Hommage au Sergent Marc Sanvoisin, du 7ème RTA
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Hommage au Sergent Marc Sanvoisin, du 7ème RTA
Bonjour,
Avant de partir en vacances, voici mon dernier post à la mémoire du sergent Marc Sanvoisin, au parcours assez exceptionnel.
Marc Sanvoisin, de la vallée du Cher au Tonkin
Né le 18 Septembre 1927 à St-Aignan, il perd sa mère alors qu'il n'a que quelques mois. Il sera désormais élevé par ses grands parents (dont le grand père, ancien de 14-18, a gardé une rigueur toute militaire) et sa sœur ainée. C'est un garçon joyeux, gentil qui n'aspire qu'à l'aventure. Jusqu'à la mort de son grand père alors qu'il a 7ans, celui-ci lui donne des valeurs patriotiques qui lui resteront toujours. En 1940, il assiste à la débâcle et à la terrible bataille de Saint Aignan. En 1944, il a 16ans et nous sommes le 6 Juin. L'annonce du débarquement provoque l'engagement de nombreux jeunes qui deviennent maquisards. C'est l'occasion pour lui de quitter le cocon familial et il prend donc les armes au maquis de Saint Aignan, sous secteur Nord Indre n°2 sous les ordres du lieutenant Pierre Thomas. Il se distinguera notamment lors de la tentative de libération d'un train de prisonnier et lors des combats qui se déroulèrent dans le petit village d'Orbigny. Le voici photographié quelques jours après la libération devant sa maison natale des quais sur les bords du Cher :
Il souscrit un engagement au 1er Bataillon de chasseurs à Pied et part sur la poche de St-Nazaire. Il se distinguera lors d'une embuscade ennemie le 10 Avril 1945 à Fégréac (Loire-Inférieure) en ramenant dans les lignes françaises le corps d'un de ses camarades ainsi que deux prisonniers allemands (citation à l'ordre de la division).
Ce sera ensuite l'Allemagne puis quelques temps plus tard le Maroc pour réprimer les premiers soulèvements anti coloniaux. Il sera blessé quelques temps après son arrivée d'une balle dans le dos. Il sera rapatrié en France après un séjour à l'hôpital militaire de Meknès
Il est ensuite affecté au fort de Vincennes où il goute aux joies de la vie parisienne. En 1951,c'est le départ pour l'Indochine. Avant de partir, il dira pour la première fois de sa carrière militaire à sa sœur qu'il va mourir. Il en a la certitude, il va mourir en Indochine et il fait jurer à sa sœur de se faire enterrer avec sa mère. Il arrivera quelques mois plus tard en Indochine, ce pays sublime qui ne le rendra jamais. Il fait parti du 5ème bataillon de marche du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens.
Le jour précédant sa mort, le sergent Sanvoisin reçoit une mission périlleuse de son commandement. Il se fait prendre en photo par un camarade et écris une lettre à sa sœur, la dernière.
Le lendemain, 3 Mars 1952 , il mourra foudroyé dans sa jeunesse à la tête de sa section de supplétifs. Il avait 25ans et avait commencé à faire la guerre 8ans plus tôt. A 22000KM de sa vallée du Cher, une jeunesse est détruite, comme tant d'autres. Selon son vœu, son corps est rapatrié en France et mis en attente à la mairie de Saint-Aignan en Février 1953, soit près d'un an après sa mort. Il rejoint ainsi les siens mais son âme, elle, sera éternellement quelque part au Tonkin, dans une vallée verdoyante entre Thai Dao et Cao Coc.
C'est certainement les récits de sa sœur qui pleure un frère mort 50ans plus tôt qui m'a donné envie de m'intéresser à la guerre d'Indochine. Ma famille a toujours été très proche de la sœur et du beau frère de Marc, et je la considère comme ma tante.
Alors ma tante me parlait de son frère, je voyais depuis tout petit la photo de ce beau jeune homme au visage élégant sur le buffet de leur salon. Et petit à petit, je me suis senti plus proche de ce "tonton Marc" que je ne connaissais pas. J'ai provoqué les occasions de parler de lui avec ma tante, ravivant le souvenir d'un garçon joyeux qui respirait la vie, mort dans des circonstances atroces. Cette semaine, ma tante a accepté que nous ouvrions ensemble la malle de son frère qu'elle n'avait jamais ouverte depuis ces cinquante années passés. La perte de ce frère se matérialisait enfin, au travers d'une photo, d'un ceinturon qu'il avait porté, d'une médaille, etc. Elle m'a confié la mémoire de Marc ce jour là en me donnant la fameuse malle.
