Forum La Guerre d'Indochine
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Histoire de mon grand père

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Bertrand
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Histoire de mon grand père Empty Histoire de mon grand père

Message  Bertrand Sam 7 Fév - 16:00

Bonjour à tous,
Je vais ici exposer le récit du parcours militaire de mon grand père , soldat dans le 5ème régiment d'artillerie coloniale.
Ce récit est le résumé (quelque peu retravaillé par moi même ) des notes méritées par l'adjudant C. au cours de son séjour en Indochine , dossier détruit par les Japonais. Ces notes ont été écrites par le colonel Assaud à Saïgon le 28 Septembre 1945 , ce colonel étant le commandant du 5ème RAC.
NB: Les phrases entre () sont des précisions que j'ai ajoutée.

(L'adjudant C. s'est engagé le 4 Avril 1930 pour 4 ans , il avait 19 ans et s'est engagé car suite à la crise de 29 , il ne trouvait pas de travail.
Finalement , il est resté dans l'armée et suite à diverses campagnes , il arrive en Cochinchine le 22 Octobre 1938 après 1 mois passé en mer. Il arrive avec le grade de maréchal des logis.)

Titulaire du brevet de chef de section depuis 1937 , il est diplômé de l'ecole supérieure de commerce de Toulouse et est détaché au bureau du major comme secrétaire. Tout de suite , il se fait apprécier pour ses qualités d'ordre et de méthode , de tenue , de discrétion et de discipline. Il est noté de la façon la plus élogieuse.
Il est promu maréchal des logis chef le 1er février 1940. ( C'est à cette même période que les Japonais vont contrôler toute l'Indochine, y faire un embargo et qu'ils vont bloquer toutes communications avec l'extérieure et ne vont pas hésiter à tuer civils et militaires français au moindre faux pas... )
Vigoureux et sportif , il est chef des équipes sportives de la portion centrale du régiment et adjoint à l'officier chargé des sports , il est en outre capitaine de l'équipe de rugby du régiment. Il exerce l'action la plus efficace sur le personnel et les équipes sous son commandement remportant les plus vifs succés , conservant ou apportant au régiment la plupart des trophées mis en compétition dans les divers challenges et championnant de Cochinchine. Fait preuve en toutes circonstances de la plus grande fermeté et honnêteté sportive , arbitre très apprécié et aimé des sportifs cochinchinois tant civils que militaires.
Premier secrétaire du major , il est promu adjudant le 1er mars 194 ( j'imagine 1945 ). Commandant d'une section d'alerte dans le plan de défense du quartier , il est très au courant de tous les détails du rôle qui lui incombe et fait preuve d'initiative dans l'organisation de son secteur , connait bien ses hommes.
Le 9 mars 1945 , quartier libre , il est en ville lorsque les japonais prononcent leur attaque , rapidement il se muni d'un pistolet et dans la nuit la plus absolue il essaie de rejoindre le quartier , il se heurte aux japonais un peu partout et vient butter dans ceux qui déjà mènent l'attaque du quartier , vainement il essaiera de se joindre aux défenseurs et il devra finalement se replier. Il tente alors de se rendre à son secteur de défense à l'extérieur , carrefour et passage à niveau "Verdun ..." , mais la aussi les japonais ont pris position après avoir attaque et pris possession de la villa du Chef de corps , il ne peut aborder , entendant les plaintes d'un blessé , il essaie de s'en approcher , il s'agit du capitaine Courreaud , il le saura plus tard , qui a été grièvement atteint d'une rafale de mitraillette en venant porter secours à son chef de corps , son voision , attaqué en force à son domicile. Le capitaine Courreaud est mort dans la nuit à la clinique de la rue Legrand de la Liraye ou des camarades avaient tard dans la nuit réussis à le transporter. C'est en portant secours à cet officier qu'il ( mon grand père ) sera entouré de toutes parts par les japonais et qu'il sera fait prisonnier après avoir vainement vidé son arme sur l'adversaire pour essayer de se dégager.
C'est au domicile même du chef de corps , transformé en poste par l'ennemi , qu'il sera conduit , les mains liées derrière le dos , avant d'être transféré le lendemain matin au quartier " Virgile" tombé dans les mains des japonais.
C'est en effet à mon domicile que tard dans la nuit , vers trois heures du matin , lorsque le pied gauche cassé par un coup de crosse , le corps en sang et souffrant de façon intolérable , j'aurai été ramené par les japonais pour me vêtir , que j'aurais la douleur d'y trouver un brave sous officier accroupi , les mains attachées dans le dos , la baïonnette d'une sentinelle pointée sur la nuque , mais ce sera aussi pour moi un réconfort de trouver , malgré l'adversité et le tragique du moment , sur le visage de l'adjudant C , l'image de la confiance dans l'avenir et d'entendre , malgré la présence menaçante de la sentinelle , les paroles d'encouragement toutes du plus grand dévouement de ce sous officier , faisant preuve en la circonstance des plus belles qualités de calme et de sang froid.
Au cours de la captivité , tant au camp Virgile qu'au camp " Martie des Pallières" , l'adjudant C. avait été désigné pour prendre le commandement d'un des groupes d'intervention constitués dans la clandestinité avec du personnel appartenant au régiment. Il a montré à cette occasion la plus juste compréhension de la situation , commandement , discrétion , connaissance parfaite de ses hommes et de ce qu'on en pouvait attendre.
Après la libération , a pris une part active comme chef de groupe volontaire , aux opérations de déblocage de Saïgon.
Excellent sous officier , connaissant bien son métier de chef de section , travailleur , consciencieux et honnête , ayant beaucoup d'ascendant et d'autorité sur la troupe.
Très méritant.
A proposer pour le grade supérieur.
A proposer pour la médaille militaire

( J'avais oublié de le préciser mais mon grand père a été libéré le jour ou devait se dérouler son exécution. Il y a eu relève de la garde et l'ordre s'est perdu... Mon grand père a toujours estimé que sa vie suite à son retour a été comme une deuxième vie et comme un surplus tant il pensait qu'il aurait du mourir la bas)
Bertrand


Dernière édition par Bertrand le Dim 8 Fév - 1:41, édité 1 fois

Bertrand

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Message  Admin Sam 7 Fév - 16:15

Bonjour,

Merci Bertrand pour la présentation du parcours de ton courageux grand père.
Hommage à lui et aux soldats français tombés sous les balles japonaises durant cette terrible journée et ses effroyables suites.
A lire absolument si cette période vous intéresse le premier chapitres de la Guerre d'Indochine, de Georges Fleury.

cdt, Antoine.

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Message  michel L Mar 10 Fév - 15:46

Bravo Bertrand de rappeler cette triste histoire d' indochine. De plus tu rappeles aussi le 9 MARS 1945 coup de force japonais que bien des français ignorent. Je suis en 1931 à VINH
Annam et ne suis rentré en France qu'en 1946 pour la première fois. J'ai donc connu le 9 MARS 45 à HANOI. Mon père ingénieur TP à été arrété par les JAPS en Avril 45 et suite aux 2 bombes atomiques sur le japon il a réussi à être libéré Il faisait parti d'un réseau resistance au Tonkin. Il ne plus que 42 kgs au lieu de 78.
Devenu pilote de chasse, j'ai été envoyé en indo en 1954 en renfort pour DIEN BIEN PHU comme pilote de chasseur bombardier sur B26 Invader Les français ont la mémoire courte et son
souvent frappé d'amnésie!
Amitiés

michel L
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Message  lr Mar 10 Fév - 18:15

bonjour michel

un grand merci pour votre temoignage et bienvenu parmi nous
ca m'a rappele que je viens juste de recevoir le dernier ouvrage de jj Petit sur le B-26 en Indochine

Histoire de mon grand père Numari46

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Message  Bertrand Mar 10 Fév - 22:15

Bonjour Michel et merci de votre soutien,
De la même manière , mon grand père a également était libéré par les bombes atomiques précipitant sa libération et dans le désordre du moment , l'oubli de son exécution.
D'ailleurs si je me souviens bien , il était prisonnier avec 2 civils français.

Bertrand

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Message  CHANTAL Jeu 12 Fév - 17:17

I love you Bonjour à tous de Chantal LECLERC.
Mon nom de jeune fille est MARCHAND. J'ai vécu en INDOCHINE de 38 à 46...
Je suis née en 1932 et mon père était professeur de PHILO-LETTRES à Hanoï et Saigon.
Bien entendu, je me souviens très bien des bombardements des B29 qui nous effrayaient...
Bien sûr, je me souviens de l'occupation japonaise et du 9 MARS 45 : nous étions dans la rue !
Ce soir là, revenant d'un restaurant de la rue CATINAT le CINTRA, à bicyclettes (avec mes deux frères et mes parents), nous avons vu des camions militaires japonais et nous avons compris qu'il se passait quelque chose de grave. Nous étions rue Chasseloup Laubat près du Lycée. Nous habitions beaucoup plus loin : impossible de retourner chez nous vu l'agitation et mes parents ont décidé de demander asile à des gens du coin, qui nous ont fait entrer chez eux. Nous y avons passé la nuit ! Quelle nuit ! Horrible...Des coups de feu, des cris dehors et dans la nuit : perquisition japonaise et vol des armes de collection de nos hôtes. Encore heureux que nous n'ayons pas été frappés ! Bref, je continuerai si cela vous intéresse....J'avais 13 ans et j'étais terrorisée.....
Amitiés et à bientôt ? Chantal....

CHANTAL
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Message  Bertrand Jeu 12 Fév - 17:43

Vos histoires respectives m'intéressent car j'aimerai savoir comment était la vie la bas entre 1938 et 1940 puis ensuite sous l'embargo Japonais et enfin avoir plus de détails sur la nuit du 9 mars 1945! Également savoir si vous auriez des photos de cette époque à me scanner.
Je suis également heureux de lire nos anciens ce qui prouve qu'ils se sont adaptés à Internet et grâce à cela , "profiter" de leur générosité dans le partage de leur histoire et donc de leur expérience vécue.

Bertrand

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Message  lr Jeu 12 Fév - 17:51

bonjour Bertrand, bonjour Chantal

merci effectivement pour tous ses temoignages maintenant ou a venir cheers

lr study
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Message  Admin Sam 14 Fév - 7:37

Bonjour,

Merci à vous, Chantal et Michel, de votre témoignage et de l'intérêt que vous portez à notre forum.
Pour les membres, je précise que Chantal et Michel ont le statut "invité", c'est à dire qu'ils ne sont pas membres.
J'espère cependant qu'ils s'inscriront ici.

cdt, Antoine.

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Message  marchand Sam 14 Fév - 9:20

Merci à tous ! Je viens de m'inscrire...Tout ce qui "touche" à l'Indochine m'intéresse.
Ma mère avait écrit pour nous, ses enfants, ses souvenirs et je peux ainsi vous donner quelques détails.
J'ai 77 ans et suis passionnée d'ordinateur depuis 6 ans...On y trouve de tout !
Comme je l'ai écrit, j'ai vécu en Indo assez longtemps pour aimer ce pays.
Mais nous y avons aussi connu des difficultés durant les années 44/45/46...
Certes l'occupation et les bombardements nous terrifiaient...
Mais "avant" cette époque, c'était une vie extraordinaire à HANOI et SAIGON...
Mon père pianiste et prof de philo et ma mère (qui nous élevait tous les trois) étaient heureux.
J'ai tellement parlé de ce pays à mes enfants que mon fils a adopté un petit vietnamien !
Revenons à LA VIE là bas ! Je ferai un résumé pour Bertrand prochainement...
Vie "coloniale" et agréable avec domestiques et grande maison avec jardin...
Puis, conflit, bombardements, occupation etc...Les horreurs de la guerre !
Retour par le PASTEUR en février 46...J'y reviendrai....
Amitiés à tous de CHANTAL...

marchand
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Message  Bertrand Lun 16 Fév - 14:46

Malheureusement , mon grand père n'a jamais voulu entreprendre un travail d'écriture...
Merci à vous,
Bertrand

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Message  Bertrand Sam 14 Mar - 11:45

Bonjour,

Je me permets d'utiliser ce sujet afin de demander à Madame Leclerc et Monsieur Michel.L s'ils pouvaient m'en dire plus sur cette époque et également me numériser des photos?

Merci de votre aide,
Bertrand

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Message  Admin Sam 14 Mar - 15:41

Bonjour,

Je suis toujours en contact avec madame Leclerc, je lui demanderais si elle veut bien nous raconter son histoire ici.
Quand à Michel.L, je n'ai aucune possibilité de contact avec lui puisque je n'ai pas d'adresse e-mail, ni moyen de le contacter.

cdt, Antoine.

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Message  Ramuncho Ven 29 Mai - 13:17

Admin a écrit:Bonjour,

Je suis toujours en contact avec madame Leclerc, je lui demanderais si elle veut bien nous raconter son histoire ici.
Quand à Michel.L, je n'ai aucune possibilité de contact avec lui puisque je n'ai pas d'adresse e-mail, ni moyen de le contacter.

cdt, Antoine.

Bonjour Antoine, qu'en est il de cette démarche ? Amitiés Ramuncho.
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Message  Admin Sam 30 Mai - 10:17

Bonjour,

Je l'avais contacté il y a un certain temps maintenant, je vais lui renvoyer un message pour lui redemander.

cdt, Antoine.

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Message  Bertrand Jeu 25 Juin - 20:16

Salut Antoine,
Alors c'en est ou?
Merci,
Bertrand

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Message  Admin Ven 26 Juin - 10:39

Bonjour,

Je n'ai pas eu de réponses de madame Leclerc, je vais essayer de voir en passant par une amicale d'anciens de l'armée de l'air dont elle est secrétaire. Vous serez tenus au courant.

cdt, Antoine.

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Histoire de mon grand père Empty MES SOUVENIRS D INDOCHINE DE 38 A FEV 46

Message  chantalmarchandleclerc Mar 30 Mar - 20:41

COMME PROMIS VOICI QUELQUES SOUVENIRS :
J'en ai mis un peu sur un autre forum ne sachant que faire...

......On allait à la plage de DO SON ou à la baie d’ HALONG en sampan, ou jonque, en vacances, c’était splendide.

Nous faisions des promenades en pousse- pousse avec TI HAI notre bonne fidèle !
On disait MAOLEN au coolie cela voulait dire VITE !!!
On ne devait pas les payer très cher, quelques sous….
A HANOI, nous possédions un pousse-pousse en bois superbe et le coolie faisait aussi le jardin !
La TI HAI … faisait des robes en coton… tricotées pour Maman !!!!! C’est si loin tout çà !!!!!!!
Nous voilà tous les trois (moi au milieu) avec Papa, en vrais coloniaux avec le casque. Nous visitons la baie d’ALONG…ou HALONG…
Nous avons fait des promenades fantastiques et des promenades en jonques …inoubliables !!!!
On dégustait des oursins et des plats locaux et c’était vraiment délicieux…..
Ce sont des souvenirs merveilleux…
On pique niquait sur des plages isolées on vivait avec les petits annamites en mangeant comme eux des choses achetées dans la rue, sales, sans doute, mais bonnes !
Je me souviens de la Fête du TET, avec ses pétards bruyants et puants et des « dragons » !!! En fait : des enfants cachés sous des toiles rouges, gesticulants en imitant un vrai dragon !
Je me souviens des grands enterrements chinois avec des pétards et des photos du mort, des miroirs pour écarter les mauvais génies. Les fameux « MACOUIS » qui parait-il, venaient vous tirer les pieds la nuit !!! Il y avait aussi des « pleureuses ». C’était un long cortège….
A HANOI, mes parents allaient souvent aux courses de chevaux, c’était une fête et le tout HANOI s’y retrouvait. Il y avait aussi l’Opéra, où Papa avait donné une conférence sur CHOPIN et l’avait illustrée au piano à queue de morceaux choisis, dont la célèbre Polonaise en la bémol majeur que je ne peux entendre sans penser à lui et pourtant j’étais très jeune à cette conférence en 39. Inoubliable, car tout l’opéra applaudissait : Je m’y vois encore à côté de mes frères et Maman, dans une belle robe.

Mes parents recevaient beaucoup et le BEP (ou cuisinier) préparait des plats succulents et très recherchés. Les annamites aimaient apprendre et se perfectionner. Quand mes parents avaient des invités, nous devions, mes frères et moi nous coucher tôt et rester dans notre chambre, mais souvent nous regardions les gens arriver….Les dames en robe du soir et les messieurs en spencer….. Dans les grandes occasions !
C’était la vie coloniale et douce que l’on peut lire dans certains livres de cette époque.

En 39, j’ai attrapé la typhoïde et on ne savait pas trop ce que c’était à l’époque alors on m’avait isolée dans le pavillon des contagieux à LANESSAN…. juste à côté de la morgue au cas où !
C’est le Docteur BIGOT qui me soignait, ainsi que le Docteur GENIN, dont j'ai retrouvé la fille Jeanne à St Raphael.
Deux personnes venaient de mourir de cela et Maman était affolée….Pendant un mois je n’ai pas eu de visites, interdiction de me toucher et pas le droit de manger, sauf perfusions…Je hurlais : je crève de faim ! Et si je voulais manger en cachette, mais il n’y avait rien à chiper, la « nurse » me disait, si tu désobéis : tu auras des cafards dans la bouche ! Depuis, j’ai une terreur incroyable de ces bêtes ! Bref, il a fallu me réapprendre à marcher tant j’étais maigre mais j’ai peu perdu mes cheveux qui étaient très courts…C’est alors que nous devions rentrer en France après en être partis depuis 5 ans….que la guerre a été déclarée en FRANCE…
Nous prenons en 1940 le bateau avec notre bonne TI HAI (qui venait en France avec nous) au Cap ST Jacques je crois, mais… retour à SAIGON….En effet, les femmes et les enfants pouvaient rentrer en congé, mais les hommes devaient rester pour assurer leur poste en Indochine !!! Maman décida avec Papa de rester tous ensemble en Indochine ! Pas question de se séparer…..
Donc c’est la guerre en 1939….Pour nous, enfants, cela ne veut rien dire…..Et la France est si loin !
Sauf que l’occupation japonaise s’installe dans toute l’INDOCHINE presque tranquillement….Retour à HANOI pour liquider nos affaires et faire le déménagement pour SAIGON où Papa est nommé comme professeur de philosophie au lycée CHASSELOUP LAUBAT.
Je me souviens de cette belle villa d’ HANOI et du beau jardin, de notre chien noir (méchant) que mes parents avaient appelé….. STALINE. Quand les japonais passaient devant les grilles du jardin ils s’amusaient à exciter le chien en glissant un bois sur les grilles pour le faire aboyer…
Je me souviens du « grenier » en terrasse où nous aimions jouer et regarder les petits avions passer. Je disais : je serai aviatrice !
Arrivés à SAIGON, de nouveau, l’hôtel… CONTINENTAL, je crois, avant de trouver une maison. Bien sûr, Maman se débrouilla pour nous trouver une maison avec jardin pas trop loin du Lycée CHASSELOUP LAUBAT. 72 rue Léon COMBES, je m’en souviens encore.
Nous avions tous des bicyclettes, tous les cinq, mais mon père, lui, avait droit à des freins anglais ! Et un guidon plat. Moi, j’avais un vélo d’homme dont on avait coupé le cadre pour en faire un vélo de fille, cela ne me plaisait pas du tout…Nous allions au Lycée en file indienne…Nous n’avons jamais eu d’auto car mon père ne conduisait pas ! Parfois on prenait des « boites d’allumettes » sorte de fiacres minables : En fait c’était une charrette avec une toile en guise de toit, traînée par un cheval famélique et un coolie qui lui tapait dessus !!!Nous aimions bien nous promener là dedans quand il pleuvait !
J’ai de bons souvenirs de copains et copines de classe et de photos faites jadis et perdues au cours de voyages !
Des noms : Tout d’abord, ma meilleure copine retrouvée récemment. Jadis, elle avait deux longues nattes brunes : Magali BACCIALONE (dont le père médecin psychiatre était directeur de l’asile de CHOQUAN et qui a beaucoup souffert des japonais) épouse BATAILLE, puis, Jeanne GENIN (dont le père était notre médecin retrouvée… à St Raphaël) , Bernard MARLIENGEAS, Roger GAIN, et les docteurs HUARD, POUDEROUX, BIGOT, BASTOUILLE, ophtalmo, MONTAGNE le chirurgien, LABERNADIE, GRENIER BOLLET, dont je garde un souvenir… cuisant si l’on peut dire, car il m’appliquait de la neige carbonique sur une cicatrice après une opération d’une tumeur heureusement bénigne….Le Dr. SOLLIER et sa nombreuse famille.
Mes parents connaissaient aussi : les CHAVATTE (dans l’aviation) et les CADOUX, le proviseur… », dont nous « occuperons » le demi salon plus tard, bref, puis l’autre proviseur SALLES, l’abbé TRICOIRE, (crucifié plus tard… dit on) Pasquier, le professeur NER, l’institutrice FONTAINE, le professeur DIOUDONNAT dont la fille faisait de la danse , le colonel HASSELVELER, Madame MICHON de la maternelle, le professeur CAZES, CHARTON, LAURIN qui parlait chinois, TALEC, LOUBET, FARCHI, CUDENEZ notre professeur de latin, BAPTISTE, censeur, FOULON, JONCHERE le sculpteur, FRANCOU, CHAMPION, BATE, sculpteur, AVIOTTE, pâtissier, HERNST dont la femme fut mise dans une cage à poules par les japonais et qui devint dépressive ! Le pharmacien MUS, le peintre ROLLET qui ressemblait à MAURICE CHEVALIER, puis BIAILLE DE LANGIBAUDIERE dont j’ai retrouvé la soeur, un élève de philo, métis, M. DORE, qui tenait le CINTRA, restaurant de la rue CATINAT, M. CHEVAL du SPLENDIDE, M. ORSINI des PTT, et Mme ALATA professeur, M. et Mme PETIT-COLIN tous deux professeurs d’histoire et géographie, que l’on voyait en tandem, les KERVINGAN, Professeur LE GALL, VINCENTI (physique) dont je recherche la fille Janine, LEROY POLLET ma professeur de violon (un violon japonais qui se décollait tout le temps et qui m’ennuyait) ….
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Nous allions en vacances à QUI NHON une jolie petite plage où se retrouvaient beaucoup de fonctionnaires et où on mangeait de délicieux oursins….

Parfois, mes parents décidaient d’aller au « Grand Monde » à CHOLON pour « manger chinois ».
C’était notre bonheur de voir ces lumières, d’entendre ces bruits, ces jeux, de vivre la nuit comme les grands. Parfois aussi, une jeune fille de 14 ans à peine venait chanter en chinois ou vietnamien en s’accompagnant sur une « mandoline » durant le repas et sa voix aigrelette énervait mes parents qui la renvoyaient avec quelques sous…C’était fascinant de voir ces plats servis joliment dans des sortes de compotiers fleuris avec toutes ces sauces salées sucrées….On avait envie de toutes les soupes et de tous les plats ! Il y avait des quantités de fruits : letchis, ananas, mangoustans, pommes cannelles, goyaves, et quantités de bananes inconnues en France, avocats…On se promenait ensuite dans cette grande foire qu’était CHOLON…Il y avait des jeux de fléchettes, le Ma-jong, les dominos, un monde fou déambulait…On voyait des indous, des chinois, des annamites et des européens, heureux de manger, de jouer, de se côtoyer…
On racontait plein de choses sur CHOLON, mais nous étions trop jeunes pour comprendre.
Un souvenir pénible : la dingue…Nous l’avons attrapée tous en même temps ou presque. Cela donnait une grosse fièvre avec douleurs, et on restait au lit incapable de bouger. Alors, la petite bonne s’occupait de tout.
En vacances, nous allions à SIEM REAP au Cambodge, après avoir vu PHOM PENH et son palais et nous visitions à bicyclette les temples : ANGKOR VAT ou le BAYON, ou PRACO BACON LOLEI et bien d’autres. Je me souviens qu’une fois, fatigués par nos promenades, nous sommes rentrés dans une « bonzerie » et des petits moines nous ont donné des noix de coco avec un grand sourire. Ils étaient très jeunes, habillés de tissu couleur safran et le crâne rasé. Il faisait très chaud, malgré le casque colonial et pour nous distraire en pédalant, Maman et Papa, nous faisaient chanter !!! Mon frère Alain était ravi d’avoir dessiné des « apsaras », ces danseuses que l’on voyait sur les temples !!! Il crayonnait toujours et avait un vrai talent. Il avait aussi construit un instrument de musique avec un bambou et de la ficelle. A la manière des cambodgiens. Papa était fasciné par la musique spéciale des cambodgiens qui grattaient leurs instruments dont j’ai oublié le nom. Ce qui nous surprenait, c’était la coiffure des femmes d’un certain âge : les cheveux en brosse. Pas très féminin.
A SIEM REAP, il y avait une cage de 5m sur 5 dans laquelle tournait un tigre auquel un coolie jetait certains jours un chien….vivant : Attraction pour touristes…On nous l’a raconté, mais était ce vrai ???

LA SUITE AU PROCHAIN NUMERO ? BISES A TOUS...
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Message  chantalmarchandleclerc Mar 30 Mar - 20:52

SUITE DE MES SOUVENIRS....

Puis la belle vie changea brusquement et l’occupation japonaise se fit plus sévère….

Nous étions de plus en plus bombardés par les américains : des B 29… je crois et aussi par les anglais qui disait-on atteignaient mieux leur cible.
Il y avait de gros dégâts et tout le monde avait peur…Les alertes étaient nombreuses et on partait souvent dans des tranchées de fortune qui puaient ou qui étaient sombres et sales…Personnellement j’avais une peur constante, de tout…..Dès que la sirène sonnait malgré mes 12/13 ans, je pleurais !
--------------------------------------------------

Bref, ce fut le 9 mars 1945, ……qui n’évoque RIEN aux français !
Prise du gouvernement français par les Japonais…Ils sont LES MAITRES de l’INDOCHINE…

L’occupation japonaise était devenue sérieuse depuis longtemps et on parlait souvent de massacres et tortures que les soldats infligeaient à la population et on craignait ces soldats qui buvaient beaucoup de bières et étaient souvent ivres : Ainsi un jour, un soldat gifla vigoureusement Maman qui refusait de nous faire descendre de notre pousse ! Il voulait notre place….Maman, furieuse, lui tint tête, puis il partit en courant, devant nous trois effarés…Maman eut un bel hématome ! Et nous une belle peur……
A cette époque il fallait se retourner quand un officier japonais passait en voiture : on ne devait pas le regarder ! C’était un représentant de l’Empereur !!!!!!

Ce soir là, le 9 mars 1945 donc, nous revenions tranquillement du CINTRA : un restaurant tenu par M. DORE rue CATINAT, à bicyclette, quand des camions japonais nous dépassèrent chargés de soldats armés. Alors Maman comprit vite que la situation était dangereuse …à 21h avec des enfants…Vite, mon père et ma mère demandèrent asile à des gens rue C. LAUBAT afin de nous cacher….Des gens adorables (Les BERGOUGNOU, je crois) nous firent rentrer comprenant immédiatement qu’il se passait quelque chose de grave ! Affolée,….. je pleurais ! Vite, on nous donna un grand lit pour nous trois (les enfants) et les adultes essayèrent de savoir par la radio ce qui arrivait à SAIGON ! Toute la nuit dehors, il y eut des coups de feu et paraît-il de nombreux morts et même une « perquisition » japonaise chez nos hôtes…Mes frères et moi, dormions heureusement. On leur vola toutes leurs armes de collection.
Le lendemain, il fallut rentrer chez nous rue L. COMBES : Impossible, tout était gardé par des japonais qui ne parlaient que le japonais et mon père avait beau essayer de leur parler anglais, ils éructaient en japonais, en nous faisant comprendre que cette zone était INTERDITE ! Il fallait un laissez-passer japonais avec un « timbre » japonais….Nous voilà repartis en ville, ne pouvant rentrer chez nous. Tous à vélo, chez notre professeur de latin : M. CUDENEZ, qui nous reçus fort gentiment. (Nous apprîmes plus tard qu’il fut égorgé) !
Puis nous fûmes recueillis par un autre professeur M. CHAMPION, également charmant ainsi que sa fille.
Enfin, munis du « timbre » et autre document pour rentrer chez nous, il fallut déménager RAPIDEMENT car nous habitions hors du PERIMETRE permis par les japonais…Où aller ? Que faire ?

Nous avons eu alors des tas d’amis annamites charmants qui nous ont aidés et qui nous apportaient de la nourriture en cachette…Ils nous disaient d’éviter de sortir, et de vite aller au Centre d’accueil au Lycée CHASSELOUP LAUBAT…A côté de chez nous la femme annamite d’un médecin s’était fait égorger devant ses enfants…Tout le monde avait peur des Vietminh et des japonais…On vivait dans une crainte perpétuelle !!!

En deux jours, il fallut tout vider de la maison et entreposer cela en partie en garde- meubles.
Généreusement….On nous attribua deux salles de classe pour nous loger au Lycée changé en Centre d’Accueil pour les professeurs. Bien sûr, pas de salle de bains ni cuisine….Nous avions quelques meubles essentiels… Pauvres parents, ils avaient à peine 45 ans…Du jour au lendemain, leur vie basculait.
Nous trois, nous trouvions cela drôle, surtout parce que les cours étaient interrompus ! Quelques professeurs donnaient des cours de temps en temps….Entre les bombardements….Mais nos études étaient compromises.
Au Lycée, le proviseur avait fait mettre les paroles du Maréchal PETAIN partout, il trouvait cela parfait et faisait chanter « Maréchal, nous voilà » aux élèves !!!! Mes parents, furieux de cela (n’étant pas du tout pour PETAIN), refusaient d’obéir à cette adoration de PETAIN. Nous trois ne comprenions rien à ces querelles politiques…
La vie au Lycée Centre d’Accueil était difficile. On faisait la vaisselle dans la cour, on allait et venait, inquiets. Le soir, des « voyous » rôdaient disaient on ! Mon jeune frère HUGUES avait fabriqué une « arme » avec un bois et une lame ! Mon frère ALAIN, lui, faisait collection d’éclats de bombes. Les hommes faisaient des rondes le soir pour la sécurité… Quelle vie ! Une peur perpétuelle…
Malgré cela, nous avions formé une bande de copains et copines du Centre d’accueil et on s’amusait bien…Je me souviens que l’on riait de tout et de rien : Par exemple, il y avait un camarade un peu débile qui se déculottait devant les filles. On le fuyait en riant…On jouait aux cartes, on chantait…A douze ans, nous étions encore très naïfs à cette époque…Puis on courait dans les tranchées dès que l’on entendait les avions !!!!! On crevait de peur…
Puis, un jour, le Proviseur qui avait une superbe villa…. eut pitié de nous cinq et nous offrit ( ?) la MOITIE de son salon de dix mètres pour 5 personnes avec un rideau de séparation et son garage comme salle à manger, le WC des domestiques et leur lavoir pour la toilette…Quelle gentillesse ! L’autre moitié du salon était à eux où leurs enfants dansaient parfois le fox trot avec des copains le dimanche, tandis que nous vivions à côté, serrés à 5 !!!! Personnellement, je regardais à travers le rideau ces jeunes de 18 ans qui s’amusaient en écoutant des airs de jazz. J’avais 13 ans….
Le plus dur pour mes parents c’est que les japonais avaient obligé les familles à mettre une plaque de bois au dessus de la porte d’entrée avec l’âge des gens qui demeuraient là…Or Maman avait quatre ans de plus que Papa et était vexée au plus profond …de devoir faire connaître son âge, non pas aux japonais, mais au proviseur et famille ! La Pauvre !
Les fonctionnaires n’étaient plus payés ou presque car l’Administration marchait mal et on avait un prêt de la CROIX ROUGE assez petit de sorte que nous vivions de soupes chinoises et nourritures locales, délicieuses du reste…Ah, les marchands ambulants de soupes et les « crêpes » à la gelée de goyave !!!En guise de lait, nous buvions du lait de coco le matin. Et les gâteaux de la lune ! Et les KEOLAC FASSA sortes de nougats aux cacahuètes….Cela n’était pas cher et c’était bon. Maman avait beaucoup maigri…Mon frère aîné traînait une sale plaie au pied qui fut guérie bien plus tard grâce aux anglais et leur pénicilline ou sulfamides ?
Voilà, la vie continuait au Centre d’accueil avec les bombardements, les peurs et nous étions à l’étroit dans notre demi salon à cinq !!!!
En août 45 si je me souviens bien on nous a dit que l’avion qui transportait la bombe atomique pour anéantir le Japon était passé sur l’Indochine !!! BRRRR……
C’est ainsi que tout s’est arrêté…pour un temps !

Quand LECLERC est arrivé à SAIGON avec ses troupes, nous étions là. Je vois encore ces petites voitures « jeep » et les soldats donner des bonbons aux enfants. Parmi les officiers qui l’accompagnaient : deux anciens professeurs amis de PAPA (passés en 40 par la Chine en EUROPE) qui sont venus nous voir par la suite dans notre superbe « moitié de salon », chez le Proviseur !!!! Ils n’ont pu que constater notre vie minable…Il parait que la discussion fut musclée entre notre hôte et l’officier !
La guerre était terminée en France. Nous songions à rentrer car la santé de Maman si maigre (et d’Alain qui avait une dysenterie) nous donnait droit à partir en priorité sur le PASTEUR en février 1946.
Il fallut reprendre nos meubles, nos affaires éparpillées, faire les cantines de livres de Papa, ramener tout notre déménagement en France. Maman commençait à savoir remplir les cantines et les malles armoires.
Le PASTEUR était un transport de troupes sous commandement anglais qui ramenait les fonctionnaires en France.
Nous étions, nous les femmes, 18 par cabine et les hommes couchaient en hamac dans le fond du bateau…
Le bateau filait ses 18 nœuds disait on et roulait et tanguait…
Cependant nous avions droit à la salle à manger spacieuse avec une bonne nourriture.
A SUEZ, la croix rouge nous distribua des vêtements chauds, mais usagés, avec en prime une Marseillaise joué sur un air jazzy…. disait mon Père.
Finalement, on est arrivé à TOULON et il me semble me souvenir des bateaux coulés….
On a fait la queue pour avoir des « cartes de rationnement » des tas de papiers dans un froid de loup pour nous….Puis direction MARSEILLE, en train, ou plutôt en transport de troupes, car c’était des « bancs en bois » tous serrés, sans confort !!!!
A MARSEILLE, en février, il faisait un tel froid que nous sommes rentrés dans un magasin pour nous réchauffer. L’accent chantant des vendeuses nous amusait et ces chaussures à semelles épaisses en bois, ces coiffures des filles : gonflées sur la tête, la gomina sur les cheveux des garçons, les Zazous ????? Un monde différent de nos copains…
De là, mes Parents ont pris la décision d’aller à SETE chez nos grands parents, que nous, enfants, ne connaissions pas du tout ! Bien entendu, puisque nous avions quitté la France en 36 j’avais 4 ans et y revenions en 46 ! Je venais d’avoir 14 ans, grande bibiche timide mal dans sa peau…..
Sur le quai, nos grands parents paternels et maternels nous attendaient. Du côté paternel, ils étaient normands et maternels, lyonnais et tous s’étaient installés à SETE pour son climat. Des personnes habillées de noir, les hommes avec des moustaches en guidon de bicyclette et un chapeau mou et une canne !!!! L’air sévère.
Mes frères et moi, intimidés, nous avons dit : Bonjour …Monsieur, Madame !!!!!

ENCORE QUELQUES LIGNES ET C EST FINI.... AVEZ VOUS AIME Question ??? BISES DE CHANTAL
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Message  lr Mer 31 Mar - 2:26

bonjour

pour sur que nous aimons...

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Message  Marko Mer 31 Mar - 6:44

Bonjour Chantal,

Vraiment très agréable à lire et un témoignage que j'ai apprécié.

Merci pour ça.

Voici deux photos qui, j'espère, te feront plaisir

Histoire de mon grand père Lqd

Histoire de mon grand père 37704069

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Message  chantalmarchandleclerc Mer 31 Mar - 7:31

Merci pour les photos. Je vais rechercher les miennes et les publierai bientôt ? Bises
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Message  Admin Jeu 1 Avr - 15:32

Bonjour,

Encore merci Chantal pour ce témoignage !
Que d'épreuves traversées par vous tous... une pensée émue pour toutes ces familles dont vous citez le nom et dont le destin fut intimement lié à l'Histoire de la "perle de notre empire", ou cet eldorado qui été devenu un enfer pour vous tous civils.

cordialement,
Antoine.

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Message  chantalmarchandleclerc Jeu 1 Avr - 16:02

Nous, personnellement, nous n'avons pas été très malheureux à côté des gens torturés et qui ont perdu la vie...
De 37 à 46 nous avons connu une majorité de jours heureux et mes souvenirs sont merveilleux...
Certes les bombardements des B29 me terrifiaient...Le Viet Minh aussi avec ce que l'on en disait....
Mais ce pays cultivé avec des gens intelligents et travailleurs me plait toujours...
Malheureusement l'influence française ...est partie...
J'ai un petit fils ( à Paris) vietnamien adopté, brillant en judo, flûte traversière et dans ses études aussi...
Ses parents viennent de lui faire connaître son pays et son orphelinat...Il était ravi de voir son pays !
Je sais encore compter en vietnamien et chinois et je connais une chanson.
Voilà quelques lignes qui vous amuseront ? Amitiés de Chantal...

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Message  Ramuncho Ven 2 Avr - 5:41

Bonjour Chantal, malheureusement le lien que vous donnez ne nous amène que sur la page de création d'un blog et non pas sur le vôtre. Amitiés respectueuses. Ramuncho.
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