2ème classe Lucien Flinois, 16ème compagnie 8ème BPC MPLF 1952

Lucien Flinois est né le 2 Mars 1927 dans le 12ème Arrondissement à Paris. Matricule 500 au recrutement de Paris. Il est breveté parachutiste en 1948, numéro de brevet 24 202.




Voir le sujet qui lui est consacré : https://laguerreenindochine.forumactif.org/t508-brevet-parachutiste-d-un-para-mort-dans-les-camps-du-vietminh-1952

2ème classe au 7ème BPC puis muté à la 16ème compagnie du 8ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, commandée par le lieutenant Gueguen. Il s'agît de l'une des unités les plus décorée de la guerre d'Indochine. Fait prisonnier aux combats de Nghia Lo le 6 Octobre 1951, il meurt de maladie au camp de prisonniers 113 en Juin 1952. Il est enterré par ses frères d'armes Blot et Auguet dans le cimetière du camp.

La vie continuait. Les copains mouraient. Nos forces étaient si faibles que nous ne pouvions pas les enterrer, la terre était trop dure. Quand le petit Flinois, qui rêvait d’être agent forestier, est décédé, personne ne s’est porté volontaire pour l’ensevelir, malgré la promesse d’une gamelle de paddy supplémentaire. Nous commencions à ressembler à des zombis ambulants. Je me suis levé parce que je l’aimais bien, et aussi parce que cela me permettait de passer près de la cahute du lieutenant Truchot qui était près du cimetière. Blot et moi avons peiné pour traîner ce petit corps qui ne pesait pas plus de 30 kilos.

Témoignage de Robert Auguet dans le livre "Indochine 1947-1954" de Danielle Ropars
http://www.danielleropars.com/nghialo.html

Au soir du 1er Octobre 1951, le 8ème BPC est rappelé d'urgence à Hanoi. Nous quittons le Thaï Binh après trois semaines de crapahut inintéressant pour la 16, au moment où l'état major déclenche l'opération Mandarine pour succéder à l'opération Citron.
- Ce n'est pas juste, plaisante Flinois, notre boute-en-train. On est tout juste bons à presser le citron, et c'est aux copains de peler la mandarine !

Extrait du livre "Volontaire" de Emile René Gueguen (chapitre 11 Nghia Lo)

Mes paras ont mis baïonnette au canon. Malon, qui combat dans l'herbe en bordure de piste, non loin de Flinois, enfonce sa baïonnette dans la poitrine d'un petit viet jacasseur.
- Saloperie, ça résiste, jure t-il en essayant de l'extraire en vitesse pour foncer sur un autre.
La pointe d'acier se brise net. Flinois, balançant une grenade, rigole :
- Tu vas dérouiller, Malon. Détérioration de matériel en présence de l'ennemi, le lieutenant ne te pardonnera jamais ça.

Extrait du livre "Volontaire" de Emile René Gueguen (chapitre 11 Nghia Lo)

La première section se bat avec énergie. Les viets ont déjà blessé, capturé ou tué plus des deux tiers de son effectif. J'entends Truchot hurler : - Foncez dans le ravin, je vous couvre.
Seuls cinq hommes sont encore valides autour de lui. Piogé et Flinois plongent dans la pente abrupte, aussitôt suivis par Henri et Valo. Auguet, bloqué sous une corniche, se débarrasse des viets qui le pressent avant de de dégringoler lui-même dans la jungle. Truchot lâche encore trois rafales et disparait lui aussi dans le ravin. Les bo-doïs se lancent à sa poursuite

Extrait du livre "Volontaire" de Emile René Gueguen (chapitre 12 Et par st-Georges, vive la cavalerie) p.139

Des cinquante hommes pris sous le feu des viets, seuls quatre ont regagnés Gia Hoi : Malon, Togny, Genet et moi. Tous les autres sont morts ou prisonniers.

Extrait du livre "Volontaire" de Emile René Gueguen (chapitre 12 Et par st-Georges, vive la cavalerie)

Honneur au jeune Lucien Flinois mort au camp 113, et à ses camarades de la 16ème compagnie du 8ème BPC.
ET PAR ST MICHEL, VIVE LES PARAS !

cordialement,
Antoine.

Merci Antoine, encore un Ancien, que nous faisons ressortir de l'oubli !