Alors tonton Marc, toi qui est mort si loin de chez toi, sache que ton souvenir ne s'efface pas et qu'il ne s'effacera jamais.
A nous le souvenir, A toi l'immortalité !
Article réalisé par Antoine Carenjot, pour le forum laguerreenindochine
Je réalise actuellement une brochure à la mémoire du sergent Marc Sanvoisin. Je vous ferais part petit à petit de l'avancement de ce projet. Le 8 Mai prochain, si tout se déroule comme prévu, les anciens maquisards de Saint Aignan toujours en vie déposeront une gerbe sur la tombe de leur camarade. Un bel hommage également en perspective.
cdt, Antoine.
Avant de partir en vacances, voici mon dernier post à la mémoire du sergent Marc Sanvoisin, au parcours assez exceptionnel.
Marc Sanvoisin, de la vallée du Cher au Tonkin
Né le 18 Septembre 1927 à St-Aignan, il perd sa mère alors qu'il n'a que quelques mois. Il sera désormais élevé par ses grands parents (dont le grand père, ancien de 14-18, a gardé une rigueur toute militaire) et sa sœur ainée. C'est un garçon joyeux, gentil qui n'aspire qu'à l'aventure. Jusqu'à la mort de son grand père alors qu'il a 7ans, celui-ci lui donne des valeurs patriotiques qui lui resteront toujours. En 1940, il assiste à la débâcle et à la terrible bataille de Saint Aignan. En 1944, il a 16ans et nous sommes le 6 Juin. L'annonce du débarquement provoque l'engagement de nombreux jeunes qui deviennent maquisards. C'est l'occasion pour lui de quitter le cocon familial et il prend donc les armes au maquis de Saint Aignan, sous secteur Nord Indre n°2 sous les ordres du lieutenant Pierre Thomas. Il se distinguera notamment lors de la tentative de libération d'un train de prisonnier et lors des combats qui se déroulèrent dans le petit village d'Orbigny. Le voici photographié quelques jours après la libération devant sa maison natale des quais sur les bords du Cher :
Il souscrit un engagement au 1er Bataillon de chasseurs à Pied et part sur la poche de St-Nazaire. Il se distinguera lors d'une embuscade ennemie le 10 Avril 1945 à Fégréac (Loire-Inférieure) en ramenant dans les lignes françaises le corps d'un de ses camarades ainsi que deux prisonniers allemands (citation à l'ordre de la division).
Ce sera ensuite l'Allemagne puis quelques temps plus tard le Maroc pour réprimer les premiers soulèvements anti coloniaux. Il sera blessé quelques temps après son arrivée d'une balle dans le dos. Il sera rapatrié en France après un séjour à l'hôpital militaire de Meknès
Il est ensuite affecté au fort de Vincennes où il goute aux joies de la vie parisienne. En 1951,c'est le départ pour l'Indochine. Avant de partir, il dira pour la première fois de sa carrière militaire à sa sœur qu'il va mourir. Il en a la certitude, il va mourir en Indochine et il fait jurer à sa sœur de se faire enterrer avec sa mère. Il arrivera quelques mois plus tard en Indochine, ce pays sublime qui ne le rendra jamais. Il fait parti du 5ème bataillon de marche du 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens.
Le jour précédant sa mort, le sergent Sanvoisin reçoit une mission périlleuse de son commandement. Il se fait prendre en photo par un camarade et écris une lettre à sa sœur, la dernière.
Le lendemain, 3 Mars 1952 , il mourra foudroyé dans sa jeunesse à la tête de sa section de supplétifs. Il avait 25ans et avait commencé à faire la guerre 8ans plus tôt. A 22000KM de sa vallée du Cher, une jeunesse est détruite, comme tant d'autres. Selon son vœu, son corps est rapatrié en France et mis en attente à la mairie de Saint-Aignan en Février 1953, soit près d'un an après sa mort. Il rejoint ainsi les siens mais son âme, elle, sera éternellement quelque part au Tonkin, dans une vallée verdoyante entre Thai Dao et Cao Coc.
