L'ARMEE DE L'AIR EN INDOCHINE
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L'ARMEE DE L'AIR EN INDOCHINE
ARMEE DE L’AIR EN INDOCHINE
En parcourant le livre édité (Avril 2000) par le Centre D’études d’histoire de la défense : l’Armée française dans la guerre d’Indochine (Conférence de Mr Philippe GRAS) je me suis aperçu que je ne connaissais pas grand-chose de cette épopée. J’ai pris des notes, j’ai essayé de résumer et d’ordonner tout cela et voila le résultat qui je pense peut compléter les connaissances de ceux qui n’ont pas eu le livre.
Dès le début du conflit l’armée de l’Air a été engagée au cotés de l’armée de terre pour des missions d’appui, de transports, d’observations, de liaisons et de bombardements. Tout cela dans des conditions exceptionnellement mauvaises : Infrastructures trop rares et déficientes sur tous les points (solidité des pistes et revêtement allant de moyens à mauvais). Zones vies et zones techniques sommairement aménagées qui ne permettaient pas le repos et l’exécution des tâches de réparation dans de bonnes conditions compte tenu du climat tropical humide. Plusieurs modèles d’avions équiperont l’Armée de l’air en Indochine. La France ne fabriquait pas encore d’avions(excepté les junkers qui étaient fabriqués à l’usine des Mureaux que les Allemands n’avaient pas saboté à leurs départ), les Américains jusqu’en 1950 ne voulaient pas en vendre,(Ex :Les P 47 THUNDERBOLT de la 1ere escadre de chasse retirée d’Allemagne arrivent à Saigon en 1946 avec le transport d avions Béarn et repartent aussitôt, les Américains ayant interdit le débarquement de ces appareils qui étaient sous loi Prêt Bail et ne pouvaient être utilisés pour une guerre Colonialiste) il ne restait plus qu’à acheter ce qui restait dans les surplus militaire autres que U.S. Aucun appareil n’était adapté aux missions et au climat et pourtant les aviateurs ont toujours répondu « PRESENT » Pour couronner tout cela il y a toujours eu déficit d’effectif en équipages et en personnels techniques.(Le 20 NOV. 1953 lors de l’opération CASTOR le largage des Bataillons de parachutistes va nécessiter tous les appareils de transport disponibles en Indochine soit 67 Avions en 2 vagues. Le Colonel NICOT Cdt l’aviation de transport prendra lui même les commandes d’un C 47 DAKOTA et son état Major en fera de même.) Compte tenu de la disparité des modèles d’avions les pièces étaient souvent difficiles à approvisionner et la cannibalisation était fréquente. Autre exemple : Les SPITFIRES achetés aux Anglais début 1946 arrivent à Saigon neufs mais en pièces détachées, dans des Caisses. Les mécanos qui vont les monter sont certifiés P 47 Thunderbolt et voit pour la première fois les Spitfires qui seront quand même mis en service mais avec des délais supplémentaires (témoignage de Henry Rouveyrol, La CHARTE Nov. Déc. 2010). En 1950 les Américains autorisent le Gouvernement Français à expédier 50 P 63 KING COBRA en Indochine en les prélevant sur les 300 appareils qu’il venait de recevoir. IL ne restait plus que 13 SPITFIRES en état de voler en Indochine. Les Groupes de Transport équipés de JUNKER et de C47 DAKOTA seront le cordon ombilical indispensable à la survit des postes isolés. Pendant toutes ces années de guerre l’Armée de l’Air sera pénalisée par le manque de pièces détachées et de munitions. Avant 1950 les rechanges venaient plus ou moins régulièrement d’Europe avec des délais ce qui provoquait des immobilisations d’appareils au sol. Après 1950 le magasin central américain n’avait pas encore assimilé que la guerre colonialiste était devenue une guerre contre le monde communiste. Les pièces détachées étaient fournies avec retard et mauvaise volonté. Les révisions de C 47 sont faites à Singapour dans des ateliers Britanniques. En Juin 1951 les 50 P 63 sont à bout de potentiel et doivent bénéficier d’un nouveau moteur, mais il n’y a que 8 moteurs disponibles en Indochine, donc délais.
