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Analyse des dernières années de la guerre d’Indochine 1953-1954 par le Général Catroux (1ere partie)

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Analyse  des dernières années de la guerre d’Indochine 1953-1954 par le Général Catroux (1ere partie) Empty Analyse des dernières années de la guerre d’Indochine 1953-1954 par le Général Catroux (1ere partie)

Message  adrien Mar 24 Déc - 14:31

Analyse  des dernières années de la guerre d’Indochine 1953-1954 par le Général Catroux (1ere partie)
En 1959 le Général CATROUX a commenté et analysé les derniers mois de la Guerre d’Indochine. Des » bonnes pages « ont été publiées dans le Figaro en avril et mai 1959. J’ai pu lire ces articles dans les archives SELVENTI. Malheureusement la reproduction  est interdite, mention y est faite. Je ne peux que résumer, sans trahir, pour les passionnés d’histoire militaire que nous sommes tous.
Le premier article couvre l’année 1953.Le Général NAVARE voulait contenir l’ennemi au nord d’une ligne LUANG PRABANG, Plaine des JARRES, Est de PAKSANE, Nord de   THAKEK, DONG HOI, en évitant le corps de bataille V.M. Le premier but fut atteint mais la manœuvre sur DIEN BIEN PHU entraina l’affrontement qui devait être évité. Le Gal NAVARRE se trouvait sur la défensive à l’été et l’automne 1953 par rapport au Gal GIAP.
Le commandement Français avait prévu une grande offensive dès le retour de la saison sèche sur le delta Tonkinois ou sur le haut LAOS ou encore sur le Moyen Laos et le Centre Annam. Durant l été 1953 les forces Française vont chercher à contrarier les intentions supposées de l’ENI par des opérations de détail pour assainir dans les régions du Haut Laos, le pays Thaï ou des secteurs côtiers de l’Annam. IL fallait également pouvoir réagir aux actions de l’ENI dans le delta Tonkinois, le Bas Laos et le Moyen Mékong. C’est dans ce contexte, où les opérations devaient être limitées dans le temps, que fut réussie l’opération aéroportée de Langson et l’évacuation de Nasan héritage de son prédécesseur. Dans le même temps les forces mobiles d’intervention étaient renforcées.
Fin  Septembre L’E.M. Français estima après analyse des renseignements que GIAP  projetait une attaque sur le Delta pour couper Hanoi d’Haiphong, menée par deux groupements de forces :316°, 304°, 320° D.I. sur la face Sud et 308° et 312° D.I, 351°division lourde et des RGT non endivisionnés sur la face Nord. En préliminaire la 320 D.I appuyée par des régiments réguliers (régiments provinciaux !) devaient s’infiltrer sur l’axe  Phu No Quan, Hung Yen, Haiduong, action qui devait permettre aux deux autres groupements de manœuvre de déclencher l’offensive générale. Le contre décidé par le Gal NAVARRE consistait à concentrer entre le 10 Sept et le 20 octobre : 8 groupes mobiles,  Analyse  des dernières années de la guerre d’Indochine 1953-1954 par le Général Catroux (1ere partie) <a href=Analyse  des dernières années de la guerre d’Indochine 1953-1954 par le Général Catroux (1ere partie) Phu_no11" />
2 groupements blindés et 2 groupements amphibies, tout en faisant nettoyer les bases d’attaque préparées dans le delta part le V.M.
En octobre l’opération MOUETTE était dirigée contre la 320° D.I. V.M  pour la désarticuler et la 304°D.I .V.M était fixée par un simulacre de débarquement dans la région de Than Hoa. Ces opérations défensives agressives mirent la 320° D.I hors de combat momentanément et obligèrent GIAP à différé la date d’offensive contre le Delta et peut être à y renoncer pour un autre théâtre d’opération celui du nord ouest. Le Gal CATROUX  reconnait que le Gal NAVARRE avait agi avec habilité, maitrisé la situation, infligé des revers à l’adversaire, évité la rencontre générale avec le gros des forces E.N.I, conservé intact son corps expéditionnaire et fortifié son état moral par des succès.
Partant de cette de cette situation la décision d’occuper Dien Bien Phu et l’enchainement d’événements qui dépassèrent les calculs de l’E.M du Gal NAVARRE, allaient faire évoluer la campagne vers l’issue que l’on connait.
L’installation à D.B.P primitivement conçue pour soutenir les partisans THAIS et couvrir à distance l’accès au Hauts LAOS a obligé le Gal NAVARRE compte tenu des réactions de GIAP à engager la Bataille qu’il avait voulu éviter contre les forces V.M dans des conditions désavantageuses ( lieux ,espace et Météo).
Analyse ensuite le processus qui a fait que l’on en  était arrivé là : Début novembre 1953 L’EM apprend que la 316° D.I.V.M., renforcée remonte vers Laichau où se trouvent déjà 14 bataillons V.M dont4 réguliers. Suite à ce déplacement de forces  V.M le Gal NAVARRE décide de créer à  D.B.P une base aéroterrestre pour couvrir le Pays Thaï et compenser l’évacuation de Laichau qui devenait indéfendable. Du 20 au 23 novembre la base défensive est installée. (Suit le détail de l’installation). Le Gal  CATROU estime qu’à cette date l’initiative semble judicieuse.
