1950, guide des premiers soins
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1950, guide des premiers soins
En 1946, lorsque mon père s'est engagé, il a reçu une formation aux premiers secours à partir du manuel américain (manuel très épais) édité en 1944.
De plus, en tant que sous-officier il a reçu en dotation un kit complet de premiers secours (boite métallique contenant seringues en verre, aiguilles, divers instruments chirurgicaux, etc. : état quasi neuf, il me faut le prendre en photo). La couverture de ce nouveau guide des premiers secours est la version actualisée et francisée de 1950 qu'on lui a remit alors qu'il était sur le sol indochinois :
Ce fascicule fut imprimé à Saïgon.
De plus, en tant que sous-officier il a reçu en dotation un kit complet de premiers secours (boite métallique contenant seringues en verre, aiguilles, divers instruments chirurgicaux, etc. : état quasi neuf, il me faut le prendre en photo). La couverture de ce nouveau guide des premiers secours est la version actualisée et francisée de 1950 qu'on lui a remit alors qu'il était sur le sol indochinois :
Ce fascicule fut imprimé à Saïgon.
SixOfOne- Messages : 408
Date d'inscription : 10/02/2011
Age : 57
Localisation : Angoulême
Re: 1950, guide des premiers soins
bonjour
beau document
y'en avait pas sur les maladies veneriennes ?
lr
beau document
y'en avait pas sur les maladies veneriennes ?
lr
lr- Messages : 1511
Date d'inscription : 31/12/2008
Localisation : bord de la mer
Re: 1950, guide des premiers soins
Bonjour,
Voici quelques photo du Medikit que mon père avait dans son paquetage :
Non, aucun fascicule à ce propos. Tout ce que je puis dire sont les propos même de mon père à ce sujet : Partout où il est allé (AEF, Indochine, AOF et Algérie) il a vu les bordels militaires de campagne ! Il me disait qu'il fallait y aller hyper protégé, voire même parfois s'abstenir parce que l'hygiène n'était pas au rendez-vous ce qui faisait que les cas de MST étaient nombreux !Ir a écrit:y'en avait pas sur les maladies vénériennes ?
Voici quelques photo du Medikit que mon père avait dans son paquetage :
SixOfOne- Messages : 408
Date d'inscription : 10/02/2011
Age : 57
Localisation : Angoulême
Re: 1950, guide des premiers soins
bonjour
ou l'on remarque que les aiguilles semblent avoir servi
au fait, c'est pas Ir mais lr avec un L minuscule
lr fort patient aujourdhui...quoique !!!
ou l'on remarque que les aiguilles semblent avoir servi
au fait, c'est pas Ir mais lr avec un L minuscule
lr fort patient aujourdhui...quoique !!!
lr- Messages : 1511
Date d'inscription : 31/12/2008
Localisation : bord de la mer
Re: 1950, guide des premiers soins
Bonjour,
Super le kit médical !
les petites boites marquées SUN sont d'origine ?
J'ai vu de ces boites étant gamin mais je ne sais plus ou.
Super le kit médical !
les petites boites marquées SUN sont d'origine ?
J'ai vu de ces boites étant gamin mais je ne sais plus ou.
Lirelou- Messages : 259
Date d'inscription : 08/08/2011
Age : 57
Localisation : Sud 77
Re: 1950, guide des premiers soins
Bonjour,
Bel attirail ! Etat parfait.
Ça fait pas un peu trop pour un sous-officier qui n'a pas vocation à soigner ? il n'était pas infirmier ?
Maquis
Bel attirail ! Etat parfait.
Ça fait pas un peu trop pour un sous-officier qui n'a pas vocation à soigner ? il n'était pas infirmier ?
Maquis
Maquis- Messages : 23
Date d'inscription : 16/09/2011
Re: 1950, guide des premiers soins
bonjour
le materiel n'est pas endommage; pas rouille entre autre
a t'il vraiment servi sous les tropiques ?
lr
le materiel n'est pas endommage; pas rouille entre autre
a t'il vraiment servi sous les tropiques ?
lr
lr- Messages : 1511
Date d'inscription : 31/12/2008
Localisation : bord de la mer
Re: 1950, guide des premiers soins
Bonsoir à tous,
Par contre, les seringues et les aiguilles sont en parfait état !