En 1947 le Général BODET Cdt l’Armée de l’Air en Indochine décide de la création de 2 Groupements Tactiques, géographiquement définis et adapté au Cdt terrestre de la zone. Compte tenu de l’évolution de la guerre les G.A.T.A.C. passeront de 2 à 3 (Nord, Sud, Centre), décision du Gal HARTEMANN nouveau Cdt des Forces Aériennes (« les Forces Aériennes sont organisées en trois Groupements pour faciliter leur principale mission l’appui des Forces de Surface ») puis par la suite divisés en sous Groupement. Le G.A.T.A.C. est adapté et non subordonné au Cdt Terrestre de la zone. En réalité le Cdt en chef de la zone est toujours d’un grade supérieur au représentant de l’Armée de l’Air et ce dernier ne peut prendre d’initiatives, ce que le Cdt en chef de l’Armée de l’Air admet difficilement. EX : Les missions d’appui au sol sont définies par le Cdt Terrestre et il est interdit aux pilotes des actions de feu contre des objectifs terrestres sans en avoir eu l’autorisation du Cdt à terre.
Comme il est dit plus haut les aviateurs ont toujours répondu présent malgré leur sous effectif et la disparité de leurs matériels. Le Gal NAVARRE ne tiendra pas compte des demandes de renforts faites par le Gal Lauzin Cdt en chef des forces aériennes et quand ce dernier s’adressera directement à l’E.M.de l’Armée de l’Air à Paris on lui répondra en Octobre 1953 :On servira NATO en premier et l’Indochine s’il en reste.
Et malgré tous ces handicaps l’Armée de l’Air en Indochine 343719 MISSIONS
418865 HEURES DE VOL 178 PILOTES ont donné leur vie pour accomplir ce qui leurs a été demandé. On a mesuré au plus juste ce qui leurs était nécessaire pour accomplir leurs missions malgré cela ils n’ont pas mesuré leur courage en allant pour certains jusqu’au sacrifice suprême. Hommages et respects à eux tous.
En parcourant le livre édité (Avril 2000) par le Centre D’études d’histoire de la défense : l’Armée française dans la guerre d’Indochine (Conférence de Mr Philippe GRAS) je me suis aperçu que je ne connaissais pas grand-chose de cette épopée. J’ai pris des notes, j’ai essayé de résumer et d’ordonner tout cela et voila le résultat qui je pense peut compléter les connaissances de ceux qui n’ont pas eu le livre.
Dès le début du conflit l’armée de l’Air a été engagée au cotés de l’armée de terre pour des missions d’appui, de transports, d’observations, de liaisons et de bombardements. Tout cela dans des conditions exceptionnellement mauvaises : Infrastructures trop rares et déficientes sur tous les points (solidité des pistes et revêtement allant de moyens à mauvais). Zones vies et zones techniques sommairement aménagées qui ne permettaient pas le repos et l’exécution des tâches de réparation dans de bonnes conditions compte tenu du climat tropical humide. Plusieurs modèles d’avions équiperont l’Armée de l’air en Indochine. La France ne fabriquait pas encore d’avions(excepté les junkers qui étaient fabriqués à l’usine des Mureaux que les Allemands n’avaient pas saboté à leurs départ), les Américains jusqu’en 1950 ne voulaient pas en vendre,(Ex :Les P 47 THUNDERBOLT de la 1ere escadre de chasse retirée d’Allemagne arrivent à Saigon en 1946 avec le transport d avions Béarn et repartent aussitôt, les Américains ayant interdit le débarquement de ces appareils qui étaient sous loi Prêt Bail et ne pouvaient être utilisés pour une guerre Colonialiste) il ne restait plus qu’à acheter ce qui restait dans les surplus militaire autres que U.S. Aucun appareil n’était adapté aux missions et au climat et pourtant les aviateurs ont toujours répondu « PRESENT » Pour couronner tout cela il y a toujours eu déficit d’effectif en équipages et en personnels techniques.