C'est certainement les récits de sa sœur qui pleure un frère mort 50ans plus tôt qui m'a donné envie de m'intéresser à la guerre d'Indochine. Ma famille a toujours été très proche de la sœur et du beau frère de Marc, et je la considère comme ma tante.
Alors ma tante me parlait de son frère, je voyais depuis tout petit la photo de ce beau jeune homme au visage élégant sur le buffet de leur salon. Et petit à petit, je me suis senti plus proche de ce "tonton Marc" que je ne connaissais pas. J'ai provoqué les occasions de parler de lui avec ma tante, ravivant le souvenir d'un garçon joyeux qui respirait la vie, mort dans des circonstances atroces. Cette semaine, ma tante a accepté que nous ouvrions ensemble la malle de son frère qu'elle n'avait jamais ouverte depuis ces cinquante années passés. La perte de ce frère se matérialisait enfin, au travers d'une photo, d'un ceinturon qu'il avait porté, d'une médaille, etc. Elle m'a confié la mémoire de Marc ce jour là en me donnant la fameuse malle.
Alors tonton Marc, toi qui est mort si loin de chez toi, sache que ton souvenir ne s'efface pas et qu'il ne s'effacera jamais.
A nous le souvenir, A toi l'immortalité !
Article réalisé par Antoine Carenjot, pour le forum laguerreenindochine
Je réalise actuellement une brochure à la mémoire du sergent Marc Sanvoisin. Je vous ferais part petit à petit de l'avancement de ce projet. Le 8 Mai prochain, si tout se déroule comme prévu, les anciens maquisards de Saint Aignan toujours en vie déposeront une gerbe sur la tombe de leur camarade. Un bel hommage également en perspective.
cdt, Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: Hommage au Sergent Marc Sanvoisin, du 7ème RTA
salut antoine,
pourrais tu stp mettre en ligne les "rangers" de marc ?
je cherche des modeles identiques pour ma tenue.
merci
pourrais tu stp mettre en ligne les "rangers" de marc ?
je cherche des modeles identiques pour ma tenue.
merci
stan_hudson- Messages : 51
Date d'inscription : 02/01/2009
Re: Hommage au Sergent Marc Sanvoisin, du 7ème RTA
Bonjour, ce ne sont pas des rangers mais plutôt des brodequins. Amicalement Ramuncho.
Ramuncho- Messages : 650
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Hommage au Sergent Marc Sanvoisin, du 7ème RTA
Bonjour,
Pas de problèmes Davy, je te fais ça dans la journée !
Tu peux en trouver sur ebay de temps en temps.
cdt, Antoine.
Pas de problèmes Davy, je te fais ça dans la journée !
Tu peux en trouver sur ebay de temps en temps.
cdt, Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: Hommage au Sergent Marc Sanvoisin, du 7ème RTA
Bonjour,
En complément de ce sujet, voici un récapitulatif des différentes affectations de Marc et la photo du cadre hommage qui lui est consacré à la maison.
breveté para en 48 ou 49, mais n'a jamais servi dans une unité aéroportée, d'après mes recherches en raison d'une blessure postérieure au brevet. J'ai une photo de lui dans une rue de Pau après l'obtention de la "plaque à vélo".
Son parcours fut le suivant :
- FFI Nord Indre Vallée du Cher (Juin 44 - Septembre 44)
- 1er Bataillon de Chasseurs à pied (formé à Chateauroux à partir des FFI de l'Indre, Alsace puis poche de St-Nazaire + occupation en Allemagne). Il me manque d'ailleurs l'agrafe LIBERATION sur sa commémorative 39-45.
- 2ème BCP à Vincennes, détaché au ministère de la guerre puis au service cartographique des armées
- Breveté parachutiste à Pau (1948 ou 1949 numéro de brevet inconnu)
- 8ème Régiment de Tirailleurs Marocains à Midelt (Maroc). Blessé grièvement dans le dos après un accrochage avec des rebelles
- soigné à Meknès, classé inapte TAP, rapatrié en France.
