Les Bataillons Thaï

Retranscription de l'article suivant : Le bulletin n°53 (paru entre 1970-1972) de Symboles et Traditions, article : Les bataillons thaï du CEFEO

Le drapeau de la Fédération se compose de trois bandes verticales bleu-blanc-bleu. Au centre du blanc, une étoile rouge à seize branches symbolise les seize "Chau" (tribus) du peuple Thaï. On divise traditionnellement celui-ci en "thaï blancs" et "thaï noirs" d'après la couleur de leurs costumes folkloriques. Les premiers,  implantés dans la région de LAI-CHAU, les seconds dans celle de SON-LA.

HISTORIQUE

Pour relever les troupes de la frontière de Chine, le commandement français décide dès septembre 1946 la création d'un "Bataillon Autonome Thaï". Par dédoublement est créé en juillet 1947 le "2ème Bataillon Thaï" (B.T.2³, P.C. : LAI-CHAU), le B.T.3⁴ ne voit le jour qu'en octobre 1949.

ORGANISATION

Le B.A.T.¹ comporte à l'origine cinq compagnies de Fusilliers Voltigeurs. Lors du dédoublement BT 1² - BT 2³, l'effectif est ramené à 3 Compagnies de F.V., plus un commando de type anglais (60 hommes). Par la suite l'effectif sera porté à quatre compagnies numérotées indépendamment (1ère à 4ème Cie au B.T.1², 5ème à 8ème au B.T.2³, 9ème à 12ème au B.T.3⁴). La proportion d'encadrement était de deux cents européens pour sept cents thaï. En fait, elle ne dépassa jamais cent cinquante européens.

CONCLUSION

Les B.T.⁵ étaient entraînés au combat de jungle, avec un armement adéquat. Il s'agissait de troupes légères, très mobiles, aptes à la guerre de  mouvement. Ils rendirent ainsi de grands services dès leur engagement. Citons en exemple les opérations "Geneviève" et "Bénédicte" en septembre-octobre 1947. Le commandement français les engagea naturellement dans la bataille de la B.A.T.¹ de NA-SAN (aérodrome de SON-LA) en 1953. Se battant sur leur propre territoire, les thaïs se comportèrent fort bien. C'est même la 12ème Cie du B.T.3 qui fut l'extrême arrière garde de la garnison lors de son évacuation. A Dien Bien Phu (B.T.2³, Cdt Chenel et B.T.3⁴, Cdt Thimonnier), leur présence ne se justifiait que dans l'optique d'une base d'ancrage pour des opérations offensives en pays thaï. Engagés dans une bataille de siège pour laquelle ils n'étaient entraînés, ni équipés, soumis à une propagande Viet Minh toute particulière, ils "craquèrent" rapidement.

J. LASSAQUE


LES BATAILLONS THAÏ DU C.E.F.E.O.

	1er Bataillon Thaï. Ancre d'or des Troupes coloniales. Fond émaillé aux couleurs thaïs : bleu, blanc, bleu et étoile à seize branches : rouge. Montagnes brunes et vertes, vallée verte et rivière bleue. Sur le diamant de l'ancre les initiales N-O qui signifient "Nord Ouest". Insigne homologué édité par DRAGO. Existe en argent et en fabrication locale.
	2ème Bataillon Thaï. ancre d'or des Troupes coloniales, où l'étoile thaïe tient lieu d'organeau. Paysage de montagnes argentées et rivière d'émail bleu. Tête de tigre d'or, blanche et noire à gueule rouge. Insigne homologué en 1952 sous le numéro H.410. Fabrication DRAGO. Existe en argent et fabrication locale.
	3ème Bataillon Thaï. Drapeau de la Fédération bleu, blanc, bleu à étoile à seize branches rouge encadré par deux casse-têtes rituels argentés, sans doute destinés au "serpent rouge" (l'allusion est visible) figurant en pointe. Insigne non homologué, édité par DRAGO Existe en argent et en fabrication locale.
En complément à ces descriptions il nous a semblé intéressant de donner quelques informations sur le peuple Thaï et sur la création et l'histoire des trois bataillons. Les Thaïs sont une branche oubliée de la race siamoise. Ils occupent la région Nord-Ouest du Nord Viet-Nam. En 1949, les trois "royaumes" principaux sont regroupé en une "Fédération Thaï" politiquement alliée des français.

1 : Bataillon Autonome Thaï
2 : 1er Bataillon Thaï
3 : 2ème Bataillon Thaï
4 : 3ème Bataillon Thaï
5 : Bataillon Thaï