(Le 20 NOV. 1953 lors de l’opération CASTOR le largage des Bataillons de parachutistes va nécessiter tous les appareils de transport disponibles en Indochine soit 67 Avions en 2 vagues. Le Colonel NICOT Cdt l’aviation de transport prendra lui même les commandes d’un C 47 DAKOTA et son état Major en fera de même.) Compte tenu de la disparité des modèles d’avions les pièces étaient souvent difficiles à approvisionner et la cannibalisation était fréquente. Autre exemple : Les SPITFIRES achetés aux Anglais début 1946 arrivent à Saigon neufs mais en pièces détachées, dans des Caisses. Les mécanos qui vont les monter sont certifiés P 47 Thunderbolt et voit pour la première fois les Spitfires qui seront quand même mis en service mais avec des délais supplémentaires (témoignage de Henry Rouveyrol, La CHARTE Nov. Déc. 2010). En 1950 les Américains autorisent le Gouvernement Français à expédier 50 P 63 KING COBRA en Indochine en les prélevant sur les 300 appareils qu’il venait de recevoir. IL ne restait plus que 13 SPITFIRES en état de voler en Indochine. Les Groupes de Transport équipés de JUNKER et de C47 DAKOTA seront le cordon ombilical indispensable à la survit des postes isolés. Pendant toutes ces années de guerre l’Armée de l’Air sera pénalisée par le manque de pièces détachées et de munitions. Avant 1950 les rechanges venaient plus ou moins régulièrement d’Europe avec des délais ce qui provoquait des immobilisations d’appareils au sol. Après 1950 le magasin central américain n’avait pas encore assimilé que la guerre colonialiste était devenue une guerre contre le monde communiste. Les pièces détachées étaient fournies avec retard et mauvaise volonté. Les révisions de C 47 sont faites à Singapour dans des ateliers Britanniques. En Juin 1951 les 50 P 63 sont à bout de potentiel et doivent bénéficier d’un nouveau moteur, mais il n’y a que 8 moteurs disponibles en Indochine, donc délais.
En 1947 le Général BODET Cdt l’Armée de l’Air en Indochine décide de la création de 2 Groupements Tactiques, géographiquement définis et adapté au Cdt terrestre de la zone. Compte tenu de l’évolution de la guerre les G.A.T.A.C. passeront de 2 à 3 (Nord, Sud, Centre), décision du Gal HARTEMANN nouveau Cdt des Forces Aériennes (« les Forces Aériennes sont organisées en trois Groupements pour faciliter leur principale mission l’appui des Forces de Surface ») puis par la suite divisés en sous Groupement. Le G.A.T.A.C. est adapté et non subordonné au Cdt Terrestre de la zone. En réalité le Cdt en chef de la zone est toujours d’un grade supérieur au représentant de l’Armée de l’Air et ce dernier ne peut prendre d’initiatives, ce que le Cdt en chef de l’Armée de l’Air admet difficilement. EX : Les missions d’appui au sol sont définies par le Cdt Terrestre et il est interdit aux pilotes des actions de feu contre des objectifs terrestres sans en avoir eu l’autorisation du Cdt à terre.
Comme il est dit plus haut les aviateurs ont toujours répondu présent malgré leur sous effectif et la disparité de leurs matériels. Le Gal NAVARRE ne tiendra pas compte des demandes de renforts faites par le Gal Lauzin Cdt en chef des forces aériennes et quand ce dernier s’adressera directement à l’E.M.de l’Armée de l’Air à Paris on lui répondra en Octobre 1953 :On servira NATO en premier et l’Indochine s’il en reste.
Et malgré tous ces handicaps l’Armée de l’Air en Indochine 343719 MISSIONS
418865 HEURES DE VOL 178 PILOTES ont donné leur vie pour accomplir ce qui leurs a été demandé. On a mesuré au plus juste ce qui leurs était nécessaire pour accomplir leurs missions malgré cela ils n’ont pas mesuré leur courage en allant pour certains jusqu’au sacrifice suprême. Hommages et respects à eux tous.
adrien- Messages : 184
Date d'inscription : 01/02/2013
Age : 90
Localisation : Avignon
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