Mille pardons lr ! J'ai pris note !lr a écrit:au fait, c'est pas Ir mais lr avec un L minuscule
Les boites SUN sont d'origine, ce kit fut conservé dans les cantines de mon père depuis la dernière fois qu'il a du les ouvrir à son retour d'Algérie en 1962. Nous n'avons ouvert les cantines qu'après son décès en décembre 2007 donc entretemps personne n'y a jamais touché... Pour sûrlirelou a écrit:les petites boites marquées SUN sont d'origine ?
La remarque est judicieuse, effectivement cela fait beaucoup pour un novice. Mais, je sais que mon père était quelqu'un de super prudent en tout, il ne laissait jamais rien au hasard et s'il s'est équipé de ce matériel c'est qu'il savait s'en servir, par contre quant à savoir où et quand il a appris à s'en servir pour le moment le mystère reste entier. Néanmoins, il n'est pas impossible qu'il ai suivi un cours du soir ou un stage d'infirmier sur son temps personnel. Vu la quantité de manuels et cours qu'il a accumulé dans ses cantines il n'est jamais resté à ne rien faire : une 50aine d'ouvrages de référence sur de nombreux sujets sur l'art militaire et sujets connexes.Maquis a écrit:Ça fait pas un peu trop pour un sous-officier qui n'a pas vocation à soigner ? il n'était pas infirmier ?
Si, le matériel est rouillé par endroit, la lame du scalpel est piqué, pour la photo j'ai tourné les instruments du beau côtélr a écrit:le materiel n'est pas endommage; pas rouille entre autre. A t'il vraiment servi sous les tropiques ?
Par contre, les seringues et les aiguilles sont en parfait état !
SixOfOne- Messages : 408
Date d'inscription : 10/02/2011
Age : 57
Localisation : Angoulême
au 6e BCCP....
Bonjour
Les infirmiers pouvaient aussi improviser...
Ci dessous un article que j'avais écrit d'après le journal de marche d'un ancien du 6e BCCP, recoupé avec le livre de Marc Flament, complété par mes entretiens avec des anciens...
Bonne lecture !
Cdt
Patrick
S/Lt Claude LAURENT, GC3 (journal de marche)
JUSTRABO en a ramené une bien bonne de Dong Hoi : la dernière du « Médecin » Caporal PLANCHNAULT et elle est de taille !
A My Trung, un VBD a une jambe bien abîmée par une bombe. PLANCHENAULT le couche sur une table, saisie une scie à métaux et sans anesthésie lui coupe la jambe ! Un gros paquet d'ouates et de bande et direction Dong Hoi ! L'opération a duré 25 minutes !
Le Commandant MERAC, Médecin-Chef est complètement abasourdi. Il pond un motif de punition soigné pour le « Mèdecin Caporal » :
- Ce type est fou à lier et très dangereux !
Le plus grave, c’est qu'il est désigné pour rejoindre l'antenne chirurgicale de Saïgon ! S'il n'en tenait qu'à moi, il serait immédiatement traduit devant un tribunal militaire. Malheureusement, NEWTON l’a couvert disant que l'opération avait été effectuée sur son ordre… Je ne comprends pas. Et le VBD se porte bien !!
Marc FLAMENT, GC1 (les beaux arts de la guerre)
Les deux infirmiers du GC3 se tiennent auprès d'un soldat Viet qui a sauté sur sa propre mine. Aucun moyen d'évacuation possible avant deux jours et sa jambe droite, déchiquetée, laisse pendre le pied qui ne tient plus que par quelques tendons…Le Lieutenant DUTEIL, qui com¬mande le détachement, accepte que l'on tente l’amputation.
- Nous couperons au-dessous du genou, décide JUBEAU, sinon la gangrène risque de remonter.
- Il faudrait une scie, indique PLANCHENAULT.
Une trousse d'infirmier-commando de première urgence n'en comporte aucune. On trouve dans le village une scie d'artisan…
Les deux infirmiers se mettent à l'ouvrage ; le 1e Cl HENRY leur donne un coup de main…
Pierre HENRY, GC3 (entretien)
En base arrière, l’histoire a mal été racontée !
Nos principales missions étaient la protection de convois et les ouvertures de routes ; en bref, déminer. Et nous avions STERLE de chez nous qui avait sauté sur une mine…
Ceux qui sautaient sur une mine, ils montaient dans un camion, ils partaient pour Tourane pour se faire soigner. Mais il y en avait très peu qui s’en sortait…
Du coup, pour ouvrir une route, nous prenions des prisonniers et on les attachait 2 par deux et on les faisait avancer à petits pas…
Quand ils faisaient des grandes enjambées, on raccourcissait les liens. De temps en temps, une rafale de mitraillette était tirée pour les faire accélérer.
Arriva ce qui devait arriver : une mine a pété...
Pierre PLANCHENAULT -l’infirmier- est venu et on a amené le gars dans une chambre à coolie, et nous avons décidé tout les 2, de l’opérer.
PLANCHENAULT a fait le boulot : c’est lui qui avait son diplôme ! Il lui a fait des piqures, enfin, ce qu’il avait comme piqure de disponible (novocaïne) !
On a voulu lui faire boire du Choum mais il ne voulait pas… au début.
C’est une fois qu’on a commencé à scier qu’il s’est mis à boire.
La première scie (à bois) n’allait pas et je suis parti en chercher une autre qui a mieux marché…
Le lendemain, on le charge dans le convoi qui fait la liaison pour l’emmener à l’hôpital. Le convoi démarre mais il se fait accrocher plus loin et stoppe.
La Légion nous informe à la radio que si on le fait partir par la rivière, ils viendraient au devant de nous le chercher… On a mis le bonhomme dans une barque, une femme à chaque bout et les voila partis. Les légionnaires l’ont récupéré et, arrivé à l’hôpital, ils lui ont recoupé la jambe !
Après l’opération, on est passé devant le Lieutenant MARTY et on s’est fait engueuler !
Au bout d’un mois, dans le camion du ravitaillement, il y avait des civils, des femmes qui venaient se faire soigner… Il y avait de tout. Le camion arrive et un gars en descend avec une béquille, nous reconnait et vient vers nous en disant : Vous m’avez sauvé !
Le Viet avait dit que celui qui avait ordonné l’opération avait des galons, confondant ceux de Caporal avec ceux de Lieutenant, qui du coup, s’est fait engueuler !
S/Lt Jean RIVES NIESSEL, GC1 (entretien)
A l’issu de la 2e opération du prisonnier, le Médecin Chef de l’hôpital de Dong Hoï a demandé 30 jours de prison pour les intéressés, pour motif qu’ils n’étaient pas aptes ou habilités à effectuer ce type d’opération…
Le Chef de Bataillon VERNIERES, informé, a répondu d’une lettre avec pour réponse :
« …Le blessé ayant survécu, ce qui n’est le cas pour tous les patients du Médecin X, il se pourrait que cela s’apparente à de la jalousie professionnelle… ».
Les infirmiers pouvaient aussi improviser...
Ci dessous un article que j'avais écrit d'après le journal de marche d'un ancien du 6e BCCP, recoupé avec le livre de Marc Flament, complété par mes entretiens avec des anciens...
Bonne lecture !
Cdt
Patrick
S/Lt Claude LAURENT, GC3 (journal de marche)
JUSTRABO en a ramené une bien bonne de Dong Hoi : la dernière du « Médecin » Caporal PLANCHNAULT et elle est de taille !
A My Trung, un VBD a une jambe bien abîmée par une bombe. PLANCHENAULT le couche sur une table, saisie une scie à métaux et sans anesthésie lui coupe la jambe ! Un gros paquet d'ouates et de bande et direction Dong Hoi ! L'opération a duré 25 minutes !
Le Commandant MERAC, Médecin-Chef est complètement abasourdi. Il pond un motif de punition soigné pour le « Mèdecin Caporal » :
- Ce type est fou à lier et très dangereux !
Le plus grave, c’est qu'il est désigné pour rejoindre l'antenne chirurgicale de Saïgon ! S'il n'en tenait qu'à moi, il serait immédiatement traduit devant un tribunal militaire. Malheureusement, NEWTON l’a couvert disant que l'opération avait été effectuée sur son ordre… Je ne comprends pas. Et le VBD se porte bien !!
Marc FLAMENT, GC1 (les beaux arts de la guerre)
Les deux infirmiers du GC3 se tiennent auprès d'un soldat Viet qui a sauté sur sa propre mine. Aucun moyen d'évacuation possible avant deux jours et sa jambe droite, déchiquetée, laisse pendre le pied qui ne tient plus que par quelques tendons…Le Lieutenant DUTEIL, qui com¬mande le détachement, accepte que l'on tente l’amputation.
- Nous couperons au-dessous du genou, décide JUBEAU, sinon la gangrène risque de remonter.
- Il faudrait une scie, indique PLANCHENAULT.
Une trousse d'infirmier-commando de première urgence n'en comporte aucune. On trouve dans le village une scie d'artisan…
Les deux infirmiers se mettent à l'ouvrage ; le 1e Cl HENRY leur donne un coup de main…
Pierre HENRY, GC3 (entretien)
En base arrière, l’histoire a mal été racontée !
Nos principales missions étaient la protection de convois et les ouvertures de routes ; en bref, déminer. Et nous avions STERLE de chez nous qui avait sauté sur une mine…
Ceux qui sautaient sur une mine, ils montaient dans un camion, ils partaient pour Tourane pour se faire soigner. Mais il y en avait très peu qui s’en sortait…
Du coup, pour ouvrir une route, nous prenions des prisonniers et on les attachait 2 par deux et on les faisait avancer à petits pas…
Quand ils faisaient des grandes enjambées, on raccourcissait les liens. De temps en temps, une rafale de mitraillette était tirée pour les faire accélérer.
Arriva ce qui devait arriver : une mine a pété...
Pierre PLANCHENAULT -l’infirmier- est venu et on a amené le gars dans une chambre à coolie, et nous avons décidé tout les 2, de l’opérer.
PLANCHENAULT a fait le boulot : c’est lui qui avait son diplôme ! Il lui a fait des piqures, enfin, ce qu’il avait comme piqure de disponible (novocaïne) !
On a voulu lui faire boire du Choum mais il ne voulait pas… au début.
C’est une fois qu’on a commencé à scier qu’il s’est mis à boire.
La première scie (à bois) n’allait pas et je suis parti en chercher une autre qui a mieux marché…
Le lendemain, on le charge dans le convoi qui fait la liaison pour l’emmener à l’hôpital. Le convoi démarre mais il se fait accrocher plus loin et stoppe.
La Légion nous informe à la radio que si on le fait partir par la rivière, ils viendraient au devant de nous le chercher… On a mis le bonhomme dans une barque, une femme à chaque bout et les voila partis. Les légionnaires l’ont récupéré et, arrivé à l’hôpital, ils lui ont recoupé la jambe !
Après l’opération, on est passé devant le Lieutenant MARTY et on s’est fait engueuler !
Au bout d’un mois, dans le camion du ravitaillement, il y avait des civils, des femmes qui venaient se faire soigner… Il y avait de tout. Le camion arrive et un gars en descend avec une béquille, nous reconnait et vient vers nous en disant : Vous m’avez sauvé !
Le Viet avait dit que celui qui avait ordonné l’opération avait des galons, confondant ceux de Caporal avec ceux de Lieutenant, qui du coup, s’est fait engueuler !
S/Lt Jean RIVES NIESSEL, GC1 (entretien)
A l’issu de la 2e opération du prisonnier, le Médecin Chef de l’hôpital de Dong Hoï a demandé 30 jours de prison pour les intéressés, pour motif qu’ils n’étaient pas aptes ou habilités à effectuer ce type d’opération…
Le Chef de Bataillon VERNIERES, informé, a répondu d’une lettre avec pour réponse :
« …Le blessé ayant survécu, ce qui n’est le cas pour tous les patients du Médecin X, il se pourrait que cela s’apparente à de la jalousie professionnelle… ».
PatrickBLAIN- Messages : 41
Date d'inscription : 12/06/2018
Localisation : caluire
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