Analyse  des dernières années de la guerre d’Indochine 1953-1954 par le Général Catroux (1ere partie) <a href=Analyse  des dernières années de la guerre d’Indochine 1953-1954 par le Général Catroux (1ere partie) Laicha12" />
Le 28 novembre, l’E.M sait de sources certaines que les  divisions V.M. 304°et 308 D.I, et la 351°Div. Lourde et peut-être la 312° D.I feront mouvement vers le N O entre le 27/11 et le 5/12. IL apprend également que GIAP a décidé l’installation dans la région N.O d’une grosse base de maintenance à TUAN GIAO.
Le Gal COGNY Cdt les F.T.V.N préconise d’attaquer l’E.N.I sur les bases de départ des divisions ou de leurs couper leurs itinéraire d’accès vers le N.O. Le Gal NAVARRE après estimation des moyens nécessaires renonce à cette manœuvre et pense avoir convaincu COGNY  qui le réfutera par la suite. Par une note secrète du 3/12/53, NAVARRE décide d’accepter la bataille du N.O, en la centrant sur D.B.P qui devait être conservé à tout prix. LAICHAU serait maintenu si possible ou sinon repli sur D.B.P. La bataille sera conduite par le Gal COGNY (suit la liste des moyens mis à disposition). Les prévisions sur le développement futur  de la bataille sont les suivantes :
1er phase : concentration de l’E.N I sur plusieurs semaines. 2eme phase : Approche et prise de contact avec l’E.N.I (6 à10 jours).  3°eme phase : attaque par l’E.N.I (quelques jours)  4 eme phase : repli de l’E.N.I ;
EN conséquence : mission des  F.T.V.N :
1ere phase : retarder les mouvements  l’E.N.I par actions terrestres et aériennes.
2eme phase : opérer des raids pour détourner l’E.N.I de LAICHAU.
3Eme phase : stopper les attaques et les rendre couteuses par de contres offensifs.
4Eeme phase : exploiter le repli de l’E.N.I.
Mission des forces aériennes : Attaquer l’E.N.I dans sa phase mouvement et approche, attaquer les communications E.N.I, appuyer la défense dans sa phase attaque, renseigner.
Condensé de l’analyse du Gal CATROUX :
Le Gal NAVARRE qui accepte la bataille n’envisage pas qu’elle aura lieu contre la totalité des forces E.N.I. IL ne prévoit pas le développement qu’elle prendra. D’où la mise en place mesurée de moyens qui auraient du être plus importants, et la décision de défendre à tout prix. S’il avait estimé qu’il affronterait  le corps de bataille de GIAP en entier il aurait puissamment renforcé la Base de D.B.P ou il aurait renoncé à la bataille.IL a considéré cette affaire comme un problème sérieux mais local que les mesures prises devaient permettre de maitriser. Ce problème ne devait pas le détourner de son plan général qui était l’opération  Centre Annam. Le 7 décembre (4 jours après la note concernant D.B.P) une Instruction Générale stipule qu’il a décidé de subordonner à  l’exécution intégrale de cette ’opération toute la conduite de la campagne du 1ersemestre 1954 en raison des résultats politiques et stratégiques escomptés. Si  le Gal en chef n’avait pas été sur de dominer la conjoncture qui se préparait dans le N.O, il n’aurait pas affirmé aussi nettement ses pensées stratégiques.
Le Gal CATROUX trouve singulier que NAVARRE ai pu commettre cette erreur d’appréciation en ne mesurant pas le danger que représentait le mouvement du gros des forces E.N.I vers le N.O. et les capacités de GIAP dans la logistique et  la tactique. Nouveau venu en Indochine il a subit l’influence de son E.M. qui professait que le vietminh »plafonnait » quant aux effectifs, étant limité par la logistique : impossibilité d’entretenir plus de 2 divisions et 20000 coolies et d’amener de l’artillerie lourde en raison entre autre du harcèlement des moyens de transport par notre aviation. C’était les bases du raisonnement du Gal NAVARRE sur lesquels il avait calculé les moyens à opposer à GIAP. En fait le V.M. devait réussir à rétablir et à entretenir 200 Km de routes, à ouvrir 100 voies nouvelles et à acheminer des armements de tous calibres et organiser à Tuan Giao une base de soutien logistique  pour 4 divisions et 8000 coolies. Tout ceci fut déterminant.
IL en résulta l’attaque de D.B.P, toutes les forces E.N.I réunies avec des armements puissants ce qui n’était pas prévu coté français.
Le Gal  CATROUX  remarque également que l’instruction générale du 3 décembre définit la bataille comme étant défensive et centrée sur D.B.P « qui devait  être conservé à tout prix.
Une pareille conception indique que ce môle de défense devait servir de pivot pour des actions  de dégagement venant du Delta Tonkinois ou du Haut Laos, combinant ainsi  deux modes d’action : défensif et offensif. On ne peut douter que cela  n’ait été envisagé par  le Gal  NAVARRE  mais on peut regretter que son instruction générale ne l’ait pas explicité.
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