infirmières. D’autres ramassèrent les fusils de leurs maris tués et prirent la place de ces derniers au combat. Des soldats vietminh progressaient sous terre par des galeries et ressortaient au milieu du point d’appui Huguette. Le sol s’effondrait parfois sur les galeries, et des Légionnaires tombaient au milieu des combattants ennemis. La pluie inonda les tranchées et le combat se poursuivit dans l’eau et dans la boue. Des milliers de cadavres en décomposition et les excréments dégageaient une odeur pestilentielle. Dans le reste de l’Indochine, des milliers de Français, Indochinois, Nord-Africains, Noirs et Légionnaires, dont beaucoup n’avaient jamais sauté en parachute, se portérent volontaires pour être parachutés à DBP. Ils allaient à une mort certaine, soit pendant leur descente, soit au sol, soit dans les camps de prisonniers du Viet_minh.
Les défenseurs se battirent à un contre quinze. Le vietminh laissa 800 morts devant les lignes françaises. Lez 1er B.E.P et le 1/13 D.B.L.E contre –attaquèrent vers l’est pour aider les Marocains qui défendaient le PA Eliane 2. Des soldats vietminh rejoignirent les troupes françaises, dont la situation était pourtant désespérée, et demandèrent le baptême. Des prisonniers vietminh prirent volontairement la place de Légionnaires tués et tirèrent au mortier sur leur ancienne Armée. Les deux régiments vietminh qui attaquaient Eliane 2 reculèrent en laissant 1 500 morts sur le terrain. 300 Marocains et Légionnaires avaient péri sur ce point d’appui.
Le 2ème B.E.P du commandant Liesenfelt fut largué en avril 1954 sur DBP à raison d’une compagnie chaque nuit. Beaucoup de Légionnaires parachutistes furent tuézs pendant leur descente ou en arrivant au sol. Des parachutistes coloniaux français et tonkinois reprirent Eliane 1 au Viet-minh. Leurs survivants furent renforcés par des chasseurs parachutistes et attaqués par un régiment vietminh. 200 Légionnaires parachutistes et autant de parachutistes vietnamiens renforcèrent leurs camarades et repoussèrent le régiment ennemi, quilaissa 500 morts devant cette position. Une contre-attaque du 2ème B.E.P sur la piste d’aviation échoua avec de lourdes pertes. Un lieutenant griévement blessé se suicida pour éviter que des Légionnaires ne se fissent tuer en tentant d’aller le chercher sous le tir ennemi. Le 2ème bataillon thaï combattit avec acharnement sur les bords de la rivière Nam Youn. Des femmes thaï servirent d’infirmières. D’autres ramassèrent les fusils de leurs maris tués et prirent la place de ces derniers au combat. Des soldats vietminh progressaient sous terre par des galeries et ressortaient au milieu du point d’appui Huguette. Le sol s’effondrait parfois sur les galeries, et des Légionnaires tombaient au milieu des combattants ennemis. La pluie inonda les tranchées et le combat se poursuivit dans l’eau et dans la boue. Des milliers de cadavres en décomposition et les excréments dégageaient une odeur pestilentielle. Dans le reste de l’Indochine, des milliers de Français, Indochinois, Nord-Africains, Noirs et Légionnaires, dont beaucoup n’avaient jamais sauté en parachute, se portérent volontaires pour être parachutés à DBP. Ils allaient à une mort certaine, soit pendant leur descente, soit au sol, soit dans les camps de prisonniers du Viet_minh.
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Diên Biên Phû
Des bataillons de Légion se portérent volontaires pour être intégralement parachutés. Plusieurs centaines de volontaires furent retenus, et largués sur DBP ou la situation était désespérée. Le camp fut submergé le 7 mai1954 par le Viet-minh. Des milliers de soldats de l’Union Française, blessés pour la plupart et à court de munitions, furent capturés. Le colonel Lalande tenta une percée vers la jungle depuis le PA Isabelle et fut submergé avec ses Légionnaires, tirailleurs algériens et la compagnie du 3ème bataillon thaï qui les avait rejoints. Quelques dizaines de Thaï et de Légionnaires passèrent à travers les lignes ennemies. Une partie mourut dans la jungle. Des rescapés rejoignirent les troupes franco-laotiennes ou les guérillas anti-communistes. La bataille avait coûté à la garnison française environ 2500 morts dont le colonel Gaucher, le colonel chef d’état-major et celui de l’artillerie. Une partie des blessés avait pu être évacuée en mars 1954 et le Viet-minh permit à l’aviation française d’emmener les grands blessés. Il envoya plus de 11000 prisonniers, dont beaucoup de blessés, vers ses camps ou la plupart périrent. Un peu plus de 3000 furent libérés trois mois plus tard après le retour de la paix. Le taux de mortalité dans leurs camps avoisinait 70% en trois mois. Il avait été de 2 % en cinq ans pour les Français prisonniers de guerre de Hitler pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les Indochinois prisonniers du Viet-minh disparurent presque tous en captivité. Les prisonniers furent soumis par le Viet-minh à des pressions morales appuyées par des privations meurtrières, et à une propagande intensive qui ne convainquit par grand monde. Beaucoup de soldats vietminh prisonniers des Français s’étaient par contre ralliés à ces derniers sans être soumis à ce type de traitement. Les pertes du Viet-minh pendant le bataille de DBP furent évaluées à 7 000 morts et 15 000 blessés. L’artillerie et l’aviation française n’avaient pas pu obtenir les résultats escomptés sur un ennemi qui se dissimulait dans la jungle et creusait la terre pour s’y abriter et progresser. Mais l’infanterie française avait porté de rudes coups au corps de bataille vietminh. Cette bataille sauva le Laos, qui ne tomba que trente ans plus tard sous la domination communiste. Pendant ces combats, les Méos, Nung et Thaï libérèrent du communisme la partie du Tonkin située entre Ha-giang et Lao-kay. La Légion avait perdu six bataillons à DBP, l’équivalent d’une brigade à deux régiments. Cette bataille fut celle qui lui coûta les plus fortes pertes de toute son Histoire.
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Diên Biên Phû
Merci pour ce récit émouvant Ramuncho.
gustite- Messages : 90
Date d'inscription : 04/09/2009
Age : 56
Localisation : Moselle
Re: Diên Biên Phû
Lesage P a écrit:quel a été son parcours de jeune officier en indochine
bonjour, de qui parlez vous, pouvez vous passer par la présentation svp
Re: Diên Biên Phû
Bonjour,
Alain Gambiez à Dien Bien Phu est sous lieutenant au 3/3 REI, , plus précisement chef de section à la 12ème Compagnie du capitaine Michot. Ancien élève du prytanée militaire, sa femme Jeannine est secrétaire médicale à l'hopital Lanessan d'Hanoi.
Le Samedi 20 Mars 54, lors d'une patrouille au Nord d'Isabelle, vers le village de Ban Kho Lai, la 12ème compagnie est accrochée et aura a la fin de la journée le lourd bilan, pour une simple mission d'ouverture de route, de 5 tués, 5 blessés et deux disparus. Alain Gambiez est blessé d'une balle dans le genou à 17h15.
Evacué vers le poste sanitaire d'Isabelle, il attend alors une evasan qui ne viendra que trois jours plus tard.
Ainsi, le 23 Mars, le Sikorsky de l'adjudant Henri Bartier se pose près de l'infirmerie. Il charge Gambiez et repart. Touché par un obus, il tombe dans les barbelés et seuls le copilote et le pilote arriveront à s'échapper, Alain Gambiez étant coincé à l'arrière de l'hélico. Huit autres officiers blessés sont aussi à bord quand l'hélicoptère explose. Alain Gambiez sera enterré dans le cimetière ammenagé sur Isabelle. Son corps ne sera pas recupéré.
Lire à ce propos les premières pages du livres les Hommes de Dien Bien Phu, de Roger Bruge.
cordialement,
Antoine.
En pleine lecture actuellement du livre de Roger Bruge Les hommes de Dien Bien Phu, je me permet d'apporter quelques précisions extraites de cet ouvrage concernant le sous lieutenant Alain Gambiez, qui n'est autre que le fils du général Fernand Gambiez, à l'époque chef d'état major du général Navarre. Le même général Gambiez qui joura un rôle important lors de la guerre d'Algérie et qui finira commandant en chef des forces armées en Algérie en 1961.Ramuncho a écrit:. Le sous-lieutenant Gambiez, du 3ème Etranger, fut blessé et périt dans un hélicoptère sanitaire que le Viet_minh détruisit.
Alain Gambiez à Dien Bien Phu est sous lieutenant au 3/3 REI, , plus précisement chef de section à la 12ème Compagnie du capitaine Michot. Ancien élève du prytanée militaire, sa femme Jeannine est secrétaire médicale à l'hopital Lanessan d'Hanoi.
Le Samedi 20 Mars 54, lors d'une patrouille au Nord d'Isabelle, vers le village de Ban Kho Lai, la 12ème compagnie est accrochée et aura a la fin de la journée le lourd bilan, pour une simple mission d'ouverture de route, de 5 tués, 5 blessés et deux disparus. Alain Gambiez est blessé d'une balle dans le genou à 17h15.
Evacué vers le poste sanitaire d'Isabelle, il attend alors une evasan qui ne viendra que trois jours plus tard.
Ainsi, le 23 Mars, le Sikorsky de l'adjudant Henri Bartier se pose près de l'infirmerie. Il charge Gambiez et repart. Touché par un obus, il tombe dans les barbelés et seuls le copilote et le pilote arriveront à s'échapper, Alain Gambiez étant coincé à l'arrière de l'hélico. Huit autres officiers blessés sont aussi à bord quand l'hélicoptère explose. Alain Gambiez sera enterré dans le cimetière ammenagé sur Isabelle. Son corps ne sera pas recupéré.
Lire à ce propos les premières pages du livres les Hommes de Dien Bien Phu, de Roger Bruge.
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: Diên Biên Phû
bonjour
aujourd'hui, 7 mai, Dien Bien Phu, son point central, est tombe a 17 heures
lr
aujourd'hui, 7 mai, Dien Bien Phu, son point central, est tombe a 17 heures
lr
lr- Messages : 1511
Date d'inscription : 31/12/2008
Localisation : bord de la mer
Colonel Mollo
bonjour,
Vous evoquez le nom de mon pere, mais il na pas participe a Dien Bien phu.Il avait essuye avec le 3 BPVN un combat difficile a Ban Hin Sue quelques mois ou semaines auparavant.
Cordialement
Vous evoquez le nom de mon pere, mais il na pas participe a Dien Bien phu.Il avait essuye avec le 3 BPVN un combat difficile a Ban Hin Sue quelques mois ou semaines auparavant.
Cordialement
Mollo- Messages : 2
Date d'inscription : 28/11/2013
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