- part en Indochine en Avril 1951, au sein du 5/7ème RTA
- Son unité est affectée à la 2ème Division de Marche du Tonkin, sous-secteur de Sept Pagodes
- Breveté chef de section
- Fin 51, détaché au 3ème Régiment Étranger d'Infanterie pour suivre une formation de télégraphiste
- retour dans son corps d'origine début 52
- mutation à l'école d'officier de Dalat mais reste au 5/7ème RTA en raison du manque de cadre pour les opérations en cours
- mort pour la France le 3 Mars 1952 en ouverture de route entre Thai Dao (son poste) et Cao Coc, à la tête d'une section de supplétifs après en avoir pris le commandement au moment de la mort de son officier supérieur quelques minutes plus tôt.
Rendu du cadre, plutôt assez content du résultat :
cordialement,
Antoine.
En complément de ce sujet, voici un récapitulatif des différentes affectations de Marc et la photo du cadre hommage qui lui est consacré à la maison.
breveté para en 48 ou 49, mais n'a jamais servi dans une unité aéroportée, d'après mes recherches en raison d'une blessure postérieure au brevet. J'ai une photo de lui dans une rue de Pau après l'obtention de la "plaque à vélo".
Son parcours fut le suivant :
- FFI Nord Indre Vallée du Cher (Juin 44 - Septembre 44)
- 1er Bataillon de Chasseurs à pied (formé à Chateauroux à partir des FFI de l'Indre, Alsace puis poche de St-Nazaire + occupation en Allemagne). Il me manque d'ailleurs l'agrafe LIBERATION sur sa commémorative 39-45.
- 2ème BCP à Vincennes, détaché au ministère de la guerre puis au service cartographique des armées
- Breveté parachutiste à Pau (1948 ou 1949 numéro de brevet inconnu)
- 8ème Régiment de Tirailleurs Marocains à Midelt (Maroc). Blessé grièvement dans le dos après un accrochage avec des rebelles
- soigné à Meknès, classé inapte TAP, rapatrié en France.
- part en Indochine en Avril 1951, au sein du 5/7ème RTA
- Son unité est affectée à la 2ème Division de Marche du Tonkin, sous-secteur de Sept Pagodes
- Breveté chef de section
- Fin 51, détaché au 3ème Régiment Étranger d'Infanterie pour suivre une formation de télégraphiste
- retour dans son corps d'origine début 52
- mutation à l'école d'officier de Dalat mais reste au 5/7ème RTA en raison du manque de cadre pour les opérations en cours
- mort pour la France le 3 Mars 1952 en ouverture de route entre Thai Dao (son poste) et Cao Coc, à la tête d'une section de supplétifs après en avoir pris le commandement au moment de la mort de son officier supérieur quelques minutes plus tôt.
Rendu du cadre, plutôt assez content du résultat :
cordialement,
Antoine.
Admin- Admin
- Messages : 1601
Date d'inscription : 23/12/2008
Age : 32
Localisation : St-Aignan (41)
Re: Hommage au Sergent Marc Sanvoisin, du 7ème RTA
Bonsoir Antoine,
Comme je m'intéresse au sous-secteur de Luc Nam qui a été tenu par le 21ème RIC à partir de fin 1950 (mon oncle y a en effet été tué en juillet 1954), je me suis également intéressé au sous-secteur de Bac Giang qui était tenu en 1953 (et probablement en 1952...) par le V/7ème RTA - notamment le Camp Erulin.
J'ai en particulier localisé (grace à google Earth) le village de Thai Dao.
Si tu n'avais pas déjà trouvé l'info : cf. sur la carte ci-dessous sur la RP-13 à environ 6 km à l'Est de Bac Giang.
http://philippe.millour.free.fr/Indochine/MoSon.htm
Cdt,
Philippe
Comme je m'intéresse au sous-secteur de Luc Nam qui a été tenu par le 21ème RIC à partir de fin 1950 (mon oncle y a en effet été tué en juillet 1954), je me suis également intéressé au sous-secteur de Bac Giang qui était tenu en 1953 (et probablement en 1952...) par le V/7ème RTA - notamment le Camp Erulin.
J'ai en particulier localisé (grace à google Earth) le village de Thai Dao.
Si tu n'avais pas déjà trouvé l'info : cf. sur la carte ci-dessous sur la RP-13 à environ 6 km à l'Est de Bac Giang.
http://philippe.millour.free.fr/Indochine/MoSon.htm
Cdt,
